Un été de J.O., c'est un peu comme un été de Coupe du Monde de foot. D'ordinaire muettes lorsqu'il s'agit de développer une simulation sportive, certaines équipes s'improvisent spécialistes du genre. En marge du très réussi Beijing et du passable Summer Athletics, place au piètre International Athletics. On n'a jamais été aussi pressé que ça commence...
Après avoir fait le tour de la douzaine d'épreuves d'International Athletics, on ne se dit qu'une chose : vivement les J.O.. C'était sans doute l'objectif des équipes à l'origine de ce jeu PSP. Mission accomplie. Non pas que cette pseudo-simulation éveille en vous des envies de performances tant elle est soignée... Non. L'effet est inverse. Malgré toute la bonne foi que l'on peut y mettre, incarner l'un des pantins de ce titre dans des stades complètement dépouillés, dénués de toute vie, tient du masochisme. D'une rare fadeur, l'esthétique du jeu est déprimante, tout autant que l'est la bande-son, sans doute l'une des pires jamais proposées dans un jeu vidéo, tous supports et toutes époques confondus. Le public comateux et les bruitages avilissants pour Pitstop Productions, chargé du son, plantent rapidement le décor et annoncent l'échec d'Internationl Athletics, censé s'inspirer d'un événement riche en couleurs, en strass et paillettes. Quand l'ambiance n'y est pas, difficile de se motiver pour faire tomber des records du monde...
L'ambiance n'y est pas, le gameplay assure davantage. Il assure tellement que les commandes ont oublié d'injecter la dose de challenge et de subtilités qui crée les écarts entre les bons et les moins bons joueurs. Du coup, c'est le niveau de l'IA plus que votre réussite qui conditionne les résultats. En effet, à trop vouloir simplifier les mécanismes de jeu, les développeurs ont fait l'impasse sur la case "personnalité" d'un jeu qui fait qu'on revient sur un le dit-titre, par ses différences, par une jouabilité qui lui est propre. Un titre très grand public donc, qui doit ce côté assez basique à un refus de prises de risques dû aux caprices du support. La PSP manque de touches et surtout d'un second stick analogique, ce qui réduit naturellement les possibilités. Du coup, les prises d'élan se font en appuyant alternativement sur L et R (pour les courses ou les sauts) ou en tournant rapidement le stick analogique (pour les lancers). Logique. En revanche, le reste aurait pu proposer davantage de variété dans la mesure où les sauts ou les lancers ne sont pour le reste qu'une question d'angle à régler avec un timing sans cesse identique. Ainsi, on atteint trop souvent la perfection, ou tout du moins, on s'en rapproche trop rapidement, ce qui fait qu'on n'améliore plus nos records très rapidement.
Le contenu du jeu est tout aussi plat et n'apporte strictement rien d'original, si ce n'est un multijoueur qui peut accueillir jusqu'à 4 utilisateurs. On dénombre quatorze épreuves au total (100m, 400m, 110m haies, 1 500m, saut en longueur, saut en hauteur, saut à la perche, lancer du poids, lancer du disque, lancer du javelot, lancer du marteau, tir à l'arc, pistolet à feu rapide et tir sur cible mobile) jouables séparément, sous forme de tournoi ou via un décathlon. On fait malheureusement très rapidement le tour des possibilités tant les épreuves sont courtes et sans intérêt. Par exemple, il vous sera impossible de participer à un concours de saut en hauteur, en longueur ou à la perche suivant la progression classique et olympique. En effet, International Athletics ne vous donne droit qu'à trois essais. Qu'ils soient réussis ou non, vous ne pourrez pas les dépasser. Dommage quand on sait que l'intérêt de ces compétitions réside justement dans le fait de franchir une barre toujours plus haute, de se régler et de trouver petit à petit le timing idéal.
- Graphismes6/20
Malgré les maigres efforts d'un éditeur superflu, les athlètes sont laids et mal animés. Le moteur faillit à tous les étages, que ce soit au niveau des couleurs comme des textures, baveuses et fades au possible.
- Jouabilité12/20
Les commandes s'assimilent très vite, sans doute trop, à tel point qu'on a fait le tour des subtilités du gameplay en quelques minutes. Un cruel manque d'originalité qui ne le démarque pas des autres jeux du genre.
- Durée de vie12/20
La douzaine d'épreuves a oublié quelques incontournables comme la natation, un peu de gymnastique ou encore du cyclisme de vitesse. Les épreuves sont trop courtes, manquent de profondeur et le mode multijoueur n'apporte rien de plus, si ce n'est un esprit de compétition.
- Bande son2/20
International Athletics passe complètement à travers à ce niveau-là. La bande-son est risible tant elle donne l'impression d'être composée de trois sons rajoutés pour meubler. Inaudible.
- Scénario/
Beaucoup trop de faiblesses affichées par cet International Athletics. Manque de personnalité, ambiance et esthétique moroses, gameplay trop limité... Les tares sont nombreuses et prouvent qu'aucun effort n'a été fait pour proposer une véritable simulation sportive sur PSP.