Préparez vos crosses, casques et patins. Après le foot US et le basket, Electronic Arts poursuit sa tournée des sports majeurs avec le hockey sur glace, comme chaque saison. Le palet est donc remis en jeu pour un nouveau volet de NHL avant la reprise de la Ligue Nationale début octobre. En attendant, le défenseur des Prédators Pernell Karl Subban est l'égérie de la licence le temps d'un opus, qui prétend être à son image : solide et généreux.
Présentation du mode World of Chel
Un étang gelé dans le Michigan, au cœur d'un paysage totalement envahi par la neige. Pour beaucoup, cela signifierait une partie de pêche des plus conviviales. D'autres éviteraient de s'y aventurer, par peur de tomber dans l'eau glacée ou d'être attaqués par une bête féroce. Mais les vrais héros penseraient à chausser les patins, attraper une crosse et y installer un terrain de hockey sauvage pour se chatouiller les hanches. Ce combat, c'est celui de la licence NHL qui revient une saison de plus pour les fans de chandails taille XL, avec NHL 19.
Mise en échec
L'élément qui titille la plupart des fans de jeux de sport estampillés EA depuis FIFA 17, c'est la présence ou non du moteur Frosbite. Un changement graphique radical qui fait le bonheur des joueurs de Madden, FIFA et même du dernier Rory McIlroy PGA Tour sur consoles next-gen. Malheureusement, à l'instar de la licence NBA Live, NHL n'a toujours pas sauté le pas et le Frosbite n'est toujours pas disponible pour cette nouvelle itération. Un premier accroc inquiétant quand l'on sait que le défaut principal des opus précédents était le manque d'inspiration technique. Ainsi, toujours pas de nouveau de ce côté-là, et l'on peine toujours à percevoir les détails dans les animations faciales des joueurs licenciés.
Mêmes soucis quand l'on se penche sur l'aspect "show à l'américaine" du titre. Encore pour cette saison, Madden supplante son petit frère dans la mise en scène en termes de profondeur, qui stagne et ne propose pas de réelles nouveautés, ne serait-ce qu'une once de contenu scénarisé avec les protagonistes dans les modes franchise ou carrière, voire de changements dans la célébration des buts ou l'interaction entre les joueurs. Le gameplay quant à lui reste inchangé, mais c'est moins problématique, tellement la prise en main est excellente et les moves (feintes...) variés. Même si les puristes peuvent critiquer l'absence de nouvelles features sur ce point, on remarque que les contacts ont été améliorés, que ce soit sur les mises en échec ou la lutte pour le palet. Une donnée certainement justifiée par le nouveau mode, World of Chel.
Most in the Chel
Et c'est sûrement la nouveauté qui fait la différence cette année. World of Chel, c'est un peu ce que le Park est à NBA 2K ou ce que Street est à FIFA : une alternative aux terrains officiels pour une pratique en extérieur, sur des étangs ou lacs gelés. Mais plus que des simples matchs en mode coup d'envoi, NHL 19 propose ce nouveau mode sous un aspect "carrière". Ainsi, on crée son joueur de toute part (nom, vêtements, visage et même annonce lors des buts !) pour se lancer non pas dans une voie professionnelle, mais dans une aventure sur les terrains sauvages, contacts rugueux compris. Sans arbitre, cela va de soi.
Si les possibilités pour personnaliser son joueur amateur s'avèrent colossales, il faudra tout de même débloquer des éléments en gagnant des packs sous forme de sacs de sport. Pour se faire, les challenges ne manquent pas. Il est possible de faire des parties hors-ligne en 4 vs 4, avec des IA stars de la NHL qui rechaussent les patins, et surtout des tournois en ligne en 1vs1vs1. Dans cette configuration, trois joueurs s'affrontent en chacun pour soi et tentent de marquer le maximum de buts sur un demi-terrain, une cage et avec un gardien IA. Autant vous dire que la bataille fait rage contre les murs en bois de la patinoire improvisée. On regrette cependant le fonctionnement global des tournois en ligne, qui aurait pu être mieux agencé, et l'absence de mode multi en local. Quoi qu'il en soit, World of Chel s'annonce comme une vraie bonne surprise qui deviendra sans doute un mode phare de la série.
Bien ta HUT ?
Vous l'aurez compris, NHL tient solidement sur ses appuis quand on parle de contenu. Pas d'inquiétude, les modes de jeux classiques sont toujours présents, à commencer par l'Equipe de Rêve de Hockey (anciennement Hockey Ultimate Team) qui reste dans les standards des jeux EA Sports, avec de nombreux défis à réaliser pour pouvoir packer les meilleurs joueurs de la ligue et les légendes comme Wayne Gretzky.
Le mode franchise est quant à lui un peu plus profond (oui, c'est possible) avec un système de scouting entièrement personnalisable pour dénicher les futures pépites non seulement sur le territoire américain, mais aussi dans les contrées internationales comme les pays scandinaves. Et si jamais vous n'utilisez pas assez ce système, le niveau général des joueurs prêts à intégrer votre franchise se voit caché, un moyen de punir ceux qui sous-estiment la vision à long terme pour la construction de l'équipe. Comme l'année précédente, il est possible de faire une saison avec une équipe d'expansion et passer la ligue à 32 équipes, un changement inspiré par l'arrivée des Golden Knights de Las Vegas en 2017.
Ce qui impressionne encore cette année, c'est l'alliance entre la qualité et la quantité de NHL 19. Car si l'on sait que le mode Franchise est l'un des plus complets de tous les jeux de sport sur le marché quand il s'agit de gestion, le mode Carrière classique n'est pas en reste. On retrouve en effet avant de démarrer sa saison rookie en LNH le moyen de jouer des matchs universitaires, avec de réelles équipes licenciées en Coupe Memorial. Une profondeur dans le contenu vraiment immersive, qui aborde tous les aspects et niveaux du hockey sur glace. En témoigne le mode Ligue des Champions, qui permet de jouer la compétition européenne avec des équipes comme les dragons de Rouen. NHL fait dans l'international, et on ne va pas s'en plaindre.
La preuve par trois
Impossible de ne pas conclure avec le mode NHL Threes, sensation de l'année précédente reconduite et approfondie pour la nouvelle mouture. Pour rappel, trois joueurs sur le terrain en plus du gardien se défient dans une ambiance de folie, avec des contacts bien plus sévères qu'en match officiel et sans coup de sifflet. Alors oui, on peut dire que son succès a inspiré la création de World of Chel, il y a du Threes dans le nouveau mode par ailleurs, mais NHL 19 nous gratifie d'une nouveauté pour développer le sophomore de cette saison. Des circuits de rencontres, sous forme de road-trips à l'ouest ou à l'est des Etats-Unis rythment désormais les matchs. Des rencontres qui tournent souvent au foutoir lorsque les mascottes locales entrent en piste et humilient les visiteurs à coups d'épaule, pour le plus grand plaisir des fans déchaînés.
Points forts
- Facile et rapide à prendre en main
- World of Chel, parti pour être incontournable
- Un mode Threes plus profond
- Ultra-complet et personnalisable
- Des contacts retravaillés et plus convaincants
- L'esprit du hockey parfaitement retranscrit
Points faibles
- Toujours pas de Frosbite...
- Un mode online perfectible pour le World of Chel
- Des animations à revoir
- Le gameplay qui ne bouge pas d'un poil
On reprochait à la licence d'être frileuse, force est de constater qu'elle fait un grand pas en avant avec sa force habituelle : le contenu. En ajoutant le mode World of Chel, une carrière outdoor hors des sentiers officiels de la LNH, et en perfectionnant le mode jouissif Threes, NHL 19 devient l'opus référence pour la franchise d'EA Sports. Si les vétérans du genre risquent de pester contre le manque de nouveautés au niveau du gameplay, personne ne pourra critiquer la constance du titre en termes de qualité et de quantité. Reste plus qu'à espérer le moteur Frosbite pour les prochaines itérations, seul élément qui manque à l'appel dans cet amas de modes de jeu, aussi dense que la glace d'une patinoire.