Vaine lutte que celle du clan Belmont qui, à chaque nouvelle génération, doit tenter de mettre à nouveau un terme aux maléfices du Comte Dracula, un être visiblement voué à l'immortalité, vulnérable mais jamais assez pour disparaître une bonne fois pour toute. Les Vampire Killers armés de leur fouet reviennent donc une nouvelle fois pour tenter d'abréger le réveil du prince du mal. Le temps passant, Simon Belmont a laissé la place à sa descendance, et c'est sous les traits de Nathan Graves que vous irez occire du vampire. Votre but : délivrer votre mentor Morris de l'emprise du Comte Dracula, et retrouver Hugh, son fils un peu arrogant qui a décidé de suivre son propre chemin pour sauver lui-même son père.

La principale caractéristique de ce nouvel opus, c'est qu'il s'inspire fortement de Castlevania : Symphony of the Night, l'épisode sorti sur Playstation, avec lequel il comporte de nombreuses ressemblances. On ne s'étonnera donc pas de voir ce nouvel opus s'en inspirer largement sur la petite 32 bits de Nintendo, qui possède les capacités suffisantes pour que ce Circle of the Moon n'ait pas à rougir techniquement en comparaison de son homologue PSX. Un retour aux sources en quelque sorte, qui parviendra certainement à convaincre plus facilement que l'épisode en 3D sorti sur N64 qui, s'il n'était pas dépourvu d'intérêt, s'éloignait un peu trop du gameplay d'origine.

Les puristes peuvent donc d'ores et déjà se rassurer, le jeu conserve tout ce qui avait fait la réputation de la série depuis le premier épisode sorti sur Nes en 1987. Ce qui devrait faire verser une larme de nostalgie auprès des fans de la première heure. Retour donc au side-scrolling et aux niveaux bourrés de pièges et de cachettes secrètes, nouvelle remise en valeur du fouet qu'il est possible de faire tournoyer pour se débarrasser de la vermine un peu collante, conservation des armes secondaires qui sont toujours exactement les mêmes depuis le premier opus, présence des petits coeurs et de la plupart des ennemis d'origine.

Mais si cet opus est aussi prenant au niveau du gameplay, c'est qu'il reprend également le meilleur des éléments présents dans l'épisode PSX. Le pur jeu d'action d'origine comporte désormais de nombreux éléments de jeu de rôle : points d'expérience et montée en puissance de son personnage, pièces d'équipement à gérer au mieux, pouvoirs spéciaux à récupérer après chaque boss, évolution dans un vaste territoire qui s'ouvre petit à petit au joueur en fonction des compétences qu'il accumule. Car le château du comte est un vaste labyrinthe dans lequel toutes les pièces ne sont pas accessibles dès le départ. En explorant chaque endroit et en affrontant des boss, vous pourrez alors améliorer votre capacité de mouvement et obtenir par exemple un dash pour courir plus vite, ou encore un double saut à la Ghouls'n ghosts, et ainsi découvrir des zones du manoir auparavant inaccessibles.

Un concept qui n'est pas sans rappeler celui de Metroïd, dans la mesure où il est souvent nécessaire de revenir dans des endroits déjà visités pour débloquer de nouveaux passages. Le jeu offre donc une très grande liberté au joueur, qui devra par ailleurs gérer tout son inventaire afin de s'adapter au mieux à chaque situation. Outre les différentes pièces d'équipement, le joueur pourra également récupérer sur le corps des ennemis vaincus de précieuses cartes de tarot. Ces artefacts, au nombre de 20, devront alors être associés par deux pour conférer au héros un pouvoir particulier : fouet empoisonné, de feu, de foudre, ou encore de glace pour immobiliser les ennemis et s'en servir de plate-forme pour aller explorer les hauteurs.

Que dire de plus, sinon que le plaisir de jeu est tel que l'on ne lâche la console qu'à contre-coeur, tant la quête est motivante, la réalisation sans faille et la jouabilité parfaite. Pourquoi donc ne pas avoir attribué à cet excellent titre la note maximale ? D'une part parce qu'il faut bien laisser une marge aux futurs jeux à venir sur la console, et d'autre part parce que les fans ne pourront s'empêcher d'éprouver certains regrets, comme l'impossibilité de jouer avec les deux chasseurs de vampire présentés au début du jeu, le fait que le scénario ne soit pas plus étoffé et moins prévisible même si le soft reste avant tout un jeu d'action, que les thèmes musicaux certes superbes ne comptent pas parmi les meilleurs de la série, ou encore qu'il n'y ait pas assez de moments d'anthologie (mais là c'est vraiment pour pinailler). Castlevania : Circle of the Moon est incontestablement un monument du jeu vidéo, que se doivent de se procurer les possesseurs de Game Boy Advance s'ils ne veulent pas passer à côté d'un titre majeur au potentiel ludique inépuisable.