Lorsque Rare a dévoilé ses titres pour la console de Microsoft lors de l'E3 de cette année, tout le monde fut surpris par un jeu presque sorti de nulle part : Grabbed By The Ghoulies. Les vidéos qui défilaient sur l'écran géant de la conférence nous donnaient vachement envie d'en voir plus, ce que nous ne manquions pas de faire par la suite sur les bornes du salon puis quelques mois plus tard, lors de l'événement X03. Tout ça pour dire qu'on a suivi de près la sortie du premier titre Rare et qu'on était très impatient de profiter d'une version complète du titre pour voir si oui ou non toutes nos bonnes impressions seraient confirmées.

Autant le dire de suite, Grabbed By The Ghoulies est un bon jeu. Un titre comme on les aime. De ceux qui nous font sourire comme des crétins devant notre télé avant même d'avoir appuyé sur le bouton Start. Rare a toujours eu un talent certain pour faire des jeux drôles (on se souvient de Banjo-Kazooie ou encore de l'excellent Conker Bad Fur Day), et avec Grabbed By The Ghoulies, on retrouve toute cette bonne humeur du début à la fin. De la scène d'intro, lorsque Cooper et sa copine sont perdus dans la forêt et qu'ils trouvent refuge dans une vieille demeure peu accueillante, à la scène finale où ils... Hey, mais vous croyez quoi ? Que j'allais vous raconter la fin ? C'est bien mal me connaître ! Ca vous avancerait à quoi de connaître la fin, hein ? D'autant que je ne vous ai même pas parlé du scénario. Je disais donc, que Cooper et son amie arrivent devant une grande bâtisse pas vraiment rassurante mais qui va pourtant servir de cadre pour tout le jeu. Dès le début, la copine se fait capturer par le maître des lieux, et c'est à vous, enfin à Cooper, de la retrouver en explorant une à une les pièces du manoir.

Avec un scénario aussi simple, Rare ne s'est absolument pas privé pour passer en revue tous les clichés de la maison hantée. On croise tour à tour des squelettes qui sortent des murs, des meubles ensorcelés, des diablotins, des zombies, des momies, des araignées et tout un tas d'ennemis qui auraient tout à fait leur place dans un train fantôme. Bien sûr, tout est mis en scène avec beaucoup d'humour, et chaque rencontre avec quelques méchants que ce soit prête plus à sourire qu'autre chose.

Le style cartoon de la réalisation cel shadée n'est d'ailleurs pas étranger à la bonne humeur qui règne à chaque partie. A ce niveau, on retrouve sans problème la patte Rare. Décors comme personnages sont plutôt bien faits, même si on peut reprocher un petit côté anguleux à l'ensemble. Ce n'est pas dramatique, mais certains ennemis auraient mérité une double ration de polygones. Pour la bande-son, on reconnaît immédiatement l'esprit du studio anglais. Très attaché aux instruments à vent (type basson) pour les mélodies, Rare nous sert une nouvelle fois des musiques qui collent pile poil à l'ambiance générale. Cela dit, il faudra dire un jour aux développeurs qu'ils ne travaillent plus chez Nintendo et qu'ils peuvent désormais se permettre d'inclure des voix aux cinématiques. Les onomatopées c'était bien à l'époque de la N64, maintenant, sur Xbox, on peut certainement trouver mieux, sans pour autant dénaturer l'esprit bon enfant du jeu.

Grabbed By The Ghoulies est un titre qui réserve plein de surprises dans la première heure de jeu mais qui devient par la suite un peu trop répétitif. Je m'explique. Très linéaire, le jeu nous fait explorer une à une toutes les pièces de la sombre demeure en conservant un principe de jeu qui reste le même jusqu'au bout. On arrive dans une salle, la porte se referme derrière nous et il faut alors tuer toutes les bestioles présentes pour continuer. Au début, on s'amuse, on ramasse la première arme qui nous tombe sous la main, un balai, une chaise, un tonneau, des hamburgers (!!), une table de billard (re !!) et on s'en sert pour fracasser les monstres. La maniabilité, assez souple (le stick gauche pour se déplacer, le droit pour frapper) permet de se défouler en moins de deux. Cependant, on s'aperçoit assez vite que le titre ne parvient pas à se renouveler suffisamment et que le rythme chute assez souvent, notamment lorsqu'il faut faire plusieurs allers-retours entre des mêmes salles. Heureusement, pour remédier à cela, des petites règles viennent imposer quelques conditions et relancent un peu l'intérêt. Il faut par exemple tuer les monstres uniquement avec des armes ou ne frapper qu'un type d'ennemi bien particulier. Parfois un chrono se déclenche aussi pour nous mettre une pression supplémentaire. D'autres fois, ce sont des séquences spéciales qui nous obligent à reproduire la combinaison de touches affichée à l'écran. Les idées ne manquent pas, mais comme je vous le disais plus haut, le principe de base, lui, ne change pas. Grâce à l'ambiance vraiment marrante, on pardonne assez facilement ce défaut.

Par contre, détail plus gênant, la durée de vie toute petite qui n'exige même pas une dizaine d'heures pour voir le bout de l'aventure. Une tendance générale des jeux d'aujourd'hui que l'on aimerait quand même voir disparaître. Surtout que Rare nous avait habitué à des softs plus longs. Enfin... On ne va pas s'acharner sur ce point non plus puisqu'il y a de toute façon plusieurs bonus à débloquer si vous souhaitez prolonger votre plaisir. Au final, on peut conclure en disant que Rare marque son retour par un jeu assez court, un poil répétitif, mais tout de même très amusant surtout grâce à son ambiance rigolote qui domine de bout en bout.