Après un premier essai qui avait peiné à nous convaincre, Saber Interactive est de retour avec NBA Playgrounds 2… qui est en fait NBA 2K Playgrounds 2. Eh oui, 2K s’est invité à la fête et a apporté son expérience à un jeu qui souffrait de plusieurs gros problèmes de gameplay. Pour autant, l’investissement de l’éditeur américain n’apporte pas que des bonnes choses.
Un Gaming Live bondissant et arcade !
Avec NBA Playgrounds, ceux qui attendaient un nouveau NBA Jam ont soit été déçus… soit ont gardé un bien mauvais souvenir du titre de Midway. Avec un contenu maigrelet, un gameplay approximatif et une IA outrageusement avantagée, il était parfois difficile d’apprécier NBA Playgrounds pour ce qu’il était, à savoir un petit jeu de basket hyper arcade comme on n’en fait plus aujourd’hui. NBA 2K Playgrounds 2 se charge de corriger le tir et il le fait plutôt bien.
Run and gun
La première bonne nouvelle, c’est qu’indubitablement, NBA 2K Playgrounds 2 propose un gameplay plus intéressant que son prédécesseur. Plus intéressant parce que mieux équilibré. Le précédent épisode misait absolument tout sur l’attaque, et la défense n’avait pas vraiment son mot à dire. À cela, deux raisons : l’imprécision globale des contrôles défensifs (steal, poussette, rebond, contre…), et la présence trop handicapante de la jauge d’endurance des joueurs, trop rapidement vidée. Ajoutez à cela le fait que tenter un dunk était beaucoup plus efficace que prendre n’importe quel shoot, et vous obteniez un jeu dans lequel s’enchaînait ad vitam aeternam les dunks les plus invraisemblables du monde. Ce qui pouvait devenir un peu lassant. Ici les choses sont bien mieux équilibrées.
D’abord parce que désormais, prendre un shoot en périphérie est un peu moins risqué qu’auparavant. Ils sont plus précis et sont beaucoup moins contrés que dans le jeu précédent. On peut donc varier les séquences offensives, ce qui apporte un autre rythme aux matches, et surtout relève l’intérêt de certains joueurs, comme Stephen Curry pour ne citer que lui. Si auparavant, on avait tendance à privilégier les gros dunkers, on peut désormais choisir un pur shooter sans craindre qu’il se fasse scotcher en permanence. Dans le même temps, en défense, on apprécie la plus grande précision des contres ; dans NBA Playgrounds, l’IA en abusait et dans les plus hauts niveaux de difficulté, réussir un dunk tenait du miracle. Ici, non seulement elle les réussit moins souvent, mais en plus les joueurs contrôlés par l’IA devront vous passer sur le corps avant de pouvoir aller taquiner l’arceau. Les contres sont plus nombreux, sans être automatiques pour autant. Les steals eux aussi gagnent en précision et en efficacité, ce qui là encore a un impact sur le rythme et l’intérêt des parties, puisque désormais il est tout à fait possible de mettre une grosse pression sur le duo adverse pour ensuite déclencher une contre-attaque, qui se conclue souvent sur un dunk tonitruant. Les dunks sont d’ailleurs un peu plus rares que par le passé (bon… un peu), ce qui les met forcément en valeur et les rend d’autant plus jouissifs. Dunk, alley-oop en solo, à deux, double alley-oop… Le jeu gagne en intérêt, mais aussi en spectacle : de l’avis même de Saber Interactive, 2K a joué un rôle prépondérant sur les animations des joueurs, qui sont plus variées. On apprécie d’ailleurs l’intégration de quelques moves signatures : le dunk de la ligne des lancers francs de Michael Jordan, le sky-hook de Karim Abdul-Jabbar, le turn-around fadaway avec double-feinte de Kobe Bryant, le tomar de LeBron… Les fans apprécieront.
Tout, hélas, n’est pas encore parfait, notamment dans la gestion des rebonds. On a plusieurs fois perdu des batailles au rebond sans trop savoir pourquoi, avec des joueurs comme John Stockton capable de prendre des rebonds sur les têtes de Dwight Howard ou LeBron James, malgré un timing de saut correct. Et l’on a encore du mal à comprendre pourquoi. De même, la gestion des différentes bonus et malus continue d’apporter, par moments, cette dose d’aléatoire assez détestable, surtout lors d’une fin de match serré.
LeBron, la Brute et le Truand
Côté roster, on constate avec plaisir que l’arrivée de 2K a fait du bien puisque l’éditeur américain apporte sa puissance et surtout ses licences. Ainsi, plusieurs stars majeurs du basket américain figurent désormais dans le jeu, à commencer par le GOAT, LeBr… Michael Jordan, pardon. Les caricatures sont toujours aussi réussies et l’on reconnaît facilement la plupart des joueurs, mais l’on n’a pas pu s’empêcher de noter quelques bizarreries. Le jeu prend le parti de proposer, pour chaque franchise, plusieurs joueurs marquants de leur histoire ainsi que les joueurs de leurs rosters actuels. Mais certains sont toujours actifs, ce qui est par exemple le cas de Dwight Howard : on trouve le pivot aux Hornets, où il a effectivement fait une pige d’un an, mais aussi au Magic, où il peut être associé à Tracy McGraddy. À l’inverse, les Cavaliers ont été privés de leur joueur le plus iconique, LeBron James, qui n’est présent qu’aux Lakers, tandis que les Bulls doivent faire une croix sur Derrick Rose, trop occupé à cirer le banc à Minneapolis. Une différence de traitement et qui déçoit un peu, surtout lorsqu’on avait l’intention de faire une saison NBA avec le duo Rose-Jordan.
Dans le même temps, on remarque que Saber Interactive n’est pas toujours au courant des dernières actualités de la NBA, avec un roster qui sent parfois la naphtaline : Rajon Rondo et Demarcus Cousin sont toujours les meilleurs copains du monde aux Pelicans (un choix probablement justifié par le nombre déjà assez bas de joueurs représentant New-Orleans dans le jeu), notre Tony P. national est toujours dans la maison Spurs, et Nick Young tourne encore les serviettes jaunes et bleues chez les Warriors. Un peu dommage.
Toutefois, comme dit plus haut, l’équilibrage du gameplay a un effet positif sur le roster en permettant à tous les joueurs présents d’avoir un intérêt. Comme leur apparence, leurs styles de jeu sont caricaturés et chacun peut jouer un rôle. LeBron colle des dunks monstrueux, Kobe est un excellent shooter à mi-distance, Magic Johnson facilite énormément les tentatives d’alley-oop, ainsi de suite. Si les qualités des joueurs sont facilement identifiables, leurs défauts, supposés ou non, le sont aussi, ce qui a pour mérite de faciliter la création d’un duo de basketteurs aussi équilibré que possible. Après, on n’est jamais à l’abri d’une surprise : Kobe Bryant pas capable de réussir une passe correcte (le manque d’habitude, sans doute), Carmelo Anthony qui défend, Chris Paul qui réussit à passer un tour de play-off… On finit par s’en amuser et se dire qu’en fin de compte, le roster de ce NBA 2K Playgrounds est plutôt réussi.
Si l’on voulait pinailler, on aurait aussi ajouté que l’on aurait aimé que 2K apporte sa science de la sneaker à Saber Interactive : les joueurs de NBA 2K Playgrounds 2 porte toujours les mêmes baskets génériques et on aurait aimé trouver aux pieds des plus grandes stars leurs modèles iconiques. La Shaqnosis d’O’neal, la Air Jordan 11 de son altesse aérienne, etc. Cela ajouterait un petit plus qui ferait vraiment plaisir aux connaisseurs !
La petite patte NBA 2K pas là où l’on aurait souhaité
Avec 2K aux commandes, on espérait que NBA 2K Playgrounds 2 réglerait l’autre gros défaut de son aîné : le manque de modes de jeu. Hélas, il n’en est rien. C’est même un peu l’inverse, devrait-on dire. Le monde principal du premier jeu, qui permettait de faire le tour du monde et d’affronter moult joueurs dans des arènes plutôt réussies, a totalement disparu, pour laissant sa place à un mode de jeu dit « match amical » et à un mode nommé « Saison NBA », qui n’en a vraiment que le nom. Jeu arcade par excellence, NBA 2K Playgrounds 2 n’allait pas proposer une saison de 82 matches, on s’en doutait, mais tout de même : comptez moins de deux heures pour boucler une saison, en comptant les play-offs qui se règlent au meilleur des trois matches. Il y a certes la pression de savoir si l’on va réussir à se qualifier en play-off ou non, puis ensuite d’atteindre les finales, mais cela reste un peu léger.
Le véritable souci ici c’est que le titre repose toujours sur ce système de paquets de cartes, qui vous permet d’obtenir au hasard (enfin… le « « « hasard » » ») quelques joueurs à chaque fois que vous ouvrez un booster. Sauf que cette fois-ci, accumuler la monnaie nécessaire pour acheter un nouveau paquet prend du temps, et la seule façon de grinder cette monnaie, c’est de jouer en Saison NBA, ou en match amical. Les premiers se déroulent tous dans la même arène générique, tandis que les seconds manquent cruellement d’enjeu. Pas très excitant, a fortiori si vous êtes bloqués avec des joueurs que vous n’appréciez pas. De là à dire que le jeu vous pousse à utiliser votre carte bleue pour obtenir plus facilement des joueurs, il y a un pas que l’on ne franchira pas, mais tout de même : dans le cadre de ce test, on a fini par dépenser 10€ pour débloquer d’un coup tous les joueurs, une option plutôt bien mise en valeur par le jeu. Notez toutefois qu’il est tout à fait possible, en jouant correctement, de réussir quelque chose d’assez correct avec les premiers joueurs que vous obtenez, mais forcément, il est moins amusant de faire toute une saison avec Luol Deng et Josh Hart, qu’avec LeBron James, Kobe Bryant, Karim Abdul-Jabbar, Shaquille O’Neal et Magic Johnson. Et encore, nous avions eu la chance d’obtenir deux joueurs de notre équipe préférée, mais si l’on avait voulu faire une Saison NBA avec les Bulls ou avec les Sixers, pour ne citer qu’eux, cela n’aurait pas été possible : nous n’avions pas suffisamment de joueurs. Ce qui signifie qu’au gré de vos premiers tirages, il va falloir grinder un petit moment avant de pouvoir jouer avec votre équipe préférée.
En revanche, on constate avec plaisir que le jeu en ligne a lui bien progressé. Trouver des adversaires est plutôt rapide et une fois en partie, nous n’avons constaté aucun problème de latence. Les parties sont donc, dans l'ensemble, très propres. On regrettera simplement la grande simplicité de cette section du titre qui aurait gagné à proposer plus, comme par exemple un championnat en ligne, similaire à ce que propose NBA 2K depuis des années.
Points forts
- Un gameplay enfin équilibré
- Attaque et défense sur un pied d’égalité
- Des caricatures toujours aussi réussies
- Les signature moves de certains joueurs
- Online simple mais efficace
Points faibles
- Un manque de modes de jeu évident
- Le prix des boosters de cartes
- Encore quelques imprécisions sur les rebonds
Après un premier épisode très oubliable, Saber Interactive a su revoir sa copie et revient avec un jeu de basket vraiment rigolo. Le gameplay a gagné en équilibre et les parties en rythme, en intensité mais aussi en variété. Jouer contre des joueurs humains, mais aussi contre l’IA, est donc un véritable plaisir. En revanche, difficile de ne pas lever un sourcil lorsque l’on constate le prix des boosters de cartes permettant d’accueillir plus de joueurs, ou la frugalité du menu principal, qui a bien peu de choses à offrir aux gamers. Reste un jeu de basket hyper arcade qui saura amuser fans et profanes, le genre de titre qui fait un ravage lors des soirées entre amis.