Tiens, un revenant ! Run Like Hell ça fait un bout de temps qu'on en entend parler sans jamais le voir arriver en rayon. Le titre est d'ailleurs si vieux que j'en avais même oublié son existence. Maintenant qu'il s'est enfin décidé à sortir, voyons un peu de quoi il retourne.
Survival horror, jeu d'action, jeu d'aventure, puis de nouveau survival horror, les qualificatifs n'ont pas manqué pour parler de Run Like Hell à l'époque où son éditeur communiquait encore sur lui. Aujourd'hui, alors que le titre est enfin sorti, le dos de la boîte mentionne qu'il s'agit d'un "panic horreur". Doit-on comprendre que l'on tient là un jeu dans la trempe de Clock Tower ? Dans un sens oui, même si Run Like Hell est quand même bien plus tourné action que la série de Capcom. L'ambiance n'est pas la même non plus puisque ce nouveau titre fait clairement dans la science fiction futuriste, et que les psychopathes qui vous poursuivaient dans Clock Tower sont ici remplacés par les aliens Neh-Lok.
Je vous présente Nicholas Conner. Un conseil d'ami, habituez-vous rapidement à sa tête à claques et à sa voix caverneuse qui nous donne l'impression qu'il se gargarise à la limaille de fer tous les matins, car c'est lui que vous allez devoir supporter pendant tout le jeu. Vrai-faux anti-héros au passé incertain et qui passe toutes ses nuits à cauchemarder sur une attaque Neh-Lok, Nicholas est aussi un ancien de l'armée et sait manier les armes comme personne. Heureusement me direz-vous car il aura bien besoin de ce talent pour affronter la tonne d'aliens qu'il va croiser. De retour d'une mission tout ce qu'il y a de plus banal, Conner découvre avec horreur que la station orbitale vient d'être envahie par les Neh-Lok qui n'ont rien trouver de mieux à faire que de dévorer un à un les habitants de la base. Aidé par quelques survivants, Nicholas va devoir mettre un terme à la petite sauterie neh-lokienne, après quoi il devra faire un peu de ménage s'il veut retrouver son chez soi aussi propre qu'au premier jour. Là, avec les corps mutilés qui traînent partout et les taches de sang sur les murs, c'est pas joli-joli...
Run Like Hell se présente comme un titre d'action en vue à la troisième personne. On dirige Nicholas dans la base, on le fait fouiller dans les placards pour récupérer des seringues de santé ou des améliorations pour son fusil, et on trucide des aliens à tour de bras. De l'action, il y en aura pas mal. Grâce à la visée automatique, on repère facilement par où arrivent les ennemis et il suffit alors de vider un demi-chargeur pour les abattre. Le jeu compte principalement deux types d'ennemis : les petits vicelards aux doigts aiguisés comme des lames de couteaux japonais en acier inoxydables qui découpent tout et absolument tout, même les gouttières en plastique (vu à la télé, 23 € le service complet), et les gros costauds, pratiquement invincibles, qu'il faut se contenter de fuir comme le troisième épisode de Matrix. Ces phases de poursuites donnent d'ailleurs lieu à un gameplay particulier. A la manière de certains niveaux de Crash Bandicoot, on se retrouve alors à courir sans même voir les obstacles qui se dressent devant nous puisque la caméra à la mauvaise idée de se placer en contresens et de braquer directement sur Nicholas. Le joueur doit alors deviner s'il faut se baisser ou au contraire sauter et il n'a pas beaucoup de temps pour se décider. En cas d'erreur, il faut recommencer. Que c'est amusant !
On en arrive au fond du problème de Run Like Hell, l'absence quasi-total d'amusement. A part deux trois scènes où on rentre un peu dans le bain (juste un orteil, pas plus), le jeu nous laisse assez indifférent le reste du temps. Les séquences censées nous faire flipper tombent à plat, et le titre se transforme bien plus en un jeu de massacre qu'en réel jeu de "panic-horreur", si tant est que ce genre existe réellement. Je n'aime pas arriver à cette conclusion, mais il est vrai que la réalisation – aussi bien graphique que sonore – est pour beaucoup dans le manque de sensations. Difficile de se mettre dans le trip lorsque les personnages prêtent à sourire au moindre pas qu'ils font et que la mise en scène se montre aussi peu inspirée qu'un épisode de Derrick. Je ne parle pas non plus de la laideur des environnements ni de la mauvaise bande-son qui accompagne toute l'aventure. Faut-il voir là une conséquence de la sortie tardive de ce titre chez nous, alors qu'il est déjà disponible de l'autre côté de l'atlantique depuis plus d'un an déjà ? C'est possible, mais même s'il était arrivé l'année dernière, on n'aurait pas vraiment accroché à ce titre sans grande personnalité.
- Graphismes10/20
Run Like Hell accuse déjà un certain âge qui se lit directement à l'écran par ses graphismes moches et ses animations risibles.
- Jouabilité14/20
Si on passe sur la relative lenteur du personnage principal, on arrive à le manier correctement. Dommage que la caméra ne se recentre pas automatiquement.
- Durée de vie12/20
Le jeu est découpé en 7 chapitres qui se parcourent rapidement. Je doute qu'une subite envie vous pousse à tenter l'aventure plusieurs fois.
- Bande son8/20
Aucun effort de localisation n'a été fait pour les voix. On doit alors se taper le doublage anglais qui ne brille pas par sa qualité. Musiques et bruitages sans saveur.
- Scénario11/20
Des méchants aliens ont décidé de croquer de l'humain. Heureusement, un gentil héros va arranger tout ça.
Sorti trop tard, Run Like Hell a toutes les peines du monde à maintenir le joueur éveillé devant sa télé. La pauvre réalisation et les phases de jeu sans éclat en sont les deux raisons principales.