Dans la série NES Classics, je voudrais le numéro 7 ! Ha pas de chance, il s'agit de Xevious, un titre d'un autre âge qui a pourtant connu son heure de gloire dans les années 80. Ce shoot'em up que l'on doit à Namco revient sur GBA et nous file un sacré coup de vieux. Dire qu'on se contentait de ça pour s'amuser...
Quand on reçoit chez soi une personne âgée, on prend soin d'elle en s'assurant qu'elle est confortablement installée et qu'elle ne manque de rien. On l'écoute gentiment lorsqu'elle plonge dans ses souvenirs et on hoche poliment la tête pour lui montrer que la conversation nous passionne. Avec Xevious, ce papi du shoot'em up, ce n'est pas vraiment la même chose. Puisqu'il ne s'agit plus d'une personne mais d'un jeu, on ne va pas se gêner pour lui dire qu'il nous ennuie avec son gameplay préhistorique, et on va aussi lui faire bien comprendre que sa visite impromptue nous perturbe en pleine partie de Ikaruga sur GameCube ! Il va bien voir le pépé !
Lorsqu'il est sorti sur NES, Xevious avait su nous impressionner avec son vaisseau capable d'envoyer des missiles air-air et air-sol. En alternant les deux, on pouvait toucher aussi bien les cibles volantes que les tourelles ou les tanks au sol. Ca, c'était vachement bien pour l'époque. Aujourd'hui, les joueurs blasés que nous sommes en ont vu d'autres, et ça ne nous impressionne plus beaucoup le coup du double tir. D'autant qu'il n'y a aucun power-up pour améliorer sa puissance de feu. Du début à la fin, il faut se coltiner les mêmes armes. Quelle hérésie pour un genre de jeux où la surenchère de missiles fait bien souvent la différence sur la concurrence !
Question design, je me souviens encore que je m'étais posé quelques questions lorsqu'un pote m'avait prêté sa cartouche du jeu. Ma console avait-elle un problème ? Pourquoi les décors étaient-ils si pauvres ? Pourquoi les ennemis s'entêtaient-ils à me faire réviser mes cours de géométrie (les vaisseaux ne sont que des disques, des triangles ou des carrés) ? Pourquoi je n'arrive pas à passer le premier niveau ? Autant de questions philosophiques que je me repose aujourd'hui, puisque je le répète, Xevious n'a pas changé. De là à dire qu'il n'a pas pris une ride... il y a un gouffre aussi important que le Grand Canyon. Xevious a vieilli, et plutôt mal en plus. On ne s'amuse plus vraiment avec lui, principalement à cause de son niveau de difficulté mal dosé et à cause de son manque de renouvellement au fil de la progression. Bon on ne va pas s'attarder sur le sujet. On raccompagne gentiment papy dans sa boite de jeu et on le laisse dormir dans le placard.
- Graphismes3/20
La pauvreté graphique n'a d'égal que le design simpliste des vaisseaux. Les ennemis sont symbolisés par des figures géométriques. Par moment, on n'arrive même pas à distinguer les tirs qui se fondent dans le décor.
- Jouabilité8/20
Révolutionnaire à l'époque, le jeu devient aujourd'hui super simpliste avec seulement deux fonctions de tirs. Vraiment limite. La lenteur du vaisseau pourra aussi en agacer certains.
- Durée de vie10/20
La difficulté devrait permettre à Xevious de vous résister assez longtemps, surtout qu'il n'y a pas de sauvegarde ni de continue pour reprendre sa partie. J'en connais qui vont baisser les bras rapidement.
- Bande son2/20
Seuls les bruits de tirs vous accompagneront pendant le jeu. Ah oui, il y a aussi une petite mélodie avant chaque partie. Charmant !
- Scénario/
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Xevious nous ramène au source du shoot'em up. A une époque où on pouvait se passer de power up et où notre imagination pouvait nous permettre d'associer des petits carrés à un vaisseau de guerre surarmé ! Aujourd'hui, ça passe moins bien.