On le croyait perdu pour toujours dans le vide intersidéral, comme tant d'autres softs avortés qui traînent là des pixels que personne ne contemplera jamais. Mais le voilà finalement qui s'extirpe du néant pour parvenir jusqu'à nous et ainsi tenter de nous entraîner sur le sentier de la guerre.
Dès le départ, Warpath clame haut et fort sa parenté avec Unreal Tournament, puisque comme tous les titres de l'illustre série d'Epic, il se destine aux combats numériques entre joueurs de toute la planète. En fait, Warpath est également marqué par un autre lien de parenté, beaucoup moins reluisant cette fois, avec l'insipide Pariah, également commis par Digital Games. Pour être tout à fait franc, je dirais que tester Warpath ne s'est pas fait sans mal puisque plusieurs jours après la sortie du jeu, les serveurs se sont avérés désespérément vides, et les quelques rares combattants rencontrés semblaient pour la plupart étrangement amorphes. Le titre propose pourtant un mode solo, pour que le joueur désespéré puisse malgré tout tenter de goûter aux joies du frag, mais là encore, le constat est plus que déprimant.
A la base de Warpath se trouve un scénario anémique qui voit trois races différentes s'affronter joyeusement pour la domination d'une planète riche en ressources naturelles. La coalition regroupe nos collègues humains et arrose copieusement de bastos les terribles Ohms, qui comme leur nom ne l'indique pas, sont d'immondes extraterrestres cyborgs. Le troisième camp est celui des Kovos, d'autres extraterrestres féroces qui rappellent un peu les Protoss de Starcraft. Cependant, en dehors de leur design respectif et des deux armes allouées à chaque camp, rien ne permettra de les distinguer. De fait, un constat s'impose : le gameplay restera quasiment le même quelle que soit votre allégeance.
Warpath comprend quatre modes de jeu (match à mort, match à mort en équipe, capture de drapeau et assaut sur la ligne) que vous pourrez pratiquer contre des bots ou contre d'autres joueurs humains, si toutefois vous parvenez à en trouver. Les trois premiers modes ne méritent sans doute pas d'être expliqués ici tant ils sont classiques, mais le quatrième nécessite peut-être une petite description. Assaut sur la ligne voit plusieurs points de contrôle placés sur un niveau spécifique, chaque équipe doit bien sûr chercher à s'en emparer. Lorsque tous les points de contrôle sont tombés sous la domination d'une des deux équipes, celle-ci obtiendra l'accès au générateur de la base ennemie, qu'elle devra détruire pour remporter la partie. Et force est de constater que tous ces modes fonctionnent plutôt bien. Après tout, ce sont là des recettes qui ont déjà fait leurs preuves.
Non, les problèmes de Warpath se situent à d'autres niveaux. On pourra ainsi citer le manque d'armes. Deux par race, ça fait tout de même léger, d'autant qu'elles se montreront assez déséquilibrées. Le fusil à pompe et le lance-roquette feront ainsi régner leur loi sur les champs de batailles numériques, alors que le fusil de sniper démontrera son incroyable inefficacité au moindre tir. On trouvera parfois quelques véhicules afin de foncer comme un fou vers les zones de combats, l'ennui, c'est qu'ils se montreront tous très difficiles à piloter, et que la plupart des niveaux se prêteront guère à leur usage. Et les maps justement, parlons-en ! Assez nombreuses, elles sont toutes caractérisées par un manque flagrant de variété. Les couloirs s'enchaînent et se ressemblent tous, et seuls quelques ascenseurs et zones un peu plus dégagées viendront parfois rompre la monotonie.
Et quand désespéré par le manque de joueurs sur le net, vous solliciterez des bots afin de remplir les rangs dégarnis des trois belliqueuses nations, vous serez alors confronté à une des plus médiocres intelligence artificielle de ces dernières années. Les combattants suivent des routes prédéfinies, en file indienne, ou se bloquent contre des murs. L'avantage est que vous pourrez ainsi faire les plus beaux frags de votre vie car les brochettes de 6 ou 7 clampins ne sont pas rares. Bref, vous l'aurez compris, Warpath est loin d'être une réussite. Et si l'on pourra tout de même trouver à s'amuser quelques minutes, on se mordra les doigts d'avoir dépensé une vingtaine d'euros pour un soft largement inférieur au premier Unreal Tournament.
- Graphismes12/20
En dehors de quelques jolies explosions, Warpath n'affiche rien de très folichon. Les couloirs métalliques décorés par quelques textures de moyenne qualité se suivent et se ressemblent tous.
- Jouabilité7/20
Des bots complètement débiles, trop peu d'armes et qui sont de surcroît très déséquilibrées. Des niveaux inintéressants, des véhicules inutiles. Est-il vraiment nécessaire de continuer ?
- Durée de vie6/20
Avec seulement quatre modes et une campagne solo sans grand intérêt, il y a fort à parier que vous ne passerez pas beaucoup de temps sur ce titre. Online, la situation n'est guère meilleure, puisqu'en soirée, votre humble serviteur n'a pu rencontrer qu'une dizaine d'acharnés en tout et pour tout.
- Bande son11/20
Les bruitages corrects s'allient à une musique techno entraînante, mais dont on se lassera rapidement.
- Scénario/
Warpath est un très petit FPS multijoueur. Il montre ses limitations rapidement, quel que soit le domaine. Inintéressant en solo, il ne parvient pas plus à convaincre sur internet. On lui reprochera notamment son manque de variété, son armement déséquilibré et ses niveaux trop semblables. A éviter.