Etape importante dans la logithèque de la PSP, LocoRoco aura ouvert la porte à la fantaisie dont Patapon se sera fait l'écho. Frais, drôle, mignon, techniquement bluffant, ce jeu de réflexes démontra avec brio à quel point la portable de Sony était une machine capable de prouesses techniques et d'originalité. L'originalité, justement, n'est plus vraiment au rendez-vous avec ce LocoRoco 2 qui troque les surprises du premier opus par quelques nouveautés bien senties.
Pour les quelques personnes ayant loupé le train en marche, débutons ce test par un très rapide survol du concept au centre de LocoRoco. Comment définir ce titre de Sony Japan Studio ? Difficile. Disons simplement que nous sommes en présence d'une sorte d'adaptation vidéoludique de la série Barbapapa avec ses personnages plus ou moins liquides se déformant selon les situations. Votre rôle dans tout ça ? Récupérer un maximum de locos disséminés dans les niveaux tout en chassant les méchantes créatures ténébreuses s'étant installées dans votre monde. Si l'intangibilité du scénario est bel et bien réelle, les retardataires auront tout de même la possibilité de se rafraîchir la mémoire en visionnant un résumé des événements précédents tout en reluquant les cinématiques débloqués au cours de votre aventure.
Votre aventure, justement, se déroulera toujours à travers plusieurs endroits constituant votre planète. Découpés par thèmes (neige, jungle, ténèbres...), ces différents stages restent malheureusement aussi courts que leurs aînés malgré un level-design encore plus psychédélique et déjanté que dans l'opus original. Pourtant, comment faire les difficiles sachant que les développeurs ont inclus quelques petites nouveautés ajoutant un peu de piquant à l'ensemble. Ainsi, on trouve désormais des sortes de tiges portant des coupes afros (pas de doute, chez Sony, on prend de la bonne) qu'il vous faudra bousculer afin de revêtir ce surplus capillaire. De fait, à l'instar d'un Bernard L'hermite, vous serez l'heureux détenteur d'une sorte d'armure qui vous permettra notamment de détruire divers éléments du décor afin de dénicher des passages secrets ou tout simplement de déclencher des mécanismes afin de débloquer des portes.
Continuons dans les petites trouvailles avec les niveaux aquatiques. S'il vous faudra un temps d'adaptation pour y naviguer en toute sérénité, vous vous rendrez vite compte que l'élément liquide apporte des énigmes qui ne sont en rien différentes de celles qu'on trouve sur la terre ferme mais qui profitent malgré tout de leur environnement. Rien de surprenant néanmoins, la seule chose à savoir étant qu'il vous faudra laisser appuyé la touche Rond afin de faire descendre votre personnage dans les profondeurs abyssales. Ensuite, il suffira d'incliner l'écran à droite ou à gauche pour déplacer votre Loco qui grossira à mesure qu'il récupérera des baies. Pour revenir sur les liaisons entre le premier segment et celui-ci, sachez qu'il est encore une fois possible de diriger plusieurs types de Locos dont les capacités seront plus ou moins différentes. Cependant, vous devrez une fois de plus les débloquer avant de pouvoir en profiter.
Ensuite, on notera l'utilisation de lianes dans les stages les plus verdoyants. Pour se balancer ? Rien de plus simple, le principe du basculement de l'écran rentrant ici aussi en ligne de compte, il faudra encore jouer du bouton L et du bouton R. Poursuivons dans l'évolution du titre avec les petites chansons qui répondent toujours présentes. Toutefois, lorsque vos Locos commenceront à chantonner, vous aurez droit à une petite séquence musicale durant laquelle vous devrez appuyer au bon moment sur une touche. Enfin, on devra cette fois affronter de véritables boss. Les combats restent sommaires mais apportent un peu plus d'action et de challenge à l'entreprise. En parlant de ça, le jeu reste toujours aussi facile à quelques exceptions près. Pourtant, si vous désirez éliminer tous les mojas, trouver toutes les graines ainsi que la totalité des objets qui serviront à embellir votre maison, vous y reviendrez avec plaisir. D'ailleurs, vous trouverez dans LocoRoco 2 six mini-jeux inédits (loin d'être passionnants tout comme leurs aïeuls) dont certains pour 2 à 4 joueurs.
Finalement, si au premier abord on est tenté de qualifier ce jeu de LocoRoco 1.5, on se rend compte que les développeurs ont tout de même ajouté plusieurs choses qui manquaient cruellement au précédent épisode. Tout aussi joli et barré que son aîné, plus convivial, ce deuxième épisode fera vite oublier la faute de parcours que fut LocoRoco Cocoreccho!. On aurait cependant aimé une durée de vie solo un peu plus conséquente et pas seulement basée sur l'aspect collection incitant le joueur à recommencer une dizaine de fois chaque level afin de tout récolter. Cet état de faits est surtout vrai dans cet opus qui nous fait le coup des tampons à collecter pour les coller à la manière de ce que nous propose Panini avec ses fameux albums. On aura beau pouvoir les offrir à ses amis par le biais du wi-fi, l'intérêt reste moindre voire inexistant. Heureusement qu'en marge de ces soucis, LocoRoco 2 se montre digne de son aïeul. Certes, Sony ne s'est pas trop creusé la tête en privilégiant la redite à l'originalité mais vu que ce copier/coller s'avère au moins aussi généreux et rigolo que LocoRoco premier du nom, pourquoi bouder son plaisir ?
- Graphismes17/20
Reprenant l'aspect faussement épuré du premier jeu, LocoRoco 2 offre quelques ambiances supplémentaires pour un résultat toujours aussi accrocheur. Tantôt rafraîchissant, tantôt psychédélique, tantôt naïf, le jeu de Sony met dans le mille en choisissant sciemment un graphisme rudimentaire et un personnage malléable épousant harmonieusement son environnement.
- Jouabilité17/20
La jouabilité est toujours aussi simple et efficace. Rien à dire là-dessus. De plus, les développeurs ont su apporter quelques petits plus au gameplay à travers des niveaux sous-marins, des couvre-chefs faisant office de carapace, une séquence de rythme et quelques autres ajouts plus ou moins intéressants.
- Durée de vie14/20
A peine plus long que le précédent LocoRoco, LocoRoco 2 joue également la carte de la collectionite aiguë en incitant le joueur à recommencer chaque stage pour récupérer tous les objets, graines et autres tampons. Les mini-jeux sont par contre différents de ceux du précédent segment, certains étant jouables jusqu'à 4 joueurs. Mais vu qu'ils sont peu ou pas intéressants, il n'y a pas vraiment de quoi prolonger l'expérience.
- Bande son15/20
Ce mélange de musiques ayant parfois des allures de fanfare et de borborygmes intraduisibles composent une fois de plus la bande-son de ce deuxième chapitre de LocoRoco. On aimera ou non mais il est juste dommage que les thèmes se ressemblent beaucoup trop d'un épisode à l'autre.
- Scénario/
Si vous n'avez pas touché au premier LocoRoco et que vous n'avez rien contre un concept simpliste mais accrocheur, doublé d'un univers coloré qui rime plus que jamais avec barré, foncez. Pour les possesseurs du premier opus, il reste quand même un excellent titre, malgré son statut d'add-on, dispensant quelques nouveautés sympathiques. Pas aussi définitif que Patapon mais indispensable pour ceux désirant découvrir un havre de paix couleur pastels.