Revenue dans l’ombre à l’issue d’une 3e saison moins inspirée que les précédentes, la formule Telltale de The Walking Dead connaît bien des remous depuis le début de la 4e saison. Dans les coulisses en tout cas, puisqu’en terme de qualité, les épisodes proposés s’en sortent très bien, offrant à la série une conclusion à la hauteur de ses qualités narratives.
Ce test s'attarde sur les 4 épisodes de l'ultime saison de The Walking Dead : si vous souhaitez consulter séparément le test de chacun des épisodes, ceux-ci sont disponibles ci-dessous :
Pour cette nouvelle saison, Telltale fût à l’oeuvre sur les deux premiers épisodes avant de devoir malheureusement fermer, c’est donc Skybound qui a repris le flambeau pour conclure la série. L’aventure vous permet toujours d’incarner Clémentine, accompagnée d’un A.J plus âgé dont l’éducation fait office de fil rouge.
A.J, quelque chose à vous dire
L’éducation d’A.J se mêle habilement à un autre thème, celui d’une enfance perdue dans un monde d’adulte, mais qui fait office de principal espoir face à une humanité qui préfère les conflits à l’union dans un contexte difficile. L’affaire est rondement menée et la présence de nombreux jeunes personnages accentue à la fois l’attachement à ces derniers et la cruauté de leurs destins respectifs, redonnant à la série l’émotion dont elle s’était éloignée depuis la deuxième saison. L’épisode final fait office de point d’orgue de cette saison : outre un climax pertinent et très efficace, il parvient même à offrir un ultime clin d’oeil aux équipes malheureusement dissoutes de Telltale, sans pour autant trahir le propos de son aventure. Satisfaisante, porteuse d’un message d’espoir, cette conclusion boucle avec brio cette 4e saison.
Quelques soucis demeurent comme un enchaînement de séquences plus dirigistes dans le troisième épisode et une formule qui conserve tout de même un modèle proche de celle de ses prédécesseurs. En revanche, des efforts sont perceptibles sur l’apport de nouvelles séquences de gameplay et la variété des situations rencontrées, qui offrent quelques changements de rythmes évitant de rencontrer trop fréquemment des temps morts dans l’aventure. De plus, certaines phases narratives voient leurs propos appuyés par les nouvelles possibilités de gameplay, comme celle d’épargner des zombies après que le personnage de James ait justement lancé le sujet de leur humanité. Une riche idée qui contribue à l’immersion car elle apporte du liant entre scénario et jouabilité.
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L’égo technique
Techniquement en difficulté, la série s’est reprise avec cette quatrième saison en proposant notamment une direction artistique reprenant les standards des Comics. Effets d’ombre à distance, traits de crayon encore plus appuyés, le résultat fait tout de suite mouche et permet de masquer plus efficacement les défauts techniques de l’ensemble. En revanche, le deuxième épisode souffre de quelques saccades d’animation qui témoignent d’une gestation compliquée.
Pourtant, l’arrivée de cette nouvelle édition dans l’hexagone s’est avérée moins douloureuse que prévu pour les joueurs français, qui ont droit dès le lancement à un doublage français intégral et une reconnaissance automatique des claviers AZERTY. L’information peut prêter à sourire, mais après des années d’absence de ces deux éléments, elle est tout sauf anodine et témoigne des efforts consentis par l'éditeur pour tenter d’achever en beauté une série ayant marqué le genre du jeu vidéo narratif.
Points forts
- Le recours à des thématiques encore peu abordées dans la série
- La relation A.J/Clémentine
- Des voix françaises, enfin !
- La fin, bien amenée et réussie
- Un niveau de finition en progrès...
Points faibles
- ... Malgré quelques soucis sur le 2e épisode
- Un 3e épisode plus dirigiste
- La formule évolue finalement peu
Avec son ultime saison, The Walking Dead s’offre un retour plus que convaincant. Elle s’attarde sur des thématiques liées à l’enfance et l’humanité des rôdeurs qui offrent un peu de fraîcheur narrative à la série, sans oublier de varier suffisamment les situations pour conserver un rythme impeccable. Si le deuxième épisode souffre de quelques problèmes techniques et le 3e d’un caractère plus dirigiste, l’ensemble tient la route et propose enfin un niveau de finition digne de son rang, avec des voix françaises et une compatibilité Azerty que l’on n’attendait plus. Enfin, difficile de ne pas être touché par ce final de grande qualité, que ce soit par le biais de ses excellents choix narratifs ou de son message d’espoir, lucide mais bienvenu dans un univers si sombre. Un ultime adieu mélancolique à la série et au studio Telltale, mais qui a le mérite de conclure en beauté les aventures de Clémentine.