Le Snowcross n'est pas une discipline qu'on peut qualifier d'envahissante dans le monde des jeux. On pourra citer le discret Sled Storm qui s'en tire à merveille. Vicarous Visions tente sa chance pour le compte de Konami mais il rate son trick et se retrouve planté, le pif dans la poudreuse.
C'est drôle comme une note peut dégringoler dans l'esprit d'un testeur en plein boulot. Prenez le cas de Whiteout au hasard. Au début, on est séduit par la première course, on ne pose encore sa note bien sûr mais on commence à estimer un peu la profondeur des eaux dans lesquelles nage le titre. Et puis on avance dans le jeu, on commence à remarquer les trucs qui gênent, bon, on descend un brin, ensuite on voit de plus en plus de trucs qui énervent, hop, plus bas et ainsi de suite. Whiteout est un cas typique de jeu dont on ne sait pas quoi attendre au départ et qui après nous avoir fait croire qu'il avait de bons atouts, nous révèle en moins d'une heure qu'en fait il est bouré de défauts.
Le titre se résume assez bien si l'on en dit qu'il est une sorte de SSX avec des chenilles à la place des snowboards et des moteurs à la place des jambes. Que ce soit dans son esthétisme ou dans son gameplay, Whiteout reprend les ficelles d'EA mais un ou deux tons en dessous. Ainsi, pour le gameplay, l'ensemble des modes de jeu consistera à finir en première place, et au passage à réaliser quelques tricks. En effet, qu'il s'agisse du mode arcade course rapide ou carrière, le principe ne change pas. Seules les courses bonus apportent un plus puisqu'elles comportent un challenge supplémentaire. Les tricks effectués et les items collectés sur le parcours se changeront en or ensuite, de l'argent que l'on dépensera pour améliorer son scooter ou simplement en changer.
Les tricks, parlons en justement. Le système est simple, on utilise les flips R1 et L1 auxquels on adjoint une direction et voilà, on retrouve les bonnes vieilles accrobaties bien classiques et leur réception délicate. Rien d'exceptionnellement original donc, mais on a l'habitude.
Ce qui coule le titre ce n'est pas cette banalité, c'est surtout sa maniabilité et son IA, ou encore certains détails qui offensent un peu le bon sens. Tenez, un exemple : on peut collecter des capsules de nitro pour booster sa vitesse, et bien on ne s'en sert que très peu, pourquoi ? Parce qu'un crétin a dit « OK c'est bon » en voyant l'effet de blur associé. Effectivement c'est joli, mais on n'y voit que dalle. Pour ce qui est du contrôle du scooter, force est de constater que celui-ci est très imprécis, on se dirige en gros là où on le souhaite, ce n'est pas résolument catatrophique mais on fait mieux. En revanche l'IA, elle, tombe dans ce qu'on fait de pire. Premier point, chaque concurent se comporte de la même manière que son copain. Ce qui fait qu'on a un peu le sentiment d'affronter une équipe de clones qui participent à la course sans jamais se séparer. En clair, quand on vous dépasse, ce sont tous les autres qui vous grillent. Bien sûr, on a droit à cette aberration qui consiste à ce que les autres coureurs vous rattrappent en quelques secondes dès que vous ralentissez, même si vous leur avez mis un tour dans le vue. Second point, l'IA semble avoir beaucoup de mal à vous éviter, il n'est pas rare lorsque les adversaires sont proches qu'ils vous rentrent dedans avant de s'écarter. Comme s'ils ne pouvaient vous voir qu'une fois le contact établi.
Techniquement, le jeu oscille entre le sympa et le cheap. Les effets spéciaux qui pullulent, c'est pour le côté cheap, plutôt léger et en plus franchement gênants à l'occasion, réduisant la visibilité. C'est assez gonflant d'avoir des nuées colorées dans tous les sens à chaque item ramassé, sans parler des numéros des coureurs et de leur barre de santé qui s'affiche au dessus d'eux. Lorsqu'ils sont en paquet devant vous, pas la peine d'essayer, on n'y voit rien. Les circuits par contre sont relativement réussis sans être spécialement impressionnants. Toutefois, c'est dans l'architecture des niveaux que l'on trouvera à redire, ou plutôt, que l'on ne trouvera rien à dire tant ils sont quelconques. La seule chose qui se démarque c'est la difficulté que l'on a parfois à savoir exactement où on doit aller si on est en tête. Ce n'est pas très fréquent mais ça reste perturbant. Enfin au moins ça met un peu de piquant dans un jeu qui en manque cruellement
- Graphismes13/20
Rien d'exceptionnel, ni dans un sens ni dans l'autre. Les textures et les modélisations sont dans une bonne moyenne pendant ques les divers effets donnent plutôt dans le kitsch. On pourra reprocher des animations un peu simplistes.
- Jouabilité10/20
Whiteout fait dans le classique, un peu trop sans doute, son gameplay est sans grande saveur et le titre manque d'identité. L'IA des adversaires cumule les poncifs de la mauvaise finition et rend parfois les courses agaçantes. L'imprecision du contrôle du scooter achève un travail mal mené.
- Durée de vie12/20
Un seul championnat composé de 3 séries de course auquel s'ajoutent d'autres modes qui n'apportent guère de diversité à l'ensemble.
- Bande son13/20
Un duo de commentateurs nerveux vous parle pratiquement en continue. S'ils peuvent de temps en temps fatiguer, on parvient toutefois à les supporter. Pour les musiques on a droit à une tracklist assez pauvre (7 morceaux) avec du metal gentillet dedans. Un peu limité quand même.
- Scénario/
In fine, Whiteout aurait presque pu representer un titre sympathique et sans prétention mais il se gauffre avant la ligne d'arrivée. Sans originalité, pire, sans saveur et pourvu d'une IA limitée doublée d'une maniabilité aproximative, il est loin de pouvoir inquiéter Sled Storm.