C'est avec un grand bonheur que l'on retrouve notre ami Ratchet pour un 4ème volet de ses aventures. Contrairement aux opus précédents, Ratchet Gladiator ne s'articule pas vraiment autour d'un scénario précis où l'on vogue de planètes en planètes à la rescousse de différentes populations. Cette fois, il est davantage question de combats, d'arènes, de défis et d'extermination de chacun des ennemis robotisés ou non que l'on rencontre au fil du jeu. La série a pris un risque en privilégiant la destruction. Le résultat en est-il différent ?
Toujours animé par la patte impeccable d'Insomniac Games, l'univers de Ratchet Gladiator a considérablement évolué en comparaison avec les 3 opus précédents. Non que le moteur du jeu ait changé ou que les graphismes se soient affinés mais l'aspect barbare et brutal de la progression se répercute sur les décors et les environnements. Autrement dit, les couleurs flashies ont laissé leur place à des textures plus ternes, unies et à une atmosphère moins gaie et plus orientée vers une sorte d'ambiance apocalyptique, où l'on ne retrouve plus les nombreux personnages des différentes contrées, toujours prêts à vous taper la causette ou à vous donner une mission de la plus haute importance. Cette fois, le Lombax se la joue solo ou presque puisqu'il n'aura pour collaborateurs que 2 robots jumeaux (ressemblant aux droïdes nous protégeant dans le précédent volet et nommés "Robots de combat"), constamment présents à ses côtés pour l'aider à éliminer la moindre menace. Ces derniers sont d'ailleurs au cours de l'aventure régulièrement les auteurs de petites phrases humoristiques comme on en trouve souvent dans les épisodes de la série. Si leur aspect est identique, leurs caractères sont différents puisque l'un est un courageux soldat à la voix roque et l'autre son inverse, se plaignant quelque fois mais toujours prêts à rendre service.
Si l'on n'évolue pas avec Clank, le Clank géant ou les mini-Clank, le fidèle ami de Ratchet est tout de même de la partie, prenant ses quartiers à la zone de confinement (camp de base de l'équipe qui est surnommée DarkStar) en temps que superviseur des évènements. Quand à Al, il s'occupe toujours de l'aspect technologique en créant des armures et des améliorations pour rendre Ratchet encore plus puissant et invulnérable. Puissant, il l'est en effet. Il débute pourtant avec pour seule arme le "Duo de Vipères" qui, comme c'est le cas dans toutes les aventures de Ratchet, est l'arme dont on se sert principalement de part son grand nombre de munitions et sa précision diabolique. Mais, au fil des défis et des combats, on acquiert bien évidemment les éternels boulons qui nous permettent d'enrichir notre arsenal d'une petite dizaine d'armes, ce qui est quand même inférieur aux précédentes moutures. Cependant, celles-ci évoluent très rapidement pour atteindre au maximum le niveau 10. En parallèle, leur puissance est évaluée en fonction des dégâts qu'elles infligent et augmente également constamment. Le niveau de Nanotech de Ratchet suit la même courbe qu'à l'accoutumée, à savoir qu'à force de tuer des adversaires, son expérience grimpe en flèche et lui permet de s'endurcir pour résister aux attaques ennemies toujours plus importantes. Les vendeurs (choisis cette année chez les Industries Pox et non pas Gadgetron) ne nous proposent pas seulement d'acheter des armes mais également des modifications "Oméga" et "Alpha" pour customiser chacun de nos gadgets. On peut donc ajouter toutes sortes de fonctionnalités à ceux-ci pour améliorer leur portée, leur puissance, leur vitesse ou modifier tout simplement leur impact lorsque l'on appuie sur la gâchette. Enfin, l'équipement de Ratchet s'amplifie régulièrement avec des objets traditionnels comme les bottes gravitationnelles ou des nouveaux comme le Pistolet Flux LX ou le Cyberguerrier destinés aux robots de combats.
Laissant de côté un véritable mode histoire où l'on sauve la planète et où l'on vient en aide aux populations menacées, les développeurs ont penché cette fois pour une répétition de défis qui, s'ils provoquent des réactions cohérentes et progressives sur le "scénario" ne sont finalement que des compétitions s'enchaînant les unes derrières les autres. On participe donc à une sorte d'émission de téléréalité nommée DreadZone où les plus courageux affrontent des hordes de droïdes dans le but de devenir un héros pour la population. Seulement voilà, le tout est quelque peu corrompu par Gleeman Vox, un magnat de la presse à la tête d'une chaîne de télévision, qui choisit lui-même qui gagne et qui se fait misérablement écraser. Pour lui et pour ses 2 présentateurs spécialisés (répondant au nom de Dallas et Juanita), l'occasion est trop belle et Vox menace d'éliminer les amis de Ratchet si celui-ci refuse de participer à la compétition Dreadzone. En voyant que l'animal aux grandes oreilles s'en sort aisément, Vox et son équipe font de Ratchet un anti-héros avec un passé peu glorieux en lui reprochant toutes sortes de déviances comme la consommation de produits illicites ou en lui collant l'étiquette d'un tueur psychotique. L'objectif de Ratchet est donc d'éliminer un à un les pions de Vox et de mettre fin à ce qui s'apparente davantage à une boucherie qu'à un véritable show télévisé. Tout cela dans le but de sauver à la fois les participants mais aussi ses propres amis.
Le tout se déroule sur une dizaine de planètes (sans compter les tournois de l'arène de combat de Dreadzone) qui proposent toutes un certain nombre de défis. Il faut donc terminer un minimum d'épreuves pour débloquer l'accès à toutes les planètes. Au fur et à mesure des succès, on engrange des points de terreur qui ne servent pas de monnaie d'échange mais à évaluer notre niveau dans le tableau d'honneur du "classomètre" de DreadZone. Chaque défi dure quelques minutes seulement, la plupart du temps on doit terrasser les troupes ennemies avec l'aide des robots de combats, qui, sur nos ordres, s'occupent du sale travail tel que neutraliser un appareil électrique, désactiver un bouclier ennemi, créer des glisso-câbles ou encore activer un rayon pirateur. On leur dicte nos consignes à l'aide des touches directionnelles et on a même la possibilité de les faire ressusciter autant de fois que nécessaire lorsqu'ils sont H.S.. La progression quant à elle, s'assure toujours avec le stick analogique gauche, mais n'est pas des plus confortables puisque l'on doit très souvent recadrer la caméra qui ne suit absolument pas les mouvements de Ratchet. Si l'on met de côté ce petit défaut, la jouabilité reste sans faille, on se contente de toutes manières de tirer dans tous les sens au milieu de ce qui ressemble la plupart du temps à un carnage monumental. D'ailleurs, on peut noter quelques rares ralentissements au moment de scènes très intenses tant les effets de destruction sont nombreux et les ennemis présents à l'écran innombrables.
Ratchet Gladiator propose une partie solo avec 4 niveaux de difficulté plus un 5ème à débloquer (comptez entre 8 et 10 heures pour terminer le jeu dans le niveau le plus faible). Si les mini-jeux ont disparu de la circulation, la petite durée de vie s'équilibre grâce à la présence d'un mode coopératif en écran splitté et d'un mulitjoueur qui propose soit de jouer jusqu'à 4 Offline, soit de prendre part à plusieurs types de parties Online (jusqu'à 8 joueurs). Ces modes sont intitulées "le combat à mort", "le roi de la colline" (on doit garder le contrôle d'une zone lumineuse), "le monstre" (un joueur prend la place du monstre surpuissant, celui qui le tue le remplace etc.), "la capture de drapeau" et la conquête (combat par équipes). En résumé, la durée de vie, un peu juste pour un usage exclusivement solo, retrouve le sourire à plusieurs. Graphiquement, c'est aussi beau que le précédent épisode mais il ne faudra plus compter sur la diversité des planètes qui se ressemblent un peu toutes et qui ne proposent pas une variété d'ennemis hors du commun. La série des Ratchet a changé, privilégiant encore plus le multi et le fun procuré par l'utilisation des armes. Cela plaira aux joueurs Online mais moins à ceux qui aimaient le jeu pour le charisme des personnages rencontrés au cours des aventures et la variété proposée par les sublimes décors.
- Graphismes16/20
L'ambiance des environnements a franchement terni et les décors n'affichent pas la variété de couleurs qu'on avait l'habitude de constater dans Ratchet & Clank. C'est la nouvelle orientation du jeu qui veut ça et, globalement, on peut dire que les graphismes collent parfaitement bien avec l'action et le contexte de l'histoire. Pour le reste, le moteur est le même et les textures sont toujours d'un très bon acabit.
- Jouabilité16/20
Le mot d'ordre est : tirez dans le tas ! Bien plus bourrin que ses aînés qui ne faisaient déjà pas de fioritures, cet opus est très accessible à partir du moment où l'on reste presque toujours l'index appuyé sur la gâchette de tir. La sélection des armes est très rapide et précise. Les commandes destinées aux robots de combat se prennent très vite en mains. Dommage que les caméras ne tournent pas d'elles-mêmes.
- Durée de vie15/20
Comptez entre 8 et 12h selon le niveau de difficulté choisi pour voir le bout de Ratchet Gladiator en solo. C'est peu mais le mode coopératif et le multi sont là pour redresser la barre. En résumé, si vous jouez seul, il est conseillé de ne pas attaquer dans le niveau de jeu le plus facile pour ne pas tout découvrir trop vite.
- Bande son17/20
Toujours très active, elle est d'un excellent niveau. Les voix des personnages permettent vraiment de mettre leur charisme en avant et leurs multiples phrases humoristiques (que ce soit voulu ou non) sont vraiment agréables lorsque l'on est en pleine tuerie ou en train de visionner l'émission DreadZone. Les musiques nous accompagnant lors des différents niveaux sont dans la lignée des opus précédents, donc très appréciables.
- Scénario13/20
Ratchet, acteur et victime d'une émission de téléréalité très particulière, telle est la situation dans laquelle on prend possession du héros dans son armure de gladiateur. Inutile d'avoir joué aux précédents jeux de la série pour comprendre l'histoire qui n'offre pas autant de péripéties, de renversements de situations et d'interactivité avec d'autres personnages que Ratchet & Clank 3ème du nom.
Ratchet Gladiator n'aura pas forcément la même aura que ses aînés auprès des fans de la série puisqu'il privilégie le multi et que le solo peut paraître un peu répétitif à la longue. On a tout de même beaucoup de plaisir à se glisser une 4ème fois dans la peau de Ratchet et à utiliser les nombreuses armes mises à notre disposition dans de très jolis environnements, accompagnés d'une bande-son remarquable.