Parallax avait créé Descent, le premier jeu en 3D où les mots haut et bas n'avaient aucun sens. Aujourd'hui, Parallax Software s'est scindée en deux compagnies : Outrage Entertainment et Volition Inc. mais c'est Outrage qui garde l'esprit Descent. Attachez votre ceinture et préparez votre petit sac en papier si vous n'avez pas le coeur accroché.
Un de plus, je me suis dit lorsque le jeu est arrivé à la rédaction. En effet, Descent 3 s'inscrit dans la continuité des deux épisodes précédents. Vous jouez le "Material Defender", celui qui avait été engagé dans Descent pour combattre un virus informatique démoniaque, prenant le contrôle de toutes machines à proximité. Une fois contaminé, le moindre robot technicien de surface devient un dangereux amas métallique méchant et cruel. Descent 3 commence où Descent 2 s'arrête. Vous dérivez dans l'espace avant d'être récupéré par un petit groupe de rebelles qui s'acharnent à éradiquer le virus et la PTMC, la compagnie minière qui vous avait engagé. Ils vous expliquent alors que la PTMC se cache en fait derrière le virus et que son inventeur, le docteur Swietzer a disparu. Votre première mission consistera donc à retrouver le fameux professeur.
Les habitués de Descent ne seront pas dépaysés lorsqu'ils arriveront aux commandes du nouvel engin. Le moteur permet toujours autant de mouvements. Vous pourrez ainsi aller à gauche, à droite, en haut, en bas, changer votre inclinaison etc. Rien n'est impossible pour Descent 3 et vous vous retrouverez le plus souvent la tête en bas à dégommer des ennemis pouvant surgir de n'importe où. Car c'est là que réside la différence de Descent. Pas de niveaux sur un ou 2 étages comme dans les shoot'em up 3D classiques... non... trop facile. Là, c'est des niveaux complètement en 3D et en apesanteur qui vous attendent. Ce principe a pour effet de déstabiliser au premier abord et certains joueurs ne s'y font jamais.
Outrage Entertainment a eu tout son temps pour fignoler le moteur de Descent 3. Et ça se voit. Grâce à un moteur 3D tout neuf, Descent 3 remonte d'un cran le niveau. Ce ne sont plus seulement des tunnels et salles que vous visiterez mais aussi des scènes en extérieurs. Ces extérieurs sont en fait des canyons que vous longerez et la liberté de mouvement est limitée vu que si vous tentez d'aller au dessus des ravins, le jeu vous bloque comme s'il y avait un plafond invisible. Mais bon, il fallait le signaler car l'impression d'extérieur donne une sensation agréable comparée à la claustrophobie ressentie dans les mines et laboratoires enterrés. De nouveaux effets sont gérés tels que le feu, le vent ou la pluie pour augmenter le réalisme. Et ça marche ! Fumées, effets de réverbération, lumière dynamique et autres joyeusetés optiques sont légion dans ce jeu. Tout ça pour une très bonne fluidité même si je pense que la configuration minimum devrait être revue à la hausse. Bref, Descent 3 possède un moteur 3D qui fera probablement des jaloux. En Direct 3D, Glide ou OpenGL, au choix.
Le nombre de touches à utiliser étant conséquent, la maniabilité s'en ressentira pendant quelques temps. L'entraînement au pilotage en début de jeu ne permet pas véritablement de s'y faire et c'est donc sur le tas de ferraille que vous progresserez. Les monstres sont toujours aussi peu crédibles car pas effrayant du tout. Imaginez Nono ,le robot d'Ulysse 31, avec des yeux de méchants et vous obtiendrez le pire ennemi du jeu. Donc, niveau frayeur, c'est pas du Unreal ou du Half-Life. A part ça, l'action est omniprésente car ces droïdes enragés peuvent se montrer de véritables anguilles dans le dédale de tuyaux et de tunnels que sont les 16 niveaux du jeu. On retrouve aussi toutes les caractéristiques du jeu de base avec un bot, petit robot que vous libérez et qui vous permettra de vous repérer dans le jeu. La carte automatique en 3D vous y aidera aussi, elle a été refondue pour plus de clarté. C'est pas encore ça mais c'est bien mieux que dans les autres épisodes. L'arsenal s'étoffe encore avec 3 vaisseaux, 10 armes et 30 ennemis différents.
Quant à la difficulté, les niveaux sont énormes, labyrinthiques et torturés. Les robots sont eux un peu bêtes car ils n'utilisent la plupart du temps qu'une seule tactique de combat correspondant à leur arme principale. Le seul problème consiste à bien s'orienter pour les viser. Petit point noir, lorsque l'on meurt, une sauvegarde automatique nous fait réapparaître juste avant la mort subite. C'est bien et sympa mais ça tue la difficulté car on n'a plus qu'à revenir et revenir pour tuer n'importe quel monstre. Heureusement, la difficulté augmentera quand vous bataillerez contre 15 joueurs humains dans des parties en réseau. Descent 3 est dans la lignée des Descent 1 et 2. Il renouvelle son moteur 3D pour obtenir un résultat de très grande qualité où réalisme et beauté vont de paire. Une maniabilité toujours aussi sensible car intrinsèque ainsi qu'une difficulté réduite atténuent un peu la bonne impression générale. En définitive, je dirais que Outrage Entertainment nous procure une mise à jour sans faute sans pour autant créer une nouvelle ambiance.
- Graphismes19/20
Un nouveau moteur donne à Descent 3 un véritable nouveau souffle d'action intense et de beauté graphique. Quasi parfait, toutes les dernières technologies sont présentes. Une configuration graphique précise prenant compte de toutes les machines permettra à tout le monde d'en profiter. Excellent travail.
- Jouabilité14/20
Pas moins de 14 touches différentes rien que pour le mouvement, c'est beaucoup ! La difficulté réside dans leur apprentissage. Au final, vous n'en utiliserez que quelques unes. Une jouabilité mi-figue mi-raisin donc, car cela dépend beaucoup du joueur et de sa maîtrise du clavier.
- Durée de vie16/20
Les niveaux sont gros, très gros et tout emberlificotés. Des monstres faciles à tuer grâce à un système de sauvegarde douteux. La note élevée n'est due qu'au jeu multijoueurs et à un éditeur de niveaux.
- Bande son16/20
Des musiques genre marches militaires pour les cinématiques et de la grosse bouillie synthé dans le niveaux. Moi, j'ai coupé les musiques rapidement car ça m'énerve de jouer avec la musique de l'inspecteur gadget. L'utilisation du Dolby Surround pour les bruitages améliorent tout cela et permettent un repérage sonore intéressant.
- Scénario15/20
Une augmentation de la profondeur scénaristique par rapport aux deux jeux précédents. L'intrigue évolue au cours du temps, incluant tous les événements depuis le début de la trilogie. C'est bien pour un jeu de ce type.
Descent 3, le jeu vomitif revient en course pour des scènes d'action rapides la tête en bas. Graphiquement très chouette, il pêche un peu par la maniabilité et son manque de difficulté. Malgré cela, Descent 3 reste un défouloir bien sympa qui a au moins le mérite de présenter une alternative aux shoot'em up 3D habituels.