Mais avant de nous jeter à corps perdu dans la description du jeu, tournons-nous un instant vers Maître Collard. « -Cher Maître, la pratique de ces courses est-elle autorisée ? », « -Absolument pas, de telles courses sont totalement illégales ». Bien, nous voilà déjà fixé sur un point. Faire des courses de voitures sur les voies publiques est strictement interdit. Tenez-vous le pour dit, je ne le répèterai pas. De tous les modes de jeu de Tokyo Xtreme Racer, seul le mode Quête retiendra notre attention, les autres étant les sempiternels contre la montre et course rapide.

Ah oui, j'allais oublier, il y a aussi le parcours libre, pour rouler sans aucune contrainte et le mode deux joueurs, amusant mais limité. Mais revenons au mode Quête. Vous commencez par acheter une voiture parmi les 48 disponibles réparties dans les trois classes A, B et C (tiens, tiens, ça me rappelle quelque chose...). Une fois la couleur de la caisse choisie, le jeu propose alors de modifier la plaque d'immatriculation, histoire de la rendre plus personnelle. Lorsque tout ceci sera fait vous pourrez passer directement aux choses sérieuses en vous lançant dans la course ou alors passer encore un peu de temps dans le garage pour goûter aux joies du tuning. Suspensions, amortisseurs, hauteur du véhicule... tout y passe. Les réglages sont très complets et permettent de modifier son bolide à son gré. Pour être tout à fait complet sur le garage, il y a aussi un menu qui permet d'acheter de nouvelles pièces détachées (moteur, carbu et même autocollants de décoration !).

La partie course se définit comme suit. Après avoir choisi un parcours, vous voilà parti dans la nuit à la recherche de gloire mais aussi et surtout de fric. Une fois qu'un concurrent se présente devant vous, un simple appel de phare suffira à le provoquer en duel. S'en suit alors une course dont la seule règle est de suffisamment distancer l'adversaire pour gagner. Chaque victoire représente bien entendu une somme d'argent qui vous permettra par la suite d'améliorer encore et toujours votre voiture ou bien carrément d'en acheter une nouvelle (160 voitures en tout dans le jeu). Si sur la papier, Tokyo Xtreme Racer possède un bon concept, dans la pratique il en va malheureusement tout autrement. Les tracés des autoroutes de Tokyo sont loin d'être excitants. Les lignes droites y sont légion et les quelques virages ne posent aucun problème. La conduite n'est donc pas très intéressante et ne donne aucune sensations de vitesse. Bref, on s'ennuie beaucoup et ce n'est pas le faible nombre de véhicules sur les circuits (concurrents et civils) qui me contredira. Un rival toutes les 5 minutes, c'est vraiment trop peu.

La réalisation non plus n'est pas très folichonne, et ne met pas du tout en valeur les capacités de la PS2. Pour commencer, le jeu aurait mérité de passer une grande cure d'anti-aliasing qui lui aurait vraiment fait le plus grand bien. Que ce soient sur les voitures ou dans les décors, l'effet d'escalier est bien trop présent, quand je pense que sur la même console, il y a GT3 et son photo-réalisme... La distance d'affichage n'est pas optimale, et on a droit par moment à un effet de clipping (lorsque le décor s'affiche par à-coups) bien trop prononcé. Pour terminer sur une note positive en ce qui concerne la réalisation, on peut admirer les reflets des lumières sur les carrosseries... L'ambiance sonore, par contre, m'a beaucoup plue. Les musiques sont un mélange de rythmes techno et trip hop auxquelles viennent se greffer des solos de guitare, un vrai régal. Malheureusement, les bruitages ne sont pas de la même trempe. Les moteurs ronronnent un peu trop gentiment et les collisions n'entraînent qu'un petit « poc » bien faible. Tokyo Xtreme Racer est donc comme les versions précédentes, un jeu pas franchement indispensable, mais qui pourra se trouver un public auprès des nombreux adeptes de tuning. A la condition que ces derniers acceptent de lâcher GT3 ! C'est pas gagné...