Quinze minutes. Voilà le temps qu'il vous faudra pour faire le tour du jeu XS Airboat Racing. On peut certes en vouloir à l'équipe de développement de nous imposer un jeu aussi mauvais, mais on les remercie tout de même d'avoir eu la gentillesse de nous épargner plus d'un quart d'heure de jeu. Alors bien sûr, si vous paramétrez la durée des courses sur 50 tours, ce qui est tout à fait possible notez-le, il faudra compter davantage de temps. Mais honnêtement, qui serait assez borné pour enchaîner 50 tours sur un jeu comme celui-là ? J'imagine bien le joueur lobotomisé devant son écran, fermement décidé à aller jusqu'au bout et piquant du nez après les 15 premiers tours.

XS Airboat Racing est, comme vous l'aurez facilement deviné, un jeu de courses. A bord d'engins censés représenter des petits bateaux à moteur, vous devez dépasser tous vos concurrents dans des sortes de canaux dépourvus du moindre obstacle, si ce n'est le rivage qui vous ralentit considérablement si vous avez le malheur de le frôler. Une chose qui arrive fréquemment lors des premières secondes de jeu, avant que l'on ne comprenne la manière d'anticiper suffisamment tôt les courbures des circuits. Dès lors, la partie se résume à tourner de droite et de gauche jusqu'à atteindre l'arrivée avant tous les autres. Le principal problème, mais il y en a beaucoup d'autres, je vous rassure, c'est le manque total de variété des circuits. Déjà peu nombreux, les 9 parcours proposés se ressemblent comme deux gouttes d'eau, à tel point que si les couleurs ne changeaient pas, on jurerait qu'il s'agit des mêmes. Un virage plus étroit qu'un autre, je n'appelle pas ça une bonne façon de renouveler un circuit. Si seulement il y avait quelques obstacles à éviter, mais ce n'est même pas le cas !

Pourtant, les développeurs ont tout de même pensé aux options. Vous savez, ces objets qui permettent de reprendre le dessus sur ses adversaires, et qui sont présents dans tout bon Mario Kart-like ? Dans le même esprit, XS Airboat Racing reprend donc cette idée en disposant sur les parcours des power-ups à récupérer. Il s'agira tantôt d'une fusée pour freiner le pilote situé devant soi, tantôt d'un missile à lâcher en arrière, ou d'une grenade qui s'auto-détruira au bout d'un instant. Le champ de force permet de se protéger de toute attaque pendant quelques secondes, le boost permet de gagner de la vitesse et l'éclair immobilise les autres concurrents. Non seulement leurs effets n'apportent finalement pas grand-chose aux courses, mais en plus leur utilisation ne génère même pas le moindre bruitage. Les musiques sont constituées de quelques notes jouées au synthé, et les bruits de moteur sont presque inaudibles, mais c'est aussi bien comme ça.

Bien sûr, inutile de vous dire que le jeu est particulièrement laid. Les décors polygonés sont taillés à la serpe et le clipping est omniprésent. La surface de l'eau est immobile et affreusement pixélisée, comme tout le reste du décor vous me direz. Certes c'est un jeu PSOne, mais il n'empêche qu'il est laid. Sur les 10 personnages jouables, deux sont à débloquer, mais aucun ne dégage le moindre charisme. Certains ressemblent vaguement à des animaux et tous portent des noms saugrenus tels que Flossie, Cadmus, Ahab ou même Logan... euh pardon Hogan. C'est vous dire. Lorsque vous aurez terminé les trois tournois qui comportent chacun trois courses, vous aurez terminé le jeu. Point de mode deux joueurs ni quoi que ce soit d'autre pour relancer la durée de vie. Voilà donc un titre certes peu cher, mais néanmoins vide d'intérêt, qui ne tient pas la comparaison avec un jeu comme Crash Team Racing sur le même support, pourtant sorti en 1999.