Pas encore très bien servie en la matière, la PSP hérite enfin d'un jeu de plates-formes de grande classe, que bon nombre d'entre nous attendions avec une impatience certaine. Tout droit échappée de l'illustre série des Jak & Daxter, la beloutre malpolie revient jouer les vedettes dans un titre qui lui est entièrement dédié. Ca promet !
Pour une fois, Sony s'efforce de faire taire les mauvaises langues en nous proposant un jeu inédit pour la PSP. Ceux qui craignaient que la série de Naughty Dog ne se décline en un simple portage sur ce support peuvent donc être rassurés. Imaginée comme un complément solide aux volets déjà existants sur PS2, l'aventure à laquelle nous convie Daxter est donc totalement nouvelle. Et même si son développement s'est vu confié à la jeune équipe de Ready at Dawn Studios, le résultat n'a rien à envier aux précédents volets. En d'autres termes, si vous gardez un bon souvenir des heures passées sur ces titres, vous risquez fort de tomber littéralement sous le charme de ce nouvel épisode.
Comme vous le savez probablement déjà, l'inénarrable duo formé par nos amis Jak et Daxter n'a plus lieu d'être dans le jeu qui nous intéresse ici. Situé quelque part entre le premier et le second opus de la série, cet épisode PSP nous raconte ce qu'il est advenu de la beloutre alors que le pauvre Jak était conduit de force dans la prison d'Abriville. Malgré son sale caractère et son ego surdimensionné, Daxter ne pouvait décemment pas rester inactif tandis que son acolyte subissait les pires atrocités. Bien résolu à voir toujours les choses du bon côté, l'animal s'est dit qu'il serait bête de ne pas en profiter pour voler la vedette à Jak en démontrant qu'il possède, lui aussi, les qualités requises pour jouer le premier rôle dans la série. Il ne lui restait plus qu'à trouver comment s'y prendre pour surgir tel un héros sauvant son ami du sort qui lui était réservé.
Après un brainstorming que l'on imagine éreintant, la beloutre a finalement trouvé la meilleure couverture qui soit pour s'infiltrer incognito dans les environnements d'Abriville. Armé d'une tapette électrique et d'un pulvérisateur, Daxter enfile sa combinaison d'exterminateur pour débarrasser la cité des Metal Bugs. Ces insectes nuisibles et surtout dangereux ne résistent pas à quelques coups de tapette bien placés, et encore moins à un nuage d'insecticide. Le spray constitue donc une arme plus qu'intéressante pour Daxter, il ne faudra donc pas hésiter à l'utiliser. D'autant que celui-ci peut également servir à se propulser dans les airs pour survoler un précipice ou une rangée de pièges. Bien entendu, la réserve de gaz n'est pas illimitée, et il faudra régulièrement partir en quêtes de recharges tout en évitant le gaspillage. Le pulvérisateur a même la capacité de se changer en lance-flammes lorsqu'il est mis en présence d'une source de feu, et pourra par la suite émettre des ultrasons.
Construit sur les mêmes bases que ses prédécesseurs, cet opus combine allègrement plates-formes et action dans des phases de jeu qui se démarquent par leur diversité. La cité principale constitue la plaque tournante de cet univers, puisque vous pouvez vous y balader librement en cherchant l'entrée des différents niveaux. Ces derniers sont accessibles à chaque fois que Daxter hérite d'une nouvelle mission, et vous devrez nécessairement la mener à bien avant de venir en aide à quelqu'un d'autre. En parallèle, il n'est pas rare de tomber sur des stages qui s'apparentent davantage à des parcours d'obstacles, un peu dans le style de Crash Bandicoot. Ces phases récurrentes parviennent également à se diversifier en faisant intervenir différents engins à piloter, mais le fait de devoir souvent mémoriser les pièges par coeur pour s'en sortir gâche un peu le plaisir de jeu. A noter que, parmi les véhicules mis à la disposition de Daxter durant l'aventure, le scooter est accessible à tout moment pour se déplacer dans Abriville avec classe et rapidité.
En toile de fond, la quête des orbes des précurseurs et la recherche des costumes constituent autant de bonnes raisons de ne pas se contenter de suivre le cheminement de façon bête et méchante. Ainsi, même si la plupart des niveaux accusent une certaine linéarité, rien ne vous empêche de vadrouiller librement pour dénicher divers secrets. Les bonus cachés ne sont d'ailleurs pas ce qui manque dans Daxter. Inutile de préciser que, compte tenu de son caractère, les scènes cocasses ne manquent pas entre la beloutre et ses clients, ce qui se traduit par des cut-scenes assez rafraîchissantes. Entre deux affrontements conte des boss, vous pourrez par ailleurs vous reposer dans la chambre qui vous est réservée, mais sachez que le sommeil, chez Daxter, est une notion bien abstraite. Concrètement, à chaque fois que vous piquerez un somme, vous verrez l'animal revêtir un costume spécial et se prendre pour le héros d'un film d'action à succès. A titre d'exemple, vous aurez droit à des scènes parodiant Matrix, Braveheart, Indiana Jones ou même le Seigneur des Anneaux. Il faut savoir aussi que ces rêves permettent de débloquer de nouveaux coups relatifs à la tapette électrique. On n'est donc pas limité aux enchaînements de base et l'action s'en retrouve considérablement enrichie.
Parvenant avec brio à allier humour et défis corsés, Daxter propose un challenge intéressant, avec une durée de vie solide. Aux heures passées sur l'aventure principale, viennent se rajouter les parties en duo qui vous permettent de livrer des duels d'insectes contre un ami. En libérant ces créatures emprisonnées dans des cages durant l'aventure, vous pourrez les utiliser par la suite dans des combats assez amusants contre la console ou face à des adversaires humains. Ensuite, en mettant la main sur des cartes et des fioles de jus d'insecte, vous aurez la possibilité d'optimiser vos chances de gagner en améliorant les capacités de vos créatures. Pour finir, ceux qui possèdent Jak X sur PS2 seront ravis de savoir que ce titre est compatible avec Daxter, à savoir qu'on peut connecter les deux versions pour obtenir des engins supplémentaires par exemple.
- Graphismes16/20
Alliant des environnements mécaniques à d'autres plus verdoyants, Daxter propose un univers qui s'inscrit totalement dans la lignée des autres volets de la série. La réalisation est parfaitement soignée et ne souffre que de quelques petits ralentissements qui ne ternissent pas la beauté des décors et des animations.
- Jouabilité15/20
Pensé avec sagesse et créativité, le gameplay révèle toute son efficacité malgré la rigidité du stick PSP qui peut provoquer quelques crampes après quelques heures de jeu. La caméra se gère manuellement, ce qui évite les problèmes, et les deux armes de Daxter voient leurs capacités constamment renouvelées au fil du jeu. Les phases en véhicules sont également très appréciables.
- Durée de vie15/20
En plus de proposer un certain nombre de défis plutôt corsés, le soft jouit d'une longévité plutôt solide avec les 17 missions qui composent l'aventure principale. Vous en aurez pour encore plus longtemps si vous désirez découvrir tous les à-côtés du jeu.
- Bande son16/20
L'atmosphère sonore renforce bien l'immersion, avec des musiques bien choisies et un doublage de qualité.
- Scénario16/20
La beloutre a tellement de charisme qu'elle nous fait presque oublier l'absence de Jak dans cette aventure. L'histoire est assez surprenante et on s'y plonge avec beaucoup de plaisir.
Exclusif à la PSP, cet épisode de la série Jak & Daxter est à la hauteur de ses prédécesseurs. Le renouvellement des phases de jeu est bien dosé, et l'on ne risque pas de s'ennuyer en compagnie de la joyeuse beloutre. Un opus indispensable qui vient compléter avec brio une série déjà très appréciée par les fans de plates-formes.