Si la boxe est pour vous un sport de fillette, tout juste bon pour des mijaurées se mordillant les oreilles pour exprimer leur mécontentement, si le catch est à vos yeux un vulgaire spectacle renvoyant à une représentation bien huilée, où le vainqueur est choisi par avance en fonction de la notoriété des combattants alors, Ultimate Fighting Championship Throwdown est fait pour vous. Si vous vous dites qu'avec un tel titre, il y a fort à parier qu'il ne s'agit pas de la dernière conversion de belote sur PS2, vous aurez tout à fait raison !
S'il est une chose qu'on ne peut enlever aux américains, c'est leur goût pour le sensationnel et le spectacle. On peut se dire que le catch ne satisfaisant plus les spectateurs, ce dernier renvoyant plus à un véritable spectacle monté de toute pièce qu'à un vrai « sport », les organisateurs de ces divertissements très...musclés se devaient de trouver quelque chose, de plus vrai, de plus percutant. Et c'est ainsi que naquit l'ultimate fighting. Dans l'idée, il s'agit toujours de combats, dans le principe, les affrontements se déroulent dans des arénes grillagées où tous les coups sont permis. Un arbitre est bien présent, et les combattants disposent de gants, mais au vu des joutes, on ne peut que rester dubitatif devant la violence des coups portés. Ce spectacle renvoie indéniablement aux combats de gladiateurs de la Rome antique. Pour nous français, ceci peut paraître ahurissant (quoique, il y a quelques années, on pensait la même chose de la fameuse Real TV) et barbare, mais outre-atlantique, ce show est diffusé sur une chaîne payante et cartonne du feu de dieu. Ces gladiateurs contemporains sont acclamés comme des stars, et ce sport dispose même d'un site officiel. Bref, c'est dans la plus grande légalité, que ces charmants éphèbes de toute nationalité se bastonnent copieusement, et à l'issue d'un tournoi mondial, une ceinture est destinée au vainqueur, à l'instar de la boxe par exemple.
Le titre de Crave, se positionne comme un jeu de combat avec une pléthore de combattants jouables, 28 pour être exact. Ces gentlemen pratiquent différents arts de combats et vous pourrez choisir votre joueur en fonction de votre affinité à tel ou tel style, et il y'en a pour tous les goûts. Du jiu-jitsu, au karaté en passant par la boxe, l'offre est très diverse pour le plus grand bonheur des amateurs. Chaque fighter (houa so fun !) a sa panoplie de coups en fonction du style de combat qu'il adopte. Sachant qu'un personnage peut maitriser plusieurs styles, vous imaginez le nombre de possibilités. Une liste de prises est consultable à n'importe quel moment du combat et, au final, ces dernières se révèlent très faciles à utiliser, puisque la totalité des enchaînements se réalise à l'aide des 4 boutons de la manette PS2 qui sont attribués aux poings et aux pieds. Dans l'absolu, le titre est vraiment très complet à ce niveau, même si, il faut bien l'avouer, la plupart du temps vous taperez comme un malade sur votre adversaire pour l'envoyer au tapis. Il est d'ailleurs un peu dommage de constater que très souvent, il suffira de pratiquer une choppe (en appuyant simultanément sur deux boutons) et de tabasser votre adversaire à terre, pour sortir vainqueur. L'ordinateur n'étant pas très combatif, cette tactique se révèle souvent payante. Après, bien sûr, si vous jouez avec un ami, ceci sera plus ardu car vous pouvez retourner cette choppe contre votre adversaire.
Au niveau des modes de jeu, on en compte pas moins de 6. Du traditionnel mode Arcade, en passant par les modes Training, Tournament (où vous choisissez les 8 combattants qui vont participer), Exhibition et UFC (où vous avez le choix de concourir dans plusieurs catégories en fonction de votre poids), le jeu ne serait pas très original de ce côté-là, sauf que (roulement de tambour), un certain mode carrière vient jouer les troubles-faits. Ce dernier est très sympa puisque vous allez créer votre personnage de toute pièce. De son style (parmi 7 disponibles), à sa couleur de peau, son costume, sa taille, ou son âge, le paramétrage de votre guerrier se fera minutieusement. Une fois personnalisé, il vous faudra encore apprendre des coups spéciaux en affrontant un maître et battre 5 adversaires pour participer à un tournoi et ainsi prétendre au titre de champion du monde.
La modélisation des personnages est plutôt bonne. On reconnaît bien le visage des combattants, et si on remarque quelques problèmes au niveau des jointures des bras et des jambes, le modèle physique est bon. Petite remarque une fois encore, il est vraiment paradoxal que les développeurs ne soient pas partis sur une déformation du visage en temps réel compte tenu du type de jeu et de la violence intrinsèque des combats. Dans le même ordre d'idée, vous pouvez influer sur la quantité de sang que vous verrez lors des duels. Mais même au niveau le plus haut, vous ne verrez que quelques gerbes d'hémoglobine par-ci par-là. Je trouve ce parti-pris un peu hypocrite de la part des développeurs, mais bon, loin de moi l'idée de cautionner un surplus de violence. Je sens que j'en ai déjà trop dit et que Familles de France me prépare déjà un procès aux petits oignons. Pour en revenir à l'aspect graphique, 7 arènes sont sélectionnables mais elles se ressemblent toutes. Laissons tomber également les présentations de match que je trouve déplorables, avec une intégration des joueurs dans le décor des plus hilarantes. Niveau son, les bruitages sont exagérés au possible et les musiques d'ambiance lorgnent plus facilement du côté d'un Korn ou d'un Ramstein que de celui d'un David et Jonathan. On apprécie ou non.
Jouabilité rime véritablement avec convivialité avec Ultimate Fighting Championship Throwdown. Le jeu ne peut prétendre rivaliser avec les canons du genre que sont Virtua Fighter ou Tekken, mais ce que le titre de Crave perd en technique, il le gagne en fun. Les combats sont très rapides, enfin surtout au niveau des coups portés, car les personnages se déplacent aussi rapidement qu'une tortue sur le ring, et le plaisir de jeu est bien là durant les affrontements, surtout à deux joueurs. Comme je le mentionnais plus haut, les coups sortent très facilement (aucun arc de cercle requis, aucune manipulation qui demande 4 mains...) et pour peu que vous preniez un peu de temps, les combats bien bourrins se transformeront en rixes techniques.
De prime abord, Ultimate Fighting Championship Throwdown peut sembler sans intérêt aucun, de part sans doute le matériau de départ et tout ce qu'il représente à savoir la violence gratuite, le voyeurisme (des spectateurs), etc. Mais, puisqu'il faut prendre le jeu en tant que tel, force est de reconnaître que ce titre est véritablement jouable et bien fun. Les combats sont rapides et la balance technicité/plaisir de jeu est très bien dosée.
- Graphismes13/20
Les personnages sont bien modélisés même s'il manque le souci du détail comme la morphologie des visages changeant au cours des affrontements. Les stades se ressemblent par contre beaucoup trop.
- Jouabilité15/20
Vous pourrez gagner de nouvelles prises en remportant des tournois, ce qui fait que le jeu se renouvèle un peu au fur et à mesure qu'on avance. Les prises sortent très bien et la maniabilité est instinctive.
- Durée de vie14/20
Pas mal de modes de jeu, de nombreux combattants et tant que vous trouverez un ami pour jouer avec vous, le mode multijoueur aura de beaux jours devant lui.
- Bande son14/20
Des bruitages « hypertrophiés », des musiques d'ambiance (c'est dire !) et des commentaires officiels. On a entendu pire.
- Scénario/
Voilà un titre défoulant comme pas deux. Certes, il ne rivalisera pas avec les grands noms des jeux de baston du monolythe noir de Sony, mais son grand nombre de personnages et sa maniabilité très arcade vous feront passer de bons moments. Néanmoins, amateurs de baston, si c'est la technique qui prime avant tout pour vous, réfléchissez à deux fois avant d'acquérir ce soft, car ce dernier privilégie tout de même l'aspect convivialité, sans prise de tête.