Le monde des jeux musicaux vient de trouver son maître, et ce n'est pas un hasard s'il le doit à l'instrument le plus populaire qui soit, la guitare. A la fois accessible et technique, simplifié et tout à fait crédible, Guitar Hero est un must du genre.
Avant tout, je tiens à présenter mes excuses à mes voisins de bureau qui supportent sans broncher depuis 2 mois le bruit insupportable produit par Guitar Hero. Voilà, c'est fait. Si vous suivez les vidéo du Gaming Live, vous avez déjà pu voir à quoi ressemble Guitar Hero. Si ce n'est pas le cas, je me permets de vous le conseiller, vous comprendrez mieux. A l'écran, Guitar Hero ressemble à bien d'autres jeux musicaux, notamment les autres créations du studio Harmonix, Frequency et Amplitude. Face à vous donc, une piste de 5 colonnes affichant les notes ou accords de notes qu'il faudra reproduire à l'aide de l'instrument magique qui repose entre vos mains : une réplique en plastique d'une Gibson SG comprenant 5 boutons et un levier en guise de cordes (d'où le fameux bruit). Sous le levier, bien à sa place, on trouvera la whammy bar qui permet d'altérer les notes à notre guise, comme en vrai (à ceci près qu'une Gibson avec une whammy, ça ne court pas les rues). Voilà, vous avez le principe, maintenant il reste le plus dur à faire, vous expliquer pourquoi Guitar Hero est une drogue dure, que l'on soit guitariste ou pas.
Pour aller plus avant dans la description, précisons que la complexité de la décomposition du morceau dépendra du niveau de difficulté choisi. En mode débutant, une simple frappe pourra lancer toute une figure alors que dans les modes les plus durs (Expert) vos doigts vont courir comme un véritable petit gratteux afin de composer chaque note ou accord d'un riff ou d'un solo. Evidemment, tout ce que vous avez à savoir est indiqué à l'écran, quelle note frapper, pendant combien de temps, finalement, en-dehors du fait qu'au lieu d'avoir 6 cordes et une vingtaine de cases on a que 5 touches, jouer à Guitar Hero n'est pas loin de travailler un morceau avec une méthode vidéo. De plus, afin de renforcer encore la fidélité du jeu à l'instrument, des techniques simples sont possibles comme les hammers et pull off (consistant à jouer plusieurs notes en ne grattant qu'une fois les cordes). Une astuce indispensable pour les niveaux de difficulté supérieurs. Mieux, un capteur placé dans la guitare rend possible le déclenchement du star boost en la levant à la verticale. Le star boost, c'est tout bêtement une sorte de mode furie qui rend la foule chaude comme la braise, un état que l'on atteint en enchaînant des suites de notes marquées sans en manquer une seule. A l'écran, cela se traduit non seulement par une ambiance sonore faite de hurlements du public et d'applaudissements, mais surtout par l'attitude de votre avatar guitaristique qui va se mettre à faire le show comme tout bon guitar hero qui se respecte.
Mais avant de pouvoir faire exploser les scores, encore faudra-t-il s'entraîner. A ce titre, le mode carrière du jeu est un modèle de progression. Ce dernier vous obligera à compléter chaque étape avant de pouvoir passer à la suivante. Le meilleur moyen d'apprendre à maîtriser l'instrument et de travailler tranquillement les morceaux, car se lancer en mode Hard dès la première partie est loin d'être une bonne idée. Ainsi, si en mode débutant seulement 3 boutons sont utilisés, une fois en Expert, interpréter un solo sur la guitare USB ne sera pas très éloigné de le faire sur une véritable gratte. Et en matière se sensations, Guitar Hero est un must.
Clairement, Guitar Hero est l'un des simulateurs d'instruments les plus convaincants qui soit, si ce n'est le meilleur. Si les premiers morceaux ne suffisent pas à le voir, il suffit de commencer à travailler en mode de difficulté élevée et sur des titres assassins comme le mythique Crossroads de Cream, Spanish Castle Magic d'Hendrix, Texas Flood de Ray Vaughan et j'en passe, pour réaliser qu'on s'y croit. A tel point que de vieilles attitudes de guitariste finissent par revenir toutes seules. On secoue la caisse de la guitare ou on essaie de faire fléchir le manche pour gagner en sustain ou en vibrato, parfois même on a un doigt qui se met à trembler sur une frette, même la main droite reprend ses droits en essayant de frapper avec nuance (à noter que le levier gère l'aller et retour). Et si on joue debout, c'est pire encore (chose que j'ai épargnée à mes camarades de bureau). Certes, on a l'air complètement crétin à faire ce genre de trucs sur un jouet en plastique mais on ne s'en rend guère compte. Au contraire, on ne fait que regretter que la guitare ne comporte pas de capteur dans le manche. Evidemment, si on retrouve les sensations, on retrouver aussi l'une des difficultés qui bloque beaucoup de personnes avec la guitare (avant même la question épineuse des accords barrés) : la coordination main gauche main droite. Si Guitar Hero est accessible à tout un chacun, il est clair que les guitaristes s'en sortiront nettement mieux. De plus, le sens du rythme reste indispensable et croyez-moi, certains morceaux ne nous épargnent aucune fantaisie pour ce qui est des temps saugrenus.
Parlons-en, d'ailleurs, des morceaux. Au total, ce premier volet en comporte 30, une sélection hétéroclite de titres réinterprétés et dont le niveau de complexité varie. On ne les citera pas tous mais voici au moins quelques exemples. On trouvera donc pêle-mêle, Smoke On The Water (Deep Purple), Iron Man (Black Sabbath), killer Queen (Queen), Symphony Of Destruction (Megadeth), Ziggy Stardust (Bowie), Stellar (Incubus), Cochise (Audioslave), Higher Ground (Red Hot Chili Peppers) ou encore Godzilla de Blue Oyster Cult. Que des invités de marque, et encore, je n'ai pas cité tout le monde, même si on déplore de grands absents comme Led Zeppelin ou les Stones. Avec une telle variété, difficile de ne pas trouver chaussure à son pied et le challenge offert garantit une durée de vie conséquente. Seul regret à ce titre, le mode multijoueur qui ne propose qu'une décomposition des parties de guitare pas vraiment affolante. Pour un véritable mode coop, il faudra malheureusement attendre Guitar Hero 2. Mais en attendant, Guitar Hero premier du nom est un incontournable du genre et en ce qui me concerne le seul jeu musical qui ait réussi à me scotcher et à ne pas me lasser au bout d'une semaine. C'est certes un argument très subjectif, mais ça vous donne une idée.
- Graphismes15/20
Pour un jeu musical, Guitar Hero se veut soigné et présente divers décors de scène où pourra se produire votre groupe. Le guitariste assure le spectacle dans une animation vraiment sympa, même si en général, celui qui joue n'y fais pas vraiment attention.
- Jouabilité18/20
Même s'il sera plus délicat à prendre en main pour ceux qui n'ont jamais touché une guitare, Guitar Hero reste accessible à tous avec une courbe de progression allant du simpliste à la foulure de poignet. Les sensations sont tout bonnement excellentes et certains titres sont un pur bonheur à jouer.
- Durée de vie17/20
Malgré un mode deux joueurs un peu décevant et une carrière qu'on peut boucler assez vite, Guitar Hero est suffisamment fun pour qu'on passe son temps à tenter de battre ses propres scores par une interprétation toujours meilleure. Le jeu typique que l'on regarde du coin de l'oeil en se disant "juste une petite et après je me remets à bosser".
- Bande son18/20
Pour pouvoir séparer les lignes de guitare, les morceaux ne sont évidemment pas originaux, mais les reprises sont très proches et parfaitement interprétées. Quant au contenu, tout dépend des goûts de chacun mais on y trouve quasiment que des morceaux cultes et juste un peu de FM pour faire bien.
- Scénario/
Dans la famille des jeux musicaux à accessoires, Guitar Hero prend la place d'honneur par son caractère aussi immersif qu'addictif. Le concept était pourtant simple, le résultat probant. Tout bonnement excellent.