Le ton est donné dès le menu principal avec l'apparition de trois hôtesses qui se balancent au gré de la navigation du joueur sur un fond chatoyant, véritable hymne à la nature. Un mauvais pressentiment nous pousse à faire un détour par la case Tutorial pour assimiler les bases du gameplay, et on réalise alors très vite qu'on a fait le bon choix, tant l'interface manque d'ergonomie. Les contrôles s'avèrent peu instinctifs, et inutilement complexifiés, ce qui ne facilite pas vraiment la mémorisation des subtilités de maniement. Après quelques fausses manips, on réussit tout de même à assimiler les techniques du jeu, et on sort du didacticiel déjà très agacé par les textes en anglais et la musique crispante du titre. Très enfantine, celle-ci n'est pas discrète pour un sou, ce qui ne convient guère à ce type de jeux : ambiance carrousel et orgue de barbarie pour vous donner une idée...

Pourtant, l'image naïve que veut se donner Mr Golf dissimule un jeu pas vraiment facile d'accès et finalement assez pointu. Et si on se réjouit au départ du système de swing géré à partir du stick analogique droit, qui permet un dosage précis tout en respectant le mouvement du swing, on déplore vite le manque total de précision réelle lorsqu'il s'agit de doser sa puissance au millimètre. Du coup, les développeurs ont pensé à introduire un système permettant de s'exercer autant de fois que voulu avant de faire son geste, dans le but de pouvoir sentir le mouvement et le dosage approprié avec un indicateur sous forme de pourcentage. Malgré tout, on s'acharne inutilement pour sortir finalement des coups dont la puissance n'est jamais celle qu'on souhaite appliquer à la balle. En résulte une impression de gameplay aléatoire qui ne motive pas vraiment à défier les golfeurs gérés par l'IA du jeu.

Le reste est à peine plus réjouissant, car si l'on trouve la totalité des techniques attendues par les vrais golfeurs, cela ne rend pas le soft plus agréable à pratiquer. Il faut passer par tous les boutons du pad pour appliquer des effets de lift ou des effets rétro, ou encore modifier la posture du golfeur pour faire un crochet extérieur ou intérieur. L'affichage du dénivellement du green n'est pas particulièrement clair, mais on peut comme toujours choisir son club et changer sa portée. Des fumigènes interviennent carrément pour vous indiquer le sens du vent. Par ailleurs, on n'obtient jamais une bonne vision d'ensemble du parcours, dans la mesure où on peut seulement incliner la vue légèrement en hauteur et sur les côtés, la caméra pivotant d'ailleurs vraiment laborieusement.

Reste un contenu franchement pas renversant, avec seulement quatre types de parcours proposés : dans un parc boisé, à flanc de falaise, près d'un lac ou dans un relief montagneux. En résulte plus ou moins d'obstacles et une difficulté croissante, avec des parcours vraiment pervers où il s'agit tantôt de passer sur une série d'îlots, tantôt de contourner une multitude de rochers. Le jeu est visuellement plutôt moyen et l'ambiance naïve ainsi que le design atypique des personnages ne convaincront pas totalement la majorité des joueurs. En plus d'être dotés d'animations pourries, les golfeurs sont tous plus ridicules les uns que les autres, et les caddies les plus délirants réussissent tout juste à nous faire sourire. On retient surtout qu'ils possèdent tous des caractéristiques évolutives, qui augmentent à chaque fois que vous jouez avec eux. Les derniers espoirs de s'amuser réellement à Mr Golf disparaissent totalement une fois testé le mode multijoueur jusqu'à quatre simultanément. C'est le caractère finalement un peu trop hasardeux du gameplay et pas du tout intuitif qui finit de rendre ce titre totalement anecdotique.