Que les fans de Bushido Blade se réjouissent, Light Weight, le studio prodige, nous refait le coup des combats de samouraïs dans un Japon médiéval. On prend les mêmes et on recommence ? Pas tout à fait, lisez la suite.
C'est vrai que les deux Bushido Blade avaient su proposer un challenge novateur dans le monde du combats 3D. Le fait d'enlever la barre d'énergie donnait des combats hyper tactiques où la moindre erreur se soldait irrémédiablement par un game over. Dès l'annonce d'un nouveau jeu de combat par le développeur de Bushido, de nombreux fans commencèrent alors à guetter ce qui serait pour eux le produit ultime.
Le jeu tant attendu est enfin arrivé en France. Première surprise, et pas des moindres, Kengo affiche des barres de vie en haut de l'écran. Sacrilège ! Ce qui avait fait la force de Bushido est balayé à tout jamais. Si on oublie alors les morts en un seul coup, on garde tout de même l'aspect tactique des combats. Car bien que des barres d'énergie soient effectivement présentes, celles-ci peuvent descendre très rapidement. En fait tout dépend de votre Ki. Mais qu'est ce que le Ki, me demanderez-vous. Et bien le Ki peut être comparé à votre concentration et votre confiance, en gros à votre mental. Il est représenté par une petite barre en bas de l'écran. Plus votre Ki est bas plus vous serez vulnérable et moins vos attaques seront puissantes. Au contraire une jauge de Ki bien remplie équivaut à une meilleure défense et même à la possibilité de lancer des coups dévastateurs et bien souvent mortels. Pour augmenter votre concentration vous pouvez soit vous éloigner de l'adversaire et poussez des cris pour vous encourager, soit combattre comme un dieu, c'est-à-dire parer tous les coups de l'autre et bien placer vos attaques.
Chaque combattant possède une super attaque qui ne peut être utilisée qu'à un niveau de Ki maximum, mais ces « furies » prennent du temps à se déclencher et vous serez alors sans défense, aussi il est nécessaire de bien réfléchir avant de tenter un tel coup.
En ce qui concerne la maniabilité du jeu, Kengo se démarque également des autres productions du genre. Ici, il n'est pas question de mémoriser des combinaisons de touches pour bien combattre. Un seul bouton est utilisé pour attaquer. Les autres servent à se défendre, à repousser l'adversaire et à déclencher les coups spéciaux. Simple et efficace. Les boutons L et R sont entièrement paramétrables et sont là pour modifier l'ordre des coups portés lors d'un enchaînement. Malgré une simplicité des commandes, les combats sont loin d'être rébarbatifs et ne laissent quasiment pas de place au bourrinage comme c'est trop souvent le cas dans ce type de productions. Les combats de Kengo sont plutôt du genre « je te tourne autour pendant trois heures pour trouver une faille dans ta défense ».
Kengo propose aussi un mode solo des plus jouissifs. On choisit son héros parmi les trois proposés et on commence une longue période d'apprentissage dans le dojo de son choix. Au total, vous pourrez choisir entre neuf dojos. Tous possèdent leurs qualités mais aussi leurs défauts suivant leurs priorités dans l'enseignement. Au cours des nombreuses leçons que vous suivrez, vous pourrez améliorer vos différentes caractéristiques et ainsi customiser votre samouraï en mettant l'accent sur les compétences de votre choix.
Plusieurs petites épreuves vous permettront de travailler tel ou tel critère. Par exemple, vous gagnerez en esprit en restant le plus longtemps possible sous une cascade d'eau gelée. Ou bien vous serez plus agile en vous entraînant à couper le plus grand nombre de bambous en un temps donné. Vitesse, agilité ou force, à vous de voir comment vous voulez faire évoluer votre combattant.Vous aurez ensuite la possibilité d'importer votre avatar dans le mode tournoi et ainsi vous comparer aux autres samouraï du jeu ou alors vous mesurer au protégé de l'un de vos amis grâce au mode deux joueurs.
La réalisation technique de Kengo, sans être exceptionnelle, retranscrit à merveille l'ambiance du Japon médiéval. Les différents personnages sont assez bien modélisés mais manquent légèrement de charisme et de diversité. La remarque est aussi valable pour les dojos. On retrouve un peu toujours les mêmes textures mornes et sombres tout au long du jeu. L'ambiance sonore est réduite à son stricte minimum. Pas de musiques pendant les combats. Seuls les cris et les entrechoquements des lames se feront entendre. Heureusement, le tout est quand même de bonne qualité.
Pour conclure, je dirai que Kengo se révèle être à la hauteur des espérances que lui portaient les nombreux fans de Bushido Blade, mais aussi une très bonne surprise pour les autres.
- Graphismes14/20
La PS2 n'est pas exploitée à son maximum. Kengo mise d'abord sur la sobriété des lieux et des décors. Les samouraïs souffrent également d'un manque de diversité et de personnalité.
- Jouabilité14/20
Il est impératif de ne pas se renfermer à cause de la jouabilité très particulière du soft. Kengo vaut vraiment le coup que l'on s'y acharne quelque peu. Vous verrez, vous ne serez pas déçus.
- Durée de vie15/20
Les différents modes de jeu permettent à Kengo de proposer une bonne durée de vie. Le mode solo notamment vous retiendra de longues heures devant votre écran.
- Bande son14/20
Pas grand chose à dire sur l'ambiance sonore. Pas de musiques pendant les combats mais de très bons bruitages.
- Scénario12/20
Les trois samouraïs proposés ont chacun leur histoire, qui leur sert de prétexte à se battre. Rien de très original malheureusement.
L'équipe de Light Weight a su encore une fois renouveler le jeu de combat. Les affrontements de samouraïs ne courent pas les rues du monde du jeu vidéo, donc pour peu que vous aimiez le genre, Kengo est fait pour vous.