Codemasters continue dans sa spécialité : le jeu de course. Après les voitures de rallye et de supertourisme, les développeurs anglais s'essayent... au vélo, et ça vaut largement le coup de pédale !
Sortir un jeu de vélo et tenter sa chance dans une catégorie où les grosses cylindrées règnent sans partage relève du suicide planifié, pense-t-on avant de grimper en selle... la belle erreur ! Codemasters à joué la carte du changement et de l'originalité avec talent, en nous pondant un soft de la même veine que ses fameux précédents. No Fear est quasiment un simulateur de Mountain bike, car il est réaliste à tous les étages : graphisme, son, vitesse, inertie du cycliste par rapport au terrain et maniabilité.
Plusieurs vues existent, dont une très impressionnante subjective, qui montre les mains sur le guidon, en premier plan. Les tremblements des bras dûs aux irrégularités du relief et aux chocs sont du plus bel effet, alors que les repirations du cycliste haletant rythment dramatiquement la course ; on s'y croirait ! Cette sensation "In vivo" est une constante des jeux réalisés par les britanniques, comme en témoignent Colin McRae et Toca. La vue de derrière est pas mal non plus, on peut admirer la remarquable modélisation du cycliste, parfaitement installé sur sa bécane, aux mouvements variés et crédibles. Par exemple, après un virage serré, celui-ci se mettra en danseuse et gagnera à nouveau de la vitesse. Les parcours empruntés sont, quant à eux, assez casse-gueule, conformément à la discipline, et il vous arrivera très souvent de vous croûter sur un mur ou de buter contre un spectateur planté sur le bord de la piste... Bien fait, il avait qu'à pas être là.
Le son contribue pleinement à plonger le joueur dans l'ambiance. Les bruits de chaîne, de pédalier, de roue libre également, quand vous arrêtez de mouliner, le public enthousiaste sur le côté, le souffle de l'athlète... tout y est. La sensation de vitesse, progressive, est très bien rendue, car les chemins sont très étroits. L'animation est assez fluide, avec parfois quelques petits ralentissements peu méchants ; on regrette en revanche le franc clipping au fond de l'écran. Côté jouabilité, c'est impeccable. Plusieurs personnages sont à choisir, qui possèdent chacun leurs caractéristiques propres. Du coup, certains tourneront mieux que d'autres qui, pour leur part, auront une meilleure endurance. Et oui ! dans No Fear, vous devez gérez votre effort, une jauge d'energie se vide à chaque coup de pédale que vous ordonnez, lâchez le bouton et votre homme (ou femme) retrouve petit à petit de la pêche. Subtil ! Bref, en définitive, Codemasters ne trahit pas sa renommée et signe avec No Fear Downhill Mountain Biking, un jeu de toute beauté, sans gros défaut, qui plaira assurément à un très large public. Vous pouvez y aller sans crainte !
- Graphismes16/20
Ce ne sont pas tant les décors que l'impression de réalisme qui émane du cycliste qui impressionne : en vue arrière ou en vue subjective, on s'y croirait. Petits problemes de clipping, mais l'animation est fluide et rapide.
- Jouabilité17/20
Prise en main aisée, comportements physiques réalistes ; dommage que l'on ne puisse pas perdre équilibre en penchant trop le vélo.
- Durée de vie13/20
C'est le maillon fébrile du jeu : seules quelques parcours sont là, un mode championnat trop court ne permet pas de se plonger vraiment dans un esprit de compétition. Le mode deux joueurs est moyen.
- Bande son17/20
Les musiques ont le mérite d'être là ; sans plus. Les bruitage au contraire, sont magnifiques, plus vrais que nature.
- Scénario/
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Allons-y gaiement, No Fear Downhill Mountain Biking est un excellent jeu : original, infaillible, complet et hyper-jouable, il ne souffre que de légers défauts. Vous pouvez foncer, c'est du Codemasters les gars !