Après trois Ford Racing, on aurait pu penser que la marque allait ralentir la cadence en se laissant un délai suffisant pour faire germer de nouvelles idées. Eh bien, a priori, ça carbure sec chez Ford puisqu'après Ford Racing 3 qui est sorti au début de l'année, voici que nous arrive une énième itération dans le milieu très prisé des grosses cylindrées vidéoludiques. On peut donc se demander ce que vaut ce jeu par rapport à la série citée plus avant dans le sens où il semble que le contenu des deux titres soit très proche. En fait, comme son nom l'indique, Ford Mustang joue avant tout sur la possibilité que vous allez avoir de rouler dans tout type de Mustang sorti entre 1964 et 2005, ceci représentant tout de même 40 modèles différents. D'un côté, l'idée semble intéressante mais de l'autre, elle a le désavantage de s'enfermer dans une enclave où le joueur sera de toute part cerné par un seul et unique type de voiture. Ceci dit, l'évolution du modèle est suffisamment marquée pour que vous n'ayez pas l'impression de conduire la même caisse encore et encore.

Si la saga des Ford Racing se démarquait de pas mal de productions grâce à ses innombrables modes de jeu, Ford Racing Mustang se fait fort d'un classicisme plus marqué. On retrouve ainsi un Mode Carrière dans lequel vous allez devoir obtenir un certain nombre de points pour passer au circuit suivant. Le Mode Arcade, lui, est composé de trois sous-challenges. Le premier n'est autre que la Course simple, puis vient le Contre-la-montre et enfin le challenge Eliminator qui est constitué de plusieurs courses au cours desquelles les retardataires seront au fur et à mesure éliminés. Ainsi, la première course se disputera contre 3 voitures, la deuxième contre 2 concurrents, le dernier circuit étant un Mano A Mano. Poursuivons notre survol des modes de jeu avec le Défi qui regroupe deux sous-challenges. Si le Parcours de vitesse vous demandera simplement de boucler le plus rapidement possible trois tours de piste, le Slalom vous obligera à passer par une série de portes dont le nombre sera pré-défini en début de partie. Autant dire qu'entre ces deux défis, l'originalité n'a pas vraiment sa place. Reste enfin le Multijoueur concrétisé par la Course Simple et la Poursuite. Dans cette dernière épreuve, les deux joueurs s'affronteront en essayant de se distancer l'un et l'autre. L'objectif sera de mettre 100 mètres dans la vue de votre concurrent et de garder la distance pendant 10 secondes.

Bien que le gameplay ne réserve aucune surprise de taille, la prise en main est plutôt bonne, même si on aurait aimé une jouabilité plus exacerbée, plus défoulante. Ainsi, malgré l'aspect arcade du jeu, les courses ne se disputent que contre trois adversaires qui ne sont pas très hargneux mais qui ont la fâcheuse tendance de vous distancer à la moindre erreur de votre part. Je ne vous cache pas que c'est très irritant de voir vos concurrents prendre la poudre d'escampette à la moindre touchette avec le rebord d'une rambarde. En contrepartie, les pilotes adverses ne commettent quasiment jamais d'erreur et donnent l'impression d'avoir des voitures surpuissantes. Ce n'est donc pas l'IA qui est à mettre en porte-à-faux (quoique) mais plutôt la difficulté du jeu qui est très mal gérée. Admettons maintenant que vous soyez du genre Tenace et que vous arriviez à tenir la dragée haute aux autres hurluberlus. Dans ce cas, vous devrez essayer de varier votre conduite pour engranger un maximum de points. A ce stade, on sent nettement l'influence de Need For Speed Underground puisque c'est en réalisant des dérapages au frein à main, des sauts, des roulades sur deux roues, des accélérations rapides que vous prouverez votre valeur. Douze critères sont ainsi mis en avant et l'amateur éclairé notera également qu'à l'instar de Burnout, Ford Racing joue la carte de l'insécurité en offrant des points aux pilotes qui réussiront à frôler les voitures issues du trafic.

A ce sujet, ne vous attendez pas à croiser un monceau de voitures, vu qu'on roule le plus souvent sur des circuits complètement déserts. Dommage que nous ne puissions influer sur la fréquence dudit trafic qui se réduit donc à une dizaine de véhicules à tout casser par circuit. Le reproche suivant concerne les crashs qui ne sont jamais mis en valeur et qui se résument à des collisions mollassonnes avec quelques débris épars qui viendront virevolter dans les airs. Il est étrange que les développeurs n'aient pas accentué ce trait du soft qui aurait mérité beaucoup plus d'attention. En parallèle, les graphismes se veulent assez jolis, avec les inévitables effets de surbrillance de la route (mouillée ou pas) popularisés par la série des NFSU. Les voitures sont par contre moyennement modélisées et on regrette que la gestion des dégâts ne soit pas prise en compte, exception faite des accidents dont je parlais plus haut. D'un autre côté, les décors sont de très bonne facture et possèdent surtout une ambiance qui leur est propre. Ceci tient au fait que les 22 pistes sont réparties dans 7 villes américaines que sont la Nouvelle Orleans, Chicago, Miami, New York, San Francisco, Los Angeles et Long Beach. La partie sonore donne le beau rôle à des musiques rock bien nerveuses mais on se serait bien passé des voix françaises qui sonnent complètement faux. Fort heureusement, les bruitages des moteurs sont plus convaincants et ajoutent un peu d'énergie à cette production un peu apathique.

En définitive, c'est plus le côté mollasson du jeu qui ressort qu'autre chose. C'est tout de même problématique, surtout pour un soft où vous êtes en mesure de piloter des voitures qui en ont sous le capot. L'impression de vitesse n'est pas si mauvaise que ça mais on peine à ressentir de vraies sensations tant les voitures sont lourdes à manier. Cela se caractérise par un manque de pêche, alors qu'à la base, le titre nous incite à conduire de manière stylisée. Un paradoxe qui n'est pas très flatteur et qui pose au final des questions sans réponses sur l'orientation souhaitée par les développeurs de Ford Mustang. En revanche, le prix de vente de 20 euros pourra peut-être vous inciter à acheter le bébé de Eutechnyx qui est loin d'être un fiasco retentissant. Ok, on aurait apprécié un peu plus de folie de la part d'un jeu nous mettant au volant de bolides qui en ont fait rêvé plus d'un mais ne soyons pas trop critiques en offrant une chance à cette production Take Two qui pourra vous procurer quelques bonnes sensations.