Il aura fallu un an à Ulala pour qu'elle retrouve les pistes de danse de la PS2. Toujours aussi agitée du popotin, la voilà de nouveau obligée de danser pour sauver l'univers. De quoi rendre jaloux notre Bruno Vandelli national...
Dans la grande famille des jeux musicaux, Space Channel 5 est sans doute l'un des plus appréciés tout autant pour son système de jeu que pour son héroïne hyper sexy et au déhanché ravageur. Pas étonnant donc de voir aujourd'hui débouler une suite. Encore sur PS2, ce « part 2 » reprend quasiment le concept qui aura fait le succès du premier volet, à savoir des musiques entraînantes qui donnent lieu à des chorégraphies endiablées, et un scénario futuriste à la sauce 70's débile à souhait. Tout un programme que l'on est ravi de retrouver pour la seconde fois.
Depuis ses premières aventures, Ulala, la space reporter aux cheveux roses sillonne toujours la galaxie à la recherche du moindre scoop. Lorsque son patron l'informe qu'une bande d'affreux aliens force les humains à danser pour leur simple plaisir, elle pense enfin tenir son info. Mais bien plus qu'un simple reportage, elle ramènera un sacré paquet d'ennuis en devant affronter les aliens dans des épreuves de danse. Bon, on ne va pas le nier, l'histoire de Space Channel 5 Part 2 part un peu dans tous les sens, chaque niveau donne lieu à une nouvelle folie des concepteurs. Mais après tout, c'est un peu ça qui fait le charme de la série.
Cette seconde fournée de Ulala n'amène pas énormément de nouveautés. On y retrouve le même gameplay que l'épisode précédent. Il s'agit toujours de répéter les séquences dictées par les ennemis, ce qui m'amène à comparer Space Channel à une sorte de Jacques à dit. Au son de la musique, les aliens crient les directions à appuyer ainsi que les moments où il faut tirer (Chu) ou sauver les otages (Hey). Concrètement, vous entendrez une séquence similaire à celle-ci : Up, Up, Down, Hey, Left, Chu, qu'il faut immédiatement répéter en respectant le rythme donné. Si au début les séquences sont assez simples, elles se compliquent bien vite en jouant à la fois sur leur longueur et sur les rythmes utilisés. Contretemps, triolets, doubles croches, rien ne vous sera épargné. Pour compliquer encore un peu l'affaire, Part 2 introduit la notion de durée sur la même note. C'est-à-dire que vous devrez maintenir la touche adéquat un peu plus longtemps pour coller à la musique. Pas une grande révolution de gameplay, cela permet toutefois de varier un peu les séquences.
Le choix des musiques est plus éclectique qu'auparavant avec de nombreux genres représentés. Evidemment, il y a pas mal de musiques disco mais on trouve aussi une valse, un solo de gratte électrique, un autre de percus et pas mal d'autres bonnes choses pour nos cages à miel. Michael Jackson alias Space Michael est encore de la partie. Le chanteur prête même sa voix à son double virtuel et on ne se lasse pas de le voir se dandiner au milieu de tous ses frères aliens. Les animations sont donc réussies. La démarche élancée de Ulala est toujours aussi provocante et ses pas de danse parfaitement dans le rythme.
Graphiquement, c'est un peu moins réjouissant. L'aliasing est trop prononcé et certaines couleurs flashies bavent un peu (dans les rouges notamment). Autre petit reproche à faire au jeu, son niveau de difficulté assez élevé pour les non musiciens. La tolérance rythmique est assez faible, il suffit de s'écarter d'un chouïa du tempo pour perdre de l'énergie. Il aurait peut-être été souhaitable d'instaurer un système plus progressif pour les novices. Pour clore la distribution de mauvais points, on ne peut s'empêcher de pester contre le jeu car on ne sait jamais quelle sera la longueur de la séquence à mémoriser. Parfois, il s'agit de 8 temps à mémoriser, d'autres fois, ça tombe à 4, à 2 et même à 1 sans prévenir. Le joueur est alors pris de court et il perd de la vie bêtement. Seul moyen pour remédier à cela, jouer et encore jouer jusqu'à connaître par coeur la taille des séquences. Les touches d'une même séquence n'étant pas les mêmes d'une partie sur l'autre, il ne sert par contre à rien de les mémoriser. Mais n'ayez crainte, en dépit de ces désagréments, on s'amuse quand même, aucun doute là-dessus. Surtout qu'il est maintenant possible de jouer à deux simultanément en se partageant les touches directionnelles et les boutons de tirs. Un autre mode de jeu propose quant à lui d'enchaîner 100 séquences à la suite avec retour à la case départ en cas d'erreur. Un défi de taille pour les mordus du jeu qui pourront ainsi compléter leur collection de costumes et d'accessoires pour la belle Ulala. On appelle ça une suite réussie.
- Graphismes12/20
Le jeu n'a pas vraiment évolué graphiquement. On y retrouve les mêmes problèmes tels que l'aliasing et le contraste des couleurs parfois trop élevé. En contrepartie, les animations ont la classe !
- Jouabilité15/20
Space Channel 5 Part 2 est simple à prendre en main, mais il vaut mieux avoir « the rythm in the skin » pour s'en sortir, le jeu ne pardonnant pas les erreurs à ce niveau-là.
- Durée de vie14/20
Peu de niveaux, mais une difficulté assez élevée et un gros facteur de rejouabilité, ne serait-ce que pour trouver toutes les tenues de Ulala. Le mode deux joueurs est sympathique, sans plus.
- Bande son15/20
Une ambiance principalement disco qui se décline régulièrement sous d'autres styles musicaux. Les rythmes sont parfois complexes à assimiler.
- Scénario14/20
Un scénario une nouvelle fois complètement débile qui nous entraîne dans un univers décalé où tous les conflits se règlent en dansant. Si seulement...
Plus riche et fourni que le premier épisode, Part 2 nous permet de retrouver tout l'univers disco-futuriste de la charmante Ulala où il fait si bon de danser en sa compagnie. A réserver tout de même aux fans de jeux musicaux.