Récemment disponible au Japon, Battle Stadium D.O.N concrétise le fantasme de la plupart des fans de japanimation puisqu'il propose un cross-over entre les trois séries les plus marquantes du Shônen Jump magazine : Dragon Ball Z, Naruto et One Piece. Ces dernières étant également très populaires chez nous, il est probable que vous serez tenté de vous procurer ce soft en import, celui-ci n'étant pas sûr de sortir en Europe. Voici donc quelques explications.
En voulant sortir un jeu inspiré de trois mangas shônen, un genre essentiellement centré sur la baston, Bandai n'avait pas vraiment le choix, Battle Stadium D.O.N ne pouvait être qu'un jeu de combat. Et pour favoriser une atmosphère plutôt festive, le concept du jeu de baston en arènes semblait tout indiqué. Le résultat se révèle donc être un énième clone de Smash Bros Melee, le titre de Nintendo pouvant sans problème être considéré comme la référence du genre sur consoles. Et à défaut de faire dans l'originalité, Battle Stadium D.O.N tente de tirer son épingle du jeu en exploitant le charisme des personnages créés par Akira Toriyama, Eiichiro Oda et Masashi Kishimoto.
Si vous appréciez les trois oeuvres en question, vous serez probablement curieux de connaître quels sont les personnages que vous aurez la chance de contrôler ici. Première déception, le soft ne comporte qu'un éventail de protagonistes limité, avec seulement 12 héros disponibles au départ. On retrouve ainsi Goku, Gohan, Vegeta et Piccolo pour DBZ, Sasuke, Naruto, Kakashi et Sakura pour Naruto, et enfin Luffy, Zoro, Chopper et Sanji pour One Piece. Heureusement, d'autres protagonistes viendront se greffer à ce petit groupe par la suite, à l'instar de Cell, Trunks, Frieza, Majin Buu, Nami, Usopp (Pipo), Gaara et Rock Lee, pour un total de 20 personnages jouables au final. Le problème, c'est que la manière de les débloquer repose en grande partie sur la chance, puisque vous devrez accomplir un certain nombre d'objectifs demandés pour gagner des jetons afin de tenter votre chance au Jackpot. Autant dire que ce système vous obligera à recommencer x fois le mode solo pour parvenir à débloquer ces personnages bonus, ce qui s'avère plutôt frustrant quand on est du genre maudit.
Autre motif de déception, les arènes principales sont peu nombreuses et rarement originales. On découvre tout de même le village de Konoha et la cascade des Hokage côté Naruto, le Vogue Merry et le navire restaurant Baratie pour One Piece, ainsi que le stade des arts martiaux et la cité ouest de DBZ. Quelques arènes bonus sont également proposées, comme la salle du temps qui sert habituellement de zone d'entraînement pour les Saiyens, mais ça fait quand même très peu. De plus, à l'inverse de Smash Bros Melee, Battle Stadium D.O.N ne comporte pas de mode aventure, mais se rattrape un peu avec la présence de niveaux spéciaux faisant intervenir un scrolling horizontal ou vertical. C'est le cas du passage dans la forêt, où vous devez éviter non seulement de vous faire rattraper par l'écran, mais aussi de finir dans la gueule d'un serpent tout en évitant les pièges ninjas disséminés sur le parcours. C'est aussi le cas du haricot géant issu de One Piece, que vous serez obligé d'escalader dans tous les sens selon le bon vouloir du scrolling. Malgré tout, on sent que les développeurs se sont contentés de plagier le hit de Nintendo sans réussir à se démarquer, ce qu'on pourra principalement leur reprocher.
L'éventail des modes de jeu disponibles n'a pas non plus de quoi surprendre. Vous passerez sans doute l'essentiel du temps dans le mode solo pour acquérir des jetons afin de débloquer des personnages, mais aussi dans le mode 4 joueurs qui assure au soft une grande convivialité. Les modes Survival, Time Attack et Practice sont, en revanche, plus anecdotiques. On ne s'attardera pas non plus sur le gameplay, puisqu'il est presque entièrement calqué sur celui de Smash Bros Melee. L'intérêt des parties réside donc plus dans la bonne utilisation des power-ups et dans la parfaite connaissance des arènes, plutôt que dans les techniques de combat. Les contrôles sont extrêmement simples, autorisant des combos, des attaques spéciales, des doubles-sauts, des projections, des accélérations et des manips très intuitives pour passer d'un étage à un autre. Les objets à ramasser pour s'en servir comme armes ne sont ni très fun, ni très nombreux, mais vous aurez tout de même la possibilité de modifier la taille de vos personnages pour faire des ravages. Le problème de ce genre de jeux est que l'action devient souvent un peu confuse, même si dans le cas présent, le titre n'abuse pas trop des effets à l'inverse de Viewtiful Joe Red Hot Rumble.
Là où Battle Stadium D.O.N se démarque, c'est dans la gestion des barres de vie. Ici, on ne vous demandera pas avant toute chose d'éjecter vos adversaires de l'arène, mais plutôt de dévorer l'énergie de vos opposants, sachant que votre jauge de vie augmente à chaque fois que vous portez des coups. Si vous jetez un oeil sur les images, vous comprendrez sans doute plus facilement l'idée, que je trouve personnellement plutôt intéressante. Finalement, l'aspect le plus amusant du jeu réside dans l'accomplissement des objectifs qui surviennent aléatoirement en mode solo. On pourra par exemple vous demander de gagner en effectuant au moins un Ring Out, de parer au moins 20 fois, de ne jamais sauter, ou encore de ne pas utiliser le Dash. Ces conditions vous obligeront ainsi à réfléchir à d'autres moyens de battre vos adversaires, quitte à trouver comment détruire une partie du décor pour éjecter votre ennemi.
On peut rappeler que Battle Stadium D.O.N est disponible aussi bien sur GameCube que sur PS2 en import, et qu'on ignore encore si ce titre sortira un jour dans nos contrées. Compte tenu de la simplicité du gameplay, je pense qu'on peut le recommander à tous les non-japonisants qui apprécient ce style de jeux. En gardant tout de même à l'esprit que le soft n'invente rien et n'a pas la prétention d'égaler Smash Bros Melee, mais qu'il nous offre simplement une bonne occasion de nous défouler en compagnie de personnages prestigieux. Dommage que le nombre assez réduit des protagonistes et que le manque de pertinence des modes de jeu accentuent le risque de lassitude à long terme.