Le dernier larron du trio des gros jeux de management du marché ayant patiemment constaté les forces et les faiblesses de Football Manager et LFP Manager est lui aussi passé à la phase de test. L'Entraineur qui n'a rien à perdre au vu de sa piètre prestation 2007 nous revient dans un opus mêlant nostalgie et modernisme, s'appuyant sur un ProZone pointilleux, son outils d'analyse exclusif. Reste à savoir si les nouveautés valent mieux qu'un simple coup d'oeil.
Suivant la même courbe que ses concurrents directs, L'Entraineur n'est pas entré dans une phase de révolution et se contente cette année de peaufiner le fond, sans omettre la forme et de rectifier quelques-unes des tares qui ont conduit la série à se contenter de la troisième place la saison passée. En résumé, ce n'est pas cette année qu'il faudra compter sur une action ou fonctionnalité suffisamment originale pour parler de réelle nouveauté. Pourtant, rien qu'en corrigeant une partie des défauts du précédent volet, les développeurs de Beautiful Games Studio permettent à leur bébé de jouir d'une vraie crédibilité sur le marché des transferts par exemple ou au niveau de l'interface, revenue aux sources de la série. Plus réaliste, moins fantaisiste mais cependant toujours un peu à la traîne en terme d'exhaustivité, L'Entraineur progresse davantage en retenant les leçons de ses erreurs passées qu'en proposant quelque chose de différent. Car le tout sent souvent le repompage massif sur Football Manager...
Le jeu édité par Eidos n'est cependant pas vierge de nouveautés. La première d'entre elles ravira les amateurs de multijoueur puisqu'on peut désormais affronter jusqu'à quinze humains dans une seule et même partie. Mais malheureusement, pas en Online, uniquement sur le même PC, ce qui réduit d'une traite et pour des raisons pratiques le nombre maximum d'utilisateurs sur une même machine. Concernant la base de données, ce sont 27 championnats qui vous ouvrent grandes leurs portes. 27, c'est un de plus que la saison passée, celui d'Australie. Mais là, clairement, L'Entraineur peine à suivre la cadence infernale des concurrents qui avancent déjà quarante ou cinquante championnats différents. Toutefois, on nous promet un boost de 25% de la base de données des joueurs et techniciens, un chiffre impossible à vérifier mais qui se matérialise de lui-même au fil des heures de jeu. Moins d'oublis, plus de jeunes et d'"inconnus" référencés... Enfin, en terme d'actualisation des transferts effectués dans les dernières heures de l'intersaison, le jeu profite de son arrivée légèrement tardive pour être très complet et parfaitement à jour. Un point vraiment positif lorsqu'on repense aux difficultés de temps et contraintes de délais rencontrées par le duo Eidos/Beautiful Games Studio il y a encore deux ans, ne serait-ce que pour sortir le titre à une période convenable.
Concernant le marché des transferts, le talon D'Achille de L'Entraineur 2007, un gros travail a permis de faire une croix sur des transactions surréalistes et honteusement simplifiées. Si attirer un joueur de gros calibre ne sera pas toujours directement lié à l'évolution récente de sa carrière et celle de votre club, les négociations avec son équipe pour le montant du transfert puis avec lui pour les conditions salariales durent et peuvent même s'éterniser. Et là aussi, si tout paraît plus ou moins directement repris de Football Manager, on a enfin l'impression d'être en face de véritables négociateurs qui ont un intérêt à conclure l'affaire. Oubliez donc en grande partie les transferts de joueurs de classe internationale pour votre équipe de milieu ou de bas de tableau. Parallèlement, la valeur des joueurs a été adaptée à l'évolution récente du marché afin d'établir une vraie logique de proportion entre le budget des clubs et le coût de chaque joueur. Tout ceci conduit donc L'Entraineur à adopter une position de plus en plus proche de celle de ses concurrents mais finalement bien plus en phase avec l'idée que l'on se fait du marché des transferts contemporains.
Pour le reste, les nouveautés sont minimes, des détails la majeure partie du temps, comme l'interface, entièrement modifiée et graphiquement parlant assez proche des premières de la série. On notera également un moteur de match moins baby-foot que le précédent. Pas visuellement parlant, puisque c'est le même, mais bien en terme de jeu, avec des combinaisons entre les joueurs plus réalistes et un peu moins hachées. L'entraînement a lui aussi été complété par la possibilité d'établir des programmes spécifiques en fonction des joueurs, comme ceux qui permettent d'adapter l'un d'entre eux à une nouvelle position sur la pelouse. De leur côté, les médias interviennent encore un peu plus dans la vie de tous les jours et seront très régulièrement la base des nouveaux messages qui apparaissent à l'écran prévu à cet effet. Enfin, un détail qui compte dans la base de données, de plus en plus de joueurs voient leur fiche carrière complète depuis leurs débuts professionnels. Si certains n'ont de stats qu'à partir de la saison 2007/2008, la plupart n'ont plus ce problème, ce qui était là aussi l'un des points noirs de la série. Autant d'améliorations qui font davantage penser à un bon gros patch et qui, si elles ne suffisent pas à faire de l'Entraineur une référence, peuvent laisser penser que l'avenir de la franchise n'est pas aussi sombre qu'on aurait pu le penser.
- Graphismes13/20
Une sorte de retour dans le temps avec une interface très largement modifiée pour revenir à des couleurs plus conventionnelles. Plus terne peut-être également, mais le tout dans un souci de lisibilité et de simplicité. Le moteur du jeu n'a de son côté enregistré aucun changement esthétique notable.
- Jouabilité14/20
ProZone s'affirme encore une fois comme un outil très utile, bien loin d'un simple gadget. Quant au marché des transferts, au centre de toutes les craintes et interrogations, il affiche un réalisme bienvenu mais éternellement perfectible.
- Durée de vie13/20
Un poil supérieure à celle du précédent volet du fait de l'intégration d'un mode multijoueur sur la même machine et du championnat australien, poussant à 27 le nombre de Ligues jouables.
- Bande son/
A-peu-près rien mais on en a l'habitude.
- Scénario/
L'Entraineur progresse à son rythme et demeure dans une phase de correction de différents oublis et incohérences. Cet opus 2008 n'est pas un nouveau départ de la série mais se base comme une première réorientation vers un réalisme accru. Les puristes sauront apprécier, en dépit d'une base de données encore très juste et d'un côté répétitif constaté d'une partie à l'autre.