Annoncé également sur Playstation, Warriors of Might and Magic rompt totalement avec les autres épisodes de la série sortis sur PC. Désireux de réviser le gameplay de son titre phare afin de mieux satisfaire les joueurs sur consoles, l'éditeur n'a pas hésité à laisser de côté l'aspect stratégique des précédents opus au profit de l'action et de la 3D dans un soft à la troisième personne.
Les fans auront donc bien du mal à reconnaître leur série dans ce jeu on ne peut plus classique, qui reprend allègrement des aspects vus et revus mais qui ont fait leur preuve, sans parvenir à se créer sa propre identité. Warriors of Might and Magic se présente donc comme un jeu d'action à la troisième personne, mâtiné d'un soupçon de jeu de rôle. Un aspect du jeu qui se retrouve réduit à sa plus simple expression, et que l'on retrouve notamment dans la montée en puissance du héros qui acquiert de l'expérience au fil des combats. Vous devrez donc régulièrement distribuer un certain nombre de points de compétences dans les quatre caractéristiques principales de votre personnage : endurance, intelligence, vitesse et magie.
Vous incarnez un guerrier tout ce qu'il y a de moins original, un barbare au cerveau visiblement réduit qui possède un masque de justicier à la Zorro, ce qui lui donne un look de catcheur d'assez mauvais goût. Ce n'est pas pour rien que cet accessoire s'appelle le masque de la honte dans le jeu ! Difficile d'ailleurs de comprendre pourquoi les développeurs n'ont pas souhaité intégrer la possibilité d'incarner différentes classes de héros. Résultat, on s'ennuie vite aux commandes de ce personnage qui se retrouve au coeur d'une histoire complètement anecdotique, qui n'est là que pour servir de prétexte à une succession de combats toujours identiques.
Essentiellement constitués de combats au corps à corps, les affrontements vous donneront la possibilité de vous battre avec des armes tranchantes ou contondantes et d'utiliser quelques blasts de magie. Le maniement du personnage implique un système de contrôle plutôt ergonomique qui met à contribution tous les boutons du paddle. Le jeu part sur de bonnes idées, mais les scènes d'action se révèlent ennuyeuses et manquent d'intensité. En lockant une créature, vous pourrez déterminer de quel type de magie elle puise sa force. Il vous suffira ensuite d'exploiter sa faiblesse en utilisant par exemple le feu contre la terre, la terre contre l'air, l'air contre l'eau et l'eau contre le feu. Un aspect du jeu qui rend les affrontements un peu plus tactiques que ce qu'il n'y paraît de prime abord.
Plutôt labyrinthiques, les niveaux regorgent de coffres cachés et de trappes secrètes. Malheureusement, après quelques minutes de jeu on a l'impression désagréable de faire tout le temps la même chose, et la lenteur des mouvements du personnage ne rend pas les choses plus dynamiques. Par moments, le jeu fait preuve d'un peu plus d'originalité en introduisant des protagonistes en difficulté auxquels vous pourrez apporter votre soutien. Ainsi, si vous parvenez à secourir cet orc en mauvaise posture (étrange de devoir venir en aide à ce type de créature habituellement hostile, mais quand on est dans la même galère, les inimitiés raciales n'ont vraisemblablement plus d'importance), ladite créature vous fera don d'un item intéressant.
De plus, les sombres couloirs des donjons que vous serez amené à parcourir regorgent de grimoires que vous pourrez lire pour découvrir un certain nombre d'astuces qui faciliteront de façon non négligeable vos premiers pas dans Might And Magic. Cela n'empêche pas le soft de décevoir le joueur par son manque de dynamisme et les nombreuses approximations du gameplay. J'ai eu beau chercher, je n'ai pas trouvé de carte des lieux, élément pourtant indispensable dans ce type de jeu. L'IA des ennemis est ridicule, ils ne vous voient pas à trois pas et agissent de façon beaucoup trop prévisible. Il suffit la plupart du temps de commencer par un blast comme une boule de feu, puis de s'approcher suffisamment en se mettant en garde et lorsque l'attaque ennemie s'est échouée sur votre bouclier, d'enchaîner avec deux ou trois coups bien sentis. Pire, il arrive souvent que l'ennemi ne réagisse pas quand vous êtes à sa portée et vous tenez en face de lui, vous laissant alors tout le temps pour faire remonter votre mana et enchaîner les sorts de magie. Lassant et soporifique.
Pour que vous puissiez vous faire une idée de la qualité des animations, imaginez simplement que le personnage est capable d'activer un levier sans avancer un bras ou une main. Incroyable ! Il suffit d'ouvrir une porte pour admirer une avalanche de bugs du plus bel effet. Du beau travail ! Dans les lieux étroits, il est tout simplement impossible d'y voir quoi que ce soit. D'ailleurs, la plupart des couloirs sont déserts. Les décors s'égarent dans des tons verdâtres assez insipides, qui n'ont d'égal que la médiocrité de la bande son, rythmée par le gémissement peu crédible des goules. Il faut vraiment voir le ridicule avec lequel le personnage se baisse et strafe sur les côtés. Du jamais vu ! Le seul point positif est peut-être la possibilité de sauvegarder à tout moment, encore que cela enlève tout semblant d'angoisse et de tension. Résultat : il y a deux leviers ; lequel actionner ? Pas de problème, je sauvegarde et je regarde ce qui se passe. Malgré la présence de quelques mini-quêtes de seconde importance, le fait est que ce Might and Magic est un véritable échec. Lorsque l'on ne sait pas ce qui est le pire entre une réalisation indigne d'une 128 bits et un gameplay ennuyeux à mourir, le verdict est sans appel.
- Graphismes10/20
Graphiquement c'est plutôt laid. Sans parler du design des différents protagonistes du jeu, le rendu est globalement très flou. Rien à voir avec les screenshots diffusés par l'éditeur. Difficile de trouver pire en matière d'animation et d'angles de vues. Des bugs en quantité.
- Jouabilité8/20
Le personnage dispose de mouvements particulièrement lents. Les scènes d'action, ennuyeuses à mourir, se ressemblent toutes, et l'IA des ennemis frôle le zéro absolu.
- Durée de vie10/20
Le jeu comporte un total de 9 mondes. Difficile pourtant de s'intéresser longtemps à cette aventure qui manque cruellement d'intérêt, et encore moins de s'échiner à tenter de résoudre toutes les mini-quêtes.
- Bande son7/20
Les cris des ennemis sont insupportables. Des musiques beaucoup trop discrètes. L'ambiance sonore contribue à l'atmosphère soporifique qui se dégage du soft.
- Scénario/
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Un jeu au contenu classique qui n'arrive pas à se donner une identité propre. Une réalisation particulièrement décevante et un gameplay approximatif qui rend le jeu ennuyeux et sans intérêt.