Derrière un titre comme G-Force peuvent se cacher nombre de choses inimaginables. Un jeu de courses façon WipeOut, un titre d'action mettant en scène un groupe d'élite anti-martiens de la mort ou, plus prosaïquement, un jeu de ski nautique. Enfin, quand on dit jeu... Et quand on dit ski nautique, c'est plus une image en fait.
Visiblement décidé à prendre la relève des gens de Davilex, Phoenix poursuit sa conquête des abîmes ludiques. Tel un mégot renaissant de ses cendres au fond d'un cendrier, le développeur s'en prend donc aujourd'hui au ski nautique. Cela dit, une fois plongé dans le titre, on réalise comme le soulignait Rivaol que ces braves gens ne doivent pas y connaître grand-chose en ski nautique, en bateau, et quand on y pense, en jeu non plus. Fourbu de 3 modes de jeux strictement identiques puisque dépourvus de réels objectifs (entraînement, course simple et "championnat", ce dernier n'étant qu'une suite de courses simples). Toujours seul sur l'eau, le but n'est ici que de suivre le bateau en évitant les bouts de bois flottants et en collectant des étoiles. Pour pimenter la chose, votre skieuse galbée (oui, il n'y a que des femmes) peut effectuer des acrobaties. Pardon, une acrobatie, excusez-moi, c'est qu'on n'a pas vraiment l'habitude d'écrire ça au singulier. Et quelle figure est-ce là, un truc grandiose, spectaculaire et plein d'élégance, un fort joli levé de jambe à l'équerre ! Un truc de guedin.
Déjà pas particulièrement passionnant, G-Force trouve de surcroît nécessaire de donner dans le grand n'importe quoi, ce qui a au moins l'avantage de le rendre assez rigolo, bien que se soit malgré lui. Nanti d'une physique lunaire, G-Force nous laisse assister à un spectacle assez rare dans le monde du ski nautique, celui de pouvoir très fréquemment contempler le bateau tracteur prendre les tremplins dédiés au skieur. Du coup, je soupçonne le type aux commandes de ne pas avoir seulement rempli sa glacière avec de la limonade. Ce fait surprenant a toutefois l'avantage de donner un peu de relief au jeu qui ne présente autrement que platitude à tous les niveaux. L'eau n'est secouée d'aucun remous et les sensations défient le zéro absolu. De quoi sévèrement contraster avec l'atroce et furibonde musique techno qui rythme les courses. En plus, c'est laid comme c'est pas permis et la façon dont se déplace le personnage à l'écran file clairement la nausée. Courage Phoenix, vous êtes sur la bonne voie.
- Graphismes4/20
Comment dire ça sans sombrer dans la vulgarité ? G-Force est du genre plutôt vilain, avec des décors baveux et complètement ravagés par un crénelage façon 3D des années 90, une eau totalement plate et sans crédibilité aucune, l'animation est à la rue, les couleurs font penser à la gouache de notre enfance... Faut-il que je poursuive ?
- Jouabilité3/20
Si ramasser des étoiles en regardant un bateau sauter sur des tremplins vous branche, alors vous avez sans doute un problème mais au moins trouverez-vous un certain intérêt dans G-Force. Les gens sains d'esprits auront plus de mal. D'autant que le titre souffre d'une désagréable latence des commandes.
- Durée de vie1/20
Le gameplay est au niveau zéro et G-Force n'offre aucun challenge ou défis un tant soit peu stimulant. Il ne faut guère plus de 10 minutes pour oublier ce trou noir ludique d'où ne réchappe aucun plaisir.
- Bande son4/20
Une atroce techno chevrotante sert de bande-son et couvre les maigres effets sonores, là aussi, c'est la débandade.
- Scénario/
Que quelqu'un amène un extincteur pour calmer les ardeurs de Phoenix avant qu'ils ne trouvent de nouvelles idées de jeu. G-Force est un cauchemar de vacuité qui peinerait à passer pour une vague ébauche réalisée en 1 heure juste histoire de coucher un concept en 3D. Pire qu'un Davilex en somme. Mais avec un peu moins de bugs.