Hudson et Activision gratifient la Gamecube de son premier jeu de combat avec le quatrième volet de Bloody Roar, une série déjà bien connue des joueurs Playstation.
Bloody Roar poursuit donc son bonhomme de chemin qui le conduit aujourd'hui sur la petite nouvelle de Nintendo. En plus de remarquer qu'avec ce quatrième volet, la série fait des infidélités à Sony, on notera que cet épisode est annoncé comme une exclusivité Gamecube, ce qui devrait ravir tous les possesseurs de cette console sans pour autant rendre jaloux les autres, vu le peu d'innovations proposées par ce nouveau volet. En effet, le changement de support n'altère en rien la ligne de conduite de ce jeu de baston, on reste donc en terrain connu avec des combats hyper violents où s'affrontent des créatures hybrides mi-hommes, mi-bêtes.
Le casting de cette version ne diffère que très peu du précédent volet sorti sur PS2. On retrouve toutes les stars charismatiques qui ont fait le succès de la série. Yugo le loup, Alice la lapine, Long et Shenlong les deux tigres, Gado le lion, Shina la léopard, Uriko la half-beast (sorte de petit félin), Jenny la chauve-souris, Bakuryu la taupe, Busuzima le caméléon, Stun l'insecte et Xion le « unborn » (sorte de chevalier métallique). Ouf ! Les voilà tous cités. Enfin presque car à cette liste déjà honorable viennent encore s'ajouter quatre autres participants à débloquer. Ganesha l'éléphant, Kohryo la taupe métallique, Uranus la chimère et Cronos le phoenix (et accessoirement le pingouin). Là, c'est bon, la liste est complète. Ils sont donc seize pour cette édition. Seize combattants aux techniques différentes mais gardant tous la même brutalité dans leurs enchaînements.
Bloody Roar n'est pas vraiment réputé pour faire dans la dentelle. Le gameplay se veut sans grande finesse et le martelage des touches de la manette façon crise d'épilepsie peut bien des fois (si ce n'est toujours !) conduire à la victoire. Pour preuve, à chaque combat où je me suis tenté de m'appliquer et de sortir des prises travaillées et préparées à l'avance, je me suis fait tordre ! Alors sachez-le, Bloody Roar s'adresse avant tout aux nerveux du pad, à ceux qui préfèrent faire un peu n'importe quoi pour gagner. Cependant, une brindille de stratégie sera nécessaire pour prendre l'avantage sur son adversaire. C'est là qu'interviennent les fameuses transformations bestiales. Au fur à mesure du combat, une jauge se remplit en bas de l'écran, vous autorisant lorsqu'elle sera pleine à vous métamorphoser en votre alter ego animal. Une fois revêtu votre costume à fourrure, vous serez alors bien plus puissant et les baffes que vous porterez au visage du malheureux en face de vous lui laisseront davantage le goût du sang.
Les combos sont donc pour la plupart facilement exécutables et ce malgré le pad de la Gamecube qui ne se prête pas spécialement à ce genre de maniabilité. Si les boutons ne posent pas vraiment de problème, on est plus dubitatif face à l'utilisation quasi-obligatoire du stick analogique pour contrôler son personnage (la croix directionnelle est bien trop petite pour être utilisée correctement). Le manque de précision peut gêner certaines personnes, notamment pour effectuer les quarts de tours indispensables aux déclenchements des coups les plus puissants. Par rapport au troisième opus, Bloody Roar : Primal Fury ne comporte pas énormément de différences techniques. La réalisation reste plus ou moins similaire d'une version à l'autre avec peut-être un petit avantage pour la Gamecube, mais ça reste très léger. Les combattants sont donc bien modélisés, que ce soit sous leur apparence humaine ou animale, l'animation ne faiblit pas d'un pixel et s'avère extrêmement nerveuse (surtout en 60 Hz) sans jamais ralentir. Sans égaler la mise en scène d'un Virtua Fighter 4, les combats de Bloody Roar sont néanmoins très spectaculaires grâce à la débauche de couleurs et de lumières que ne manque pas de dégager chaque coup. De la baston grand spectacle, en somme !
Bref, le dernier volet de Bloody Roar remplit plutôt bien son contrat. Le défoulement est garanti grâce à des combats rapides, violents et beaux à la fois. L'absence d'innovation se fait alors bien vite oublier.
- Graphismes16/20
Sans être aussi impressionnant qu'un Dead Or Alive 3, Bloody Roar : Primal Fury peut être fier de ses graphismes. Les effets spéciaux sont nombreux et donnent au joueur un spectacle visuel de toute beauté. L'animation ne souffre d'aucun ralentissement.
- Jouabilité14/20
Les commandes répondent bien, mais le pad Gamecube (et surtout son stick) n'étant pas adaptés à ce genre de jeu on a parfois un peu de mal à faire ce que l'on veut. Heureusement ce n'est pas très grave car le jeu autorise la méthode « portnin wak ».
- Durée de vie14/20
Les modes de jeux sont classiques et n'apportent pas grand chose au genre (arcade, versus, time attack, survival, team battle, versus team battle et entraînement). Pas de quoi sauter au plafond...
- Bande son15/20
De la pure musique de jeu de baston avec ses thèmes de guitares et ses rythmiques heavy. On reste dans le style, simple mais efficace. Les bruitages donnent beaucoup de panache aux affrontements.
- Scénario/
-
Bloody Roar fait partie de ces jeux de baston qui ne nécessitent pas de potasser longuement le mode d'emploi avant de se lancer dans les combats. On s'amuse beaucoup dès le premier round ! Le manque d'innovation et la jouabilité hasardeuse passent bien vite au second plan derrière l'excellente réalisation du produit.