D'abord campons le décor : War Chess n'est pas un jeu d'échecs traditionnel, mais une déclinaison "combat d'arcade-3D", dans un univers inspiré des mondes tolkienniens et d'héroïc fantasy. En guise de pions, Fous, Cavaliers, Tours, on trouve des combattants humains, nains, elfes et autres créatures armées aux pouvoirs magiques. A l'instar du roi des jeux, l'objectif final de la partie reste la victoire ; victoire qui apportera, dans War Chess, gloire et puissance aux yeux de la Reine. Car c'est elle, reine hérétique, qui par décret vous ordonne de combattre face à des hordes d'ennemis maléfiques. Les batailles se déroulent au choix, dans l'une des 11 arènes de combat : temples antiques, dunes du désert, sanctuaires de la jungle, îles volantes, grotte au trésor, forêt psychédélique (avec champignons, fleurs qui vous regardent :o)... Les décors sont oniriques certes mais plutôt sommaires, sans aucune interaction possible. Trois modes de jeu sont possibles : solo, 2 joueurs, et combat automatique.

En mode solo, vous jouez contre l'intelligence artificielle dont vous définissez la force dans les paramètres de difficulté, de niveau 1 (neuneu) à 10 (bon joueur de club). Le mode 2 joueurs vous permet d'affronter un autre humain, chacun jouant à tour de rôle comme dans une vraie partie d'échecs. Les joueurs chevronnés peuvent afficher la pendule indiquant le temps de réflexion utilisé, ainsi qu'un diagramme 2D de la position, histoire de se calmer un peu et de réfléchir dans de bonnes conditions. Enfin le mode Combat automatique, dans lequel vous ne contrôlez pas le déroulement du jeu. L'intelligence artificielle assure tous les déplacements pour que vous puissiez juste bénéficier du spectacle. La force de chaque camp est définie aléatoirement, le réglage des paramètres de difficulté n'influe donc absolument pas sur la partie.

Quel que soit le mode de jeu, l'angle de vue de la caméra peut s'alterner, stationnaire ou en rotation 360 degrés, et associé à des zooms avant et arrière très fluides. Le spectacle est assez surprenant, surtout lors des prises et échanges de pièces, donnant lieu à des combats en corps à corps des plus sanglants. Le tout pouvant être suivi sous différents angles de vue. Ici s'arrête le côté amusant de War Chess, le reste étant cousu de fil blanc et très vite lassant. D'abord les pièces, toutes identiques. On aura beau passer d'un univers à l'autre, leur rendu sera toujours le même. Impossible de varier. Quand on a vu le cavalier ailé chevaucher pions et fous pour atteindre sa case d'arrivée... on a tout vu. Idem pour les captures. Les combats et effets sont invariablement les mêmes de partie en partie. Décevant, surtout pour l'absence de choix dans le rendu des pièces.

Enfin, le parti pris très manichéen des concepteurs : les gentils Blancs, représentés par des pièces aux couleurs douces et azurées, à figures "humaines", souvent tirées de la mythologie (magiciens, chevaux ailés...) affrontent les méchants Noirs, monstres cadavériques, squelettes décharnés, sorciers, zombies... Y aurait-il différentes lectures à ces symboles ? Ou simplement du degré 0 ? Bonne âme, j'opte pour la dernière solution... Décidément, War Chess n'a pas grand-chose pour plaire. Passer en revue les 11 arènes vous occupera une petite heure. Il faudra ensuite se rabattre sur le mode combat automatique mais là, ça ne relève plus du jeu vidéo...