Impossible de passer à côté du dernier manga à succès dans le monde du Shonen. My Hero Academia est devenu en quelques années un phénomène international et surtout incontournable. Fidèle à sa politique d'adaptation, Bandai Namco bat le fer tant qu'il est chaud et exploite la franchise. Mais ce nouveau jeu de combat répondant au nom de My Hero : One's Justice réussit-il son examen de passage ?
Premier de la classe
Bandai Namco intègre à son adaptation de My Hero Academia un mode Histoire destiné principalement aux fans. Cette campagne solo doublée en japonais et sous-titrée en français débute au milieu de la saison 2 de l'animé pour se terminer avec le combat final opposant All Might et All for One. Et cette décision surprend. Le mode Histoire sert en général d'introduction à l'univers, mais dans le cas présent tout est expédié. Difficile de suivre le récit sans le connaître au préalable. Néanmoins, les scénaristes déroulent fidèlement les aventures de Izuku Midoriya, du lycée Yuei et de l'Alliance des Super-Villains au cours d'une aventure bouclée en 5 heures durant laquelle vous incarnez héros puis méchants.
Malgré ces bonnes intentions, la mise en scène minimaliste laisse un goût d'inachevé. La narration passe majoritairement par des saynètes en 2D inspirées de l'esthétique manga et de cinématiques 3D éparses qui ne rendent pas suffisamment justice à l'épique de l'oeuvre d'origine. Le fan enchaîne les combats sans réellement s'impliquer. Le mode Missions complète le tableau et augmente considérablement la durée de vie. Ce dernier se résume à une suite de combats aux conditions de victoire variés et n'existe que pour essentiellement débloquer des options de personnalisation (voir ci-dessous). Prétexte pour lutter encore et encore dans l'arène, ces missions ont le mérite d'exister tout simplement... avant de lutter en PvP que ce soit local ou online.
Les graphismes n'ont que rarement été une source d'inquiétude dans les adaptations de Bandai Namco et l'éditeur japonais le prouve une fois de plus. La réalisation en Cel Shading se veut fidèle au manga et la direction artistique colorée rend hommage à la grandeur des affrontements par une maîtrise des effets visuels ainsi que des animations qui agitent les personnages. Et la destruction des arènes ajoute un grain de folie appréciable, même si celle-ci n'a rien d'organique et se résume à des scripts. My Hero One's Justice ne rivalise pas pour autant avec la concurrence. Sans être dépassé, le jeu du studio Byking souffre de nombreux temps de chargement et d'une technique loin des standards de 2018.
L’intérêt premier de ce jeu de combat repose sur le fan service et sur ce point, Bandai Namco se contente du strict minimum avec 20 combattants en tout et pour tout. Ce roster éclectique pioche allègrement dans un pool fourni de héros (All Might, Gran Torino, Izuku Midoriya, Katsuki Bakugo…) et de vilains (All for One, Stain, Muscular…) afin de plaire aux fans et d'offrir un panel varié de personnages au look et aux pouvoirs appelés Alters très différents. Cependant, l’absence de certains personnages pourraient déplaire aux inconditionnels.
Stain vs. Izuku Midoriya
Une aire de déjà vu
Fidèle à la formule éprouvée sur la saga Ultimate Ninja Storm, My Hero : One’s Justice en recycle les mécaniques de gameplay. Les combats opposent 2 adversaires, accompagnés de deux acolytes en support, se déplaçant librement au sein d’arènes fermées et partiellement destructibles. Cette adaptation vise le grand public et une accessibilité à toute épreuve. Les coups, les combos ainsi que les contres pleuvent et les pouvoirs se lancent facilement. Seules les attaques ultimes Plus Ultra exigent de remplir une jauge du même nom. Cerise sur le gâteau, un EX Plus Ultra est déclenché une fois les 3 niveaux de jauge atteints à condition que vos alliés soient disponibles.
Cette formule fonctionne particulièrement bien et s’adapte sans sourciller aux combats allaités aux pouvoirs du manga. Toutefois, les caprices d’une caméra focalisée sur l’opposant tourmentent les joueurs principalement une fois collés à un mur et rendent l’action illisible. De plus certains personnages survolent les débats. Ce roster particulièrement déséquilibré est une source constante de frustration. Et l’intelligence artificielle ne corrige en rien le tir. Il n’est pas rare de la voir courir bêtement contre un mur ou de spammer certaines attaques. Si les intentions sont là, les finitions répondent aux abonnés absents.
Ces quelques fausses notes sont compensées par une politique de contenu généreuse. Au-delà des modes de jeu, My Hero One’s Justice se dote d’un système de personnalisation des héros suffisamment complet pour satisfaire vos élans de créativité. Costumes, accessoires, voix, devises… les personnages deviennent méconnaissables. Il faudra cependant jouer de nombreuses heures pour débloquer les centaines d’items mis à disposition directement ou via des crédits glanés en combattant.
All Might vs. All for One
Points forts
- Une campagne solo Héros + Vilains fidèle...
- Des combats épiques et accessibles...
- La direction artistique “manga”
- Le système de personnalisation
- Le PvP en local et en ligne
- Le fan service omniprésent
Points faibles
- … mais anecdotique
- … malgré les caprices de la caméra
- Un roster limité de personnages
- Un manque de maîtrise technique
My Hero : One’s Justice applique au mot près le guide de la bonne adaptation manga “made in” Bandai Namco. Ce jeu de combat s’apparente à un reskin de la série Ultimate Ninja Storm aux couleurs de My Hero Academia. Généreux en contenu et en fan service, le titre de Byking pêche par manque d’ambition dans son gameplay et sa réalisation malgré ce plaisir immédiat qui se dégage des affrontements. Les aventures vidéoludiques de Izuku Midoriya se destinent aux fans et seulement aux fans.