Ecks, un homme du FBI traumatisé par la mort de sa femme et de son enfant au cours d'une attaque à la voiture piégée est appelé par ses services pour une mission en Free-lance. Un peu à la mission impossible, si l'homme d'action bardé de médailles et de diplômes échoue, le bureau fédéral niera avoir eu connaissance de ses agissements. C'est pourtant dès le début de la mission que tout bascule, Ecks tombe nez à nez avec un service de sécurité musclé et il lui faut faire usage de son arme. Le héros est alors repéré et c'est là que débute une véritable course-poursuite entre lui et les unités de la NSA, du FBI et du SWAT qui sont bien décidées à le neutraliser. En face, Sever, une jeune femme entraînée à tuer depuis sa plus tendre enfance par l'agence de sécurité nationale. Celle-ci a pourtant rencontré l'amour et a déserté la NSA pour se retrancher avec son mari sur une petite île du Pacifique. Son chef la rappelle pourtant pour une ultime mission en lui promettant l'amnestie si elle la mène à bien. Son chemin croisera très souvent celui d'Ecks puisque les deux protagonistes de cette aventure sont désormais les pions respectifs de leurs deux services entrés dans une véritable guerre underground qui sera révélée au grand jour quatre semaines plus tard lors du procès des deux héros.

Passé cette trame étonnament profonde pour un FPS, Ecks Vs Sever se présente comme un shoot 3D tout ce qu'il y a de plus classique, à l'exception peut-être du fait qu'il est sur GBA. Douze missions pour chaque personnage, mais également un mode multi qui proposera du Deathmatch, un bomb Kit et un mode assassinat. C'est alors sans plus attendre que l'on se lance dans ce shoot au scénario plein de surprises et de rebondissements. Si les premières missions se déroulent à peu près avec un doigt dans le nez et les autres à la fois sur la croix directionnelle et le bouton de tir, le tout avec un oeil fermé pour le fun, la suite se révèle néanmoins beaucoup plus difficile. On échoue souvent et les ennemis que l'on rencontre deviennent de plus en plus durs à déclaquer sans compter que leur armement n'autorisera qu'une très faible marge d'erreur au joueur. Heureusement une fois maîtrisée la technique du strafe on comprend comment venir à bout de ses ennemis sans trop d'encombres. On dispose d'armes relativement variées partant du pistolet de base, pour aller jusqu'au shot gun, M16, fusil à lunette, pistolet-mitrailleur, mitrailleuses ou encore lance-grenades. Bref, tout ceci apportera pas mal de diversité avec des armes qui seront nécessaires dans différentes situations. Quelque soit le personnage sélectionné, le gameplay ne varie que très peu et finalement pour proposer de remonter la même trame d'événements dans un camp et dans l'autre.

Côté maniabilité on rencontre peu de difficultés si ce n'est lors des sauts qui sont assez mal gérés ou encore lorsqu'il faut grimper sur des caisses puis s'accroupir pour se glisser dans une gaine de ventilation. Le reste est assez classique, gauche, droite, strafe, un bouton d'action, un bouton de tir et la touche select pour faire défiler les armes. On constate toutefois que le genre du FPS se plie finalement assez bien aux limites imposées par la console portable, pour proposer finalement une assez bonne ergonomie et une prise en mains rapide. Au niveau des graphismes, le jeu dispose d'une fluidité et d'une rapidité remarquables. On reprochera principalement un niveau de détail assez pauvre avec des adversaires à l'apparence satisfaisante à mi-distance alors qu'ils deviennent des tas de pixels immondes lorsque l'on cherche à les exploser à bout portant. De même, les murs sont des modèles de ce qui se fait de mieux dans le genre extra-plat alors que les environnements ont une fâcheuse tendance à tous se ressembler.

La réalisation de ce titre reste néanmoins très correcte et ne nuit en rien à la progression haletante et tendue que le joueur y effectue. Au niveau sonore les ambiances sont plus pauvres avec d'uniques effets et des musiques absentes des phases d'action. Lorsque l'on ne rencontre pas d'ennemis, le tout semble alors un peu vide. En somme, s'il ne dispose pas du charme nostalgique d'un Doom sur GBA, ce titre se veut toutefois particulièrement convaincant. D'une part il bénéficie d'une trame assez fouillée pour la catégorie mais surtout il propose de se lancer dans 24 missions aux nombreux croisements ce qui ne manquera pas de pimenter le tout. On note par ailleurs un mode multi des plus sympathiques mais qui nécessitera deux cartouches. Reste à signaler un niveau de difficulté assez élevé mais qui ne devrait pas rebuter les fans de la catégorie.