Le cadre parfait pour un genre qui sait se renouveler

Reigns : Game of Thrones propose donc une expérience unique en son genre, taillée pour le Royaume des Sept Couronnes. Le monde y est dépeint de la plus belle des manières et dans un écrin qui sied tout particulièrement aux intrigues inépuisables de la célèbre série d’HBO, adaptée des romans de George R. R. Martin. Attentions toutefois, le titre se destine à celles et ceux qui sont “à jour” sur la saga. Chronologiquement, nous sommes donc entre la saison 7 et 8, et devrons faire face aux ultimes dénouement des intrigues de chacun. Ce qui va suivre est donc hautement spoilant si vous ne suivez pas la série, et encore plus si vous n’êtes pas arrivé aux derniers épisodes diffusés à ce jour. Vous voilà prévenus.

C’est dans la peau de Daenerys Targaryen que l’on débute cette épopée, sur un trône que l’on vient tout juste d’occuper, chassant les Lannisters de Port-Royal. Les années passent et de nombreuses décisions devront être prises, qu’il s’agisse des classiques embrouilles de quartier, de la montée en puissance du Septum et de sa Septa en passant par les batailles que l’on mènera contre les différents royaumes. D'ailleurs, ces dernières tentent de “gamifier” l’expérience notamment en vous faisant prendre des décisions efficaces. Au bout de votre 25ème année aux commandes, l’hiver viendra corser la difficulté et déclencher de nouveaux arcs scénaristiques. Reigns fonctionne par packs de cartes dédiés à des objectifs et prendre certaines décisions débloquera donc plusieurs événements auxquels il faudra faire face. De manière inévitable, vous mourrez. Cependant, cette mort vous donnera accès à un tout autre point de vue si tant est que vous ayez suffisamment crapahuté pendant votre “run”. De cette manière, rencontrer par exemple Jon Snow durant votre aventure en tant que de Mère des Dragons déverouillera le rôle du bâtard de Winterfell qui, comme vous pouvez vous en douter, offre pas mal d’événements liés à sa lignée pour le moins problématique. Le bal continue par la suite avec d’autres personnages, évidemment : de Cersei l’autoritaire bornée à Arya la sans-visage vindicative qui subtilise le trône et doit cacher son identité.

Une rejouabilité au coeur de l'expérience

Neuf personnages sont disponibles en tout et il faudra cravacher pour tous les utiliser et surtout, tenir bon, car l’hiver viendra sans cesse perturber votre ascension. Le simple fait de pouvoir changer de personnage à chaque nouvelle partie évite de tourner en rond, ce qui arrivait régulièrement dans Reigns lorsque l'on butait sur un objectif. Les situations sont ici rarement redondantes et l’on ira volontier triturer la diplomatie locale dans l’espoir de tomber sur des personnages connus qui donneront accès à de nouveaux arcs jouables. Suivant le personnage que vous incarnez, vos querelles seront différentes et les déplacements auxquels vous prendrez part seront tout autres. Notons par ailleurs que certains items peuvent être débloqués, suivant vos actions ou votre personnage, ce qui vous sauvera souvent les miches d’une pendaison royale ou de situation difficiles, notamment durant l’hiver. Ces items sont tous liés au lore de chacun, ainsi Tyrion n’aura aucun problème à trouver de l’argent en cas de banqueroute et Daenerys pourra toujours usé de Drogon pour raviver sa popularité auprès du public.

Vivre dans un monde que l'on ne connaît que trop bien...

La magie de Reigns : Game of Thrones, c’est qu’il est aussi minimaliste qu’éloquent. Du fait du lore exploité et des heures de visionnage que nous avons tous, parcourir le jeu génère dans votre esprit une vision faite de moments épiques, de personnages que l’on connait bien et de situations épineuses que l’on peut très bien visualiser. Les musiques, superbes, aident bien à s’immerger. Quant à l’aspect graphique, il est toujours aussi sommaire, parfois même un peu trop, notamment sur la version PC qui est dotée d'arrière-plans un peu grossiers qui se succèdent pour créer un cadre géographique à l’action. Les petites voix de chaque personnages sont également présentes, marmonnant des mots inventés, mais leur qualité vous invitera probablement à les désactiver afin de profiter à fond de la musique d’ambiance, bien plus immersive.