Lorsque l'on teste un jeu de cette "qualité", il est difficile de savoir par où commencer. Sûrement pas par les points positifs puisqu'il n'y en a pas. Le jeu est vide, sans personnalité, et surtout réalisé avec des moyens totalement insuffisants. Déjà déçus par le faible nombre de joueurs disponibles dans les jeux de tennis, ici, on n'a même pas les vrais noms des tennismen si ce n'est ceux des courageux Tim Henman et Paul-Henri Mathieu, successivement choisis pour assurer la publicité du jeu. Toujours au niveau des licences, les tournois ne portent bien sûr pas les noms officiels que l'on connaît. Une base de données donc vraiment ridicule, ce qui donne difficilement envie de se lancer dans des rencontres entre inconnus, sur des stades inconnus avec des commentateurs inconnus qui ne connaissent eux-même rien au tennis professionnel. Il suffit d'arriver dans le premier menu pour comprendre que l'on ne jouera pas des heures à un titre qui ne propose rien de nouveau, si ce n'est un éditeur complètement inutile et mal fichu. Vous avez le choix entre un match simple ou le mode saison dans lequel l'objectif est de remporter les tournois pour améliorer les attributs de son joueur et le faire grimper dans la hiérarchie internationale. Pour ce qui est de la surface, pas la peine de s'attarder sur un choix cornélien en fonction de ses préférences puisque seul la couleur des cours change, que ce soit sur herbe, terre battue ou synthétique, la balle rebondit de la même façon et sa vitesse ne varie en rien.

Pour les amateurs de tennis, et même pour les novices, il est très dur de trouver des sensations proches du sport professionnel. A commencer par les services (puisque c'est par là qu'un match commence) car lorsque l'on parvient à "bien servir", la balle devient une cartouche de 9 mm de par son bruitage vraiment unique. Passe encore la bande-son archi mauvaise où les commentateurs répètent 100 fois la même chose, on décide de se consacrer au jeu comme il n'y a rien d'autre à voir. Et là, on descend plus bas que terre après les deux premiers échanges. Les joueurs ne sont absolument pas mobiles, inutile de croire qu'on va pouvoir mettre en place une tactique de jeu. Pour frapper dans la balle, il faut commencer par presser le bouton au moment où vous venez de jouer votre dernier coup sinon vous passerez tout simplement à travers la balle que vous envoie votre adversaire, pratique ! Les coups du tennis ont été oubliés car les actions qui sont censées représenter les slices, coupés, volées, lobs ou amorties ne sont pas du tout mises au point, tout les coups se ressemblant étrangement. Les échanges sont longs, lents et les montées au filet seront quasi obligatoires puisque la puissance des coups a bien du mal à faire traverser tout le cours à la balle. Les joueurs sont aussi lents que le jeu, ceux-ci n'arrivent d'ailleurs pas à attraper une balle qui est à un mètre sur le côté, ils préfèrent nous gratifier d'un plongeon inutile effectué au ralenti. Hormis sur quelques services dans le filet ou des frappes trop molles, les fautes directes sont rares d'autant plus qu'il faut être vraiment doué pour arriver à faire sortir la balle du cours pendant un échange.

La réalisation est bas de gamme, voire indigne d'une 128 bits. Les joueurs sont très moyennement modélisés (de toute façon, on s'en fiche puisque ce sont des inconnus...) et le public ne ressemble à rien. L'arbitre de chaise, muet du reste, est totalement immobile tout comme les arbitres de ligne et les ramasseurs de balles qui ont la même pose du début à la fin de la rencontre. Au niveau des animations, rien à signaler à part un ralenti sur la joie du vainqueur à la fin du match, la belle affaire ! D'un point de vue niveau sonore, les joueurs ne se manifestent jamais et les commentaires sont d'un ridicule jamais atteint, ne faisant même pas de différence entre un match en simple et un match en double. Seul aspect réaliste du jeu, le public est à moitié endormi devant la pauvresse du spectacle qui lui est proposé, ce qui est tout à fait compréhensible, il se contentera donc d'applaudir un petit peu, par politesse... Que dire de la jouabilité si ce n'est qu'on a parfois envie de rentrer sur le cours pour donner un peu d'élan aux acteurs du match afin de les voir arriver à faire des courses dépassant deux mètres. Les amateurs de chiffres seront déçus de ne pas avoir droit à quelques statistiques à la fin de chaque partie. Tout en restant objectif et positif, il m'a été impossible de trouver un seul point fort au jeu mis à part le fait d'avoir réussi à convaincre un joueur comme Paul-Henri Mathieu de figurer sur la boîte officielle du jeu.