Neko Entertainement est manifestement déterminé à mettre tout en oeuvre pour nous faire nous envoler vers le septième ciel. Après Cocoto le diablotin grimpeur, c'est son frère de lait, Héraclès qui s'élance sans filet vers le firmament pour sauver son ami Pégase, avant que son pelage ne soit totalement constellé de taches de boue.
Héraclès est un fan d'équitation et pratique quotidiennement avec son meilleur ami Pégase, le cheval ailé victime de nombreux problèmes d'aérophagie. Sans doute ulcéré par cette débauche de chevauchées héroïques, un centaure revêche, dieu de son état, décide de mettre fin à ce qu'il considère comme l'avilissement d'une créature chevaline. Il kidnappe donc Pègase et déclare au héros grec qu'il n'a qu'à aller se faire voir chez les Tchèques. Mais Héraclès ne l'entend pas de cette oreille et fort de sa carrure d'athlète, de son nez parfait, de sa barbe Chuck Norrissienne et de ses muscles huilés, décide d'entreprendre le périlleux voyage vers l'Olympe pour y retrouver son camarade de jeu.
En fait, Héraclès : Battle With The Gods n'est qu'une version sensiblement différente de Cocoto Platform Jumper. Il en reprend ainsi tous les principes de base. Le but est donc toujours de parvenir tout en haut de chaque niveau en bondissant de plate-forme en plate-forme. Cette longue ascension vers les cieux ne se fera pas sans mal car de nombreux obstacles se dressent sur votre chemin vertical. Le premier d'entre eux est sans conteste le temps qui s'écoule avec une régularité toute... régulière. Ainsi, si vous ne parvenez pas tout en haut d'un niveau avant que la clepsydre ne lâche ses dernières gouttes dans le néant, l'eau ou la lave qui nappe les bas-fonds du monde viendra vous engloutir sans la moindre pitié. Ajoutez à cela bon nombre d'ennemis belliqueux, tels des sbires centaures qui ne pensent qu'à saboter votre mission, quelques boss limités, ainsi que des surfaces gelées glissantes et des zones enflammées qui font mal, et là vous vous rendez compte que traverser les quelques trente niveaux ne sera pas de tout repos. Il va sans dire que vous serez également confronté aux classiques des jeux du genre avec la présence de trampolines, de plates-formes mouvantes et d'ascenseurs.
Cela dit, tout comme Cocoto, Héraclès est loin d'être désarmé et en dehors de sa toge et de ses claquettes dernier cri, il sera en mesure d'effectuer un double saut, d'envoyer des disques olympiques sur ses ennemis et bien sûr de coller d'inévitables mandales. Mais le véritable coeur du gameplay de cet Héraclès : Battle With The Gods, vient de la capacité du héros de générer des arches de pierres sur lesquelles il faudra grimper pour continuer. Attention cela dit car les arches en question se désagrègent rapidement et de fait, ce n'est que grâce à vos réflexes, votre précision, votre talent inné et aussi votre chance que vous pourrez parvenir à vous en tirer vivant. Le soft est certes facile au début, mais se corse en beauté vers la fin. La difficulté est d'ailleurs amplifiée par une jouabilité qui n'est pas toujours au top. Si les déplacements se font à peu près correctement, de même que la création d'arches, on ne pourra pas en dire autant des attaques dont il n'est pas évident d'évaluer la portée. Comme les ennemis se font de plus en plus nombreux, je vous laisse imaginer les problèmes que cela peut engendrer Le Grec n'est de plus pas très réactif et ce défaut tend à devenir de plus en plus gênant au fur et à mesure que la résistance se durcit.
Enfin, sachez que le héros peut bien entendu récupérer des bonus, qui produisent d'ailleurs les mêmes effets que dans Cocoto Platform Jumper. Ainsi, il vous sera possible de devenir invincible ou de créer vos arches avec plus de célérité, ou encore d'en augmenter la portée en les dédoublant. Le titre repose bien entendu sur le sacro-saint système de vies qu'il faudra récupérer au cours de l'aventure. Votre seul espoir de ne pas mourir en étant touché qu'une seule fois consiste donc à amasser des boucliers que les monstres laissent tomber en expirant. De fait, ce système vous obligera à être constamment sur vos gardes, d'autant plus que si vous trépassez, vous serez de nouveau tout nu devant l'adversité. En bref, Héraclès : Battle With The Gods est un petit jeu de plates-formes que certains jugeront peut-être comme convenable pour les toutes petites configs.
- Graphismes7/20
Héraclès : Battle With The Gods est extrêmement limité en terme de graphismes. Il n'y a aucun effet digne de ce nom et les différents mondes ne changent que par leur couleur, leur luminosité et un arrière-plan laid et vide. L'animation des personnages reste cependant correcte. L'avantage est que le soft tournera sur des PC même modestes.
- Jouabilité10/20
Un principe simple pour un résultat convenable voire addictif, même si moins accrocheur que chez Cocoto. Les arches combleront les architectes en herbe, mais les attaques posent beaucoup trop problème. Notez également que la configuration de touche de base est particulièrement mal pensée et archaïque. Il vous faudra obligatoirement la modifier avant de lancer le jeu... On a vu plus pratique.
- Durée de vie12/20
Les 30 travaux d'Héraclès sont de plus en plus difficiles et occuperont un joueur pendant un bon moment.
- Bande son8/20
Quelques musiques oubliables et des bruitages extrêmement minimalistes, voire risibles accompagnent l'ascension du héros grec.
- Scénario7/20
Le scénario n'est pas ce qu'il y a de plus important dans un jeu comme celui-ci, pourtant, les développeurs ont tenté de créer un semblant d'histoire au travers de gravures laides et de quelques textes insipides.
Certes le principe des arches reste toujours aussi plaisant, mais le jeu s'en tire tout de même moins bien qu'un Cocoto Platform Jumper. Cela tient à une jouabilité trop imprécise et une réalisation médiocre, certes ce n'est pas là l'intérêt d'un tel jeu, mais trop de sobriété peut finir par tuer l'envie de jouer. A choisir, préférez-lui le diable rouge sur console.