Le casse-briques c'est un peu comme Tetris. On a toujours envie que ça évolue, mais finalement, quand on y touche, on regrette le bon vieux temps. Devilish illustre bien le problème en nous proposant une sorte de casse-briques médiéval avec un scénario et une double barre. Hum...
Bon, le concept du casse-briques ça va, je suppose que tout le monde maîtrise à peu près ? Une bille, des briques, une barre ou une raquette et hop, on casse des briques. Plus simple on fait pas, à part Pong (c'est pareil mais sans les briques). Dans Devilish on a eu envie de compliquer les choses. Ainsi, ce n'est pas une mais deux barres qu'on l'on dirige puisqu'il est possible de soulever le plateau supérieur et de le faire monter ou descendre, les mouvements latéraux étant communs aux deux parties de la barre. Mieux, la barre supérieure peut même être orientée en diagonale et se positionner à la verticale. Oui je sais, ça a l'air complètement dingue. Mais pourquoi donc un tel panel de mouvements ? Pour la bonne et simple raison qu'on ne vous demande pas ici de casser des trucs sur un tableau unique mais de pousser une bille à travers un niveau complet, comme dans un jeu d'action en vue de trois-quarts. Il sera donc fréquent d'avoir à renvoyer la bondissante rotondité sur plusieurs axes, sans jamais la laisser retomber.
Pour le reste, c'est du casse-briques pur jus. La bille touche un truc, ça le casse, on peut avancer de quelques pixels. Eparpillés dans les niveaux, on trouve évidemment quelques ennemis, mais la plupart sont statiques et ne sont finalement que des briques qui gigotent sur place. En clair, qu'ils soient là ou pas, on s'en tamponne. La présence de bonus ne surprendra personne. On accède à ces derniers en frappant des coffres et en rattrapant leur contenu dans leur chute. Boule transformée en missile, boule fantôme pour passer à travers les obstacles ou éclair éliminant les ennemis, que du classique qui ne suffit pas à rendre tous ces rebonds fracassants intéressants.
Car, au cas où vous ne l'auriez pas noté, Devilish ne file pas vraiment de grandes montées d'adrénaline et on peine à sentir le plus petit enthousiasme qui soit en y jouant. Outre son concept assez plat, il n'offre qu'une action molle qui consiste, la plupart du temps, à faire rebondir la bille et à attendre qu'elle ait fini de se cogner partout. Le fait d'avoir voulu utiliser les deux écrans est louable mais une fois qu'on a fait remonter la barre sur l'écran supérieur, ben on y reste. Du coup, ça ne sert pas à grand-chose. Sauf pour les boss qui occupent souvent tout l'espace de l'écran.
Et puis voilà c'est tout. Oui je sais, ça fait peu, et c'est bien pour ça qu'on s'ennuie à mourir. En plus, c'est moche et on doit se farcir des musiques en MIDI vraiment très, très mauvaises. Bref, le moins qu'on puisse dire de Devilish, c'est qu'il ne casse pas des briques. Ouhla, je suis chaud pour la vanne moi aujourd'hui.
- Graphismes7/20
La GBA ferait aussi bien et en redemanderait certainement. Les décors sont dépouillés et grossiers, peu variés et les parcours sont parfois difficiles à lire.
- Jouabilité5/20
L'idée a peut-être un avenir, mais pas avec un gameplay aussi pauvre. En l'état, Devilish est parfaitement plat.
- Durée de vie10/20
On avance vite mais les développeurs ont trouvé que ce serait une bonne idée d'obliger le joueur à se refarcir un niveau en cas de perte de la bille. Une vilaine astuce qui ne change pas le fond du problème, Devilish est court.
- Bande son8/20
Les musiques sont assez typiques des sonorités MIDI du début des années 90, avec une espèce de métal de mauvais goût joué sur un synthé qui aurait voulu être une guitare dans sa prochaine réincarnation karmique. En dehors de la qualité sonore, les morceaux sont eux-mêmes mauvais.
- Scénario/
Devilish, c'est un peu comme un Tetris en 3D, ça fait tout drôle au début, et ensuite on réalise que c'est un plan foireux. Peut-être qu'entre les mains de développeurs pleins de ressources le résultat aurait pu être sympathique, mais là, rien à faire, on ne voit pas l'intérêt.