A un peu moins d’un mois de son cinquième anniversaire, Total War Rome II continue de s’étoffer avec une nouvelle campagne en DLC baptisée Rise of the Republic. Comme l’indique ce nom, le but est de revivre les prémices de l’expansion romaine et notamment la conquête de l’Italie. Voilà qui promet une guerre totale et pas inintéressante.
La République se lève
Nous sommes en 399 avant Jésus Christ, soit à mi-chemin entre l’éviction des rois de Rome et le début des Guerres Puniques, fil rouge de la Campagne principale du jeu de base. La jeune République commence son ascension, mais reste pour l’heure cantonnée au Latium. On est très loin de la superpuissance méditerranéenne et il va falloir dans un premier temps tenter de s’imposer en Italie. La carte de campagne est par conséquent centrée sur la péninsule transalpine à une exception près : Carthage. Cette dernière est déjà bien présente, tapie dans l’ombre, mais ne fait malheureusement pas partie des 9 factions jouables qui regroupent quelques Etats de la Grande Grèce dans le Sud et en Sicile, des tribus Gauloises au Nord, les Ilienses en Sardaigne et bien sûr les étrusques qui restent à cette époque une menace importante pour Rome.
Cette map s’avère plutôt grande et soit dit en passant un peu plus détaillée que les précédentes, mais donne tout de même lieu à des échauffourées intenses. En effet, il existe un relatif équilibre des forces à cette époque et nul n’a l’avantage sur un quelconque voisin. C’est d’autant plus vrai si vous choisissez d’incarner Rome qui est cernée par des ennemis potentiels avec lesquels il est très dur de nouer des relations diplomatiques. Il est en outre très difficile de s’étendre puisqu'attaquer une faction revient souvent à être attaqué par toutes celles qui partagent sa culture et parce que justement les cultures pullulent dans cette campagne : latine, hellénique, italique, celtique, étrusque, punique, etc. Quasiment chaque cité possède sa propre culture et va donc nécessiter quelques destructions de bâtiments auxquelles succède une longue période de trouble et de conversion. C’est donc une tâche tout sauf facile qui attend les joueurs ici et c’est bien ce qu’on attend d’un DLC qui débarque après tant d’années, quand beaucoup de joueurs ont retourné le contenu du jeu maintes et maintes fois.
A chaque faction sa spécificité
Mais une map supplémentaire et un contexte historique sympathique ne justifient pas forcément les 17€ demandés. On est en droit d’attendre un peu de nouveauté et pour cela Creative Assembly a choisi d’octroyer à chaque faction un ou plusieurs petits bonus temporaires à cooldown qui remplacent ici les changements de type de gouvernement. Rome restera donc une République quoiqu’il arrive, mais peut en revanche organiser des élections de consuls ou désigner un dictateur qui bénéficie alors de quelques avantages (ordre public, portée de déplacement, etc). On trouve aussi quelques petites choses sympathiques, par exemple les Sénons (tribu gauloise du fameux chef Brennus connu pour avoir mis à sac Rome en 390 av. J.-C) qui peuvent faire appel à leurs druides pour une divination qui aboutit sur une cible que les guerriers pensent désignée par les dieux et contre lesquels ils auront un bonus de moral et d’attaque non négligeable pendant quelques tours. Ce qui est intéressant ici, c’est que la cible est choisie au hasard donc on ne peut pas vraiment tout planifier lorsqu’on joue les Sénons et on attaque tout ce qu’on nous dit d’attaquer.
Pêle-mêle, on trouve chez Syracuse une capacité à lancer une colonisation tous les 30 tours qui donne lieu à une série de choix pouvant déboucher en cas de réussite sur des bonus accordés à la ville dont sont partis les colons. Taras peut s’appuyer sur ses scientifiques qui contre un peu d’argent peuvent débloquer directement une technologie. Les Samnites ont à disposition un rite qui débloque directement une armée de taille maximale, mais qui en contrepartie diminue la croissance et le nombre d’emplacements de recrutement. Etc. Chacun dispose ainsi de son petit pouvoir qui apporte un peu de variété au gameplay et de rejouabilité. Et bien évidemment, un assortiment de nouvelles unités correspondant un peu mieux au contexte historique a été implémenté. Avouons néanmoins qu’aucun de ces ajouts ne vient bouleverser la façon d’appréhender le jeu. On a un peu plus de diversité et de challenge, mais ces nouvelles mécaniques ont finalement moins d’impact sur la partie que ce qui avait pu être ajouté par le passé par exemple les religions, l'hygiène et le banditisme dans Empire Divided.
La suite de ce texte porte sur le nouveau système de politique qui est téléchargeable gratuitement par tous les joueurs, même ceux qui n'ont pas acheté le DLC Rise of the Republic.
Comme on en a désormais l’habitude, Creative Assembly a fait coïncider la sortie de ce DLC avec celle d’une mise à jour gratuite qui vient ici étoffer la partie politique en ajoutant notamment un arbre généalogique. Si l’arbre en lui-même est avant tout cosmétique, on note tout de même que le système a gagné en profondeur. On peut ainsi marier un général ou un politicien pour qu’il fasse des enfants auxquels il est désormais possible d’attribuer un tuteur par exemple. Chacun peut aussi utiliser son gravitas, soit l’honneur accumulé, pour réaliser un panel d’actions allant de l’assassinat au coup de main pour sécuriser une promotion. Un personnage peut également détourner des fonds, courtiser la femme d’un autre ou tout simplement se reposer et gagner ainsi en ruse. Ce système permet de contrôler un peu mieux la carrière de ses généraux ainsi que les relations avec les autres partis, mais en contrepartie, les prix demandés sont souvent exorbitants. On est donc plus dans la gestion de fin de partie quand la puissance fait des envieux et que la guerre civile risque d’éclater. Quoi qu’il en soit, on passe finalement un peu plus de temps à s’occuper de la politique, ce qui n’est clairement pas une mauvaise chose.
Points forts
- Carte plutôt grande et très détaillée
- Un contexte sujet à une guerre totale
- Chaque faction a une petite spécificité favorisant la rejouabilité
- La politique davantage étoffée, et ce gratuitement pour tous les joueurs
Points faibles
- Carthage présente, mais pas jouable
- Nouvelles mécaniques de jeu pas aussi innovantes que ce qu'on a pu voir par le passé
Rise of the Republic est un DLC très correct qui a pour lui son contexte historique intéressant favorisant des conflits nombreux et ouverts ainsi qu’un certain challenge pour celui ou celle qui choisit de jouer Rome. Chaque faction dispose en prime d’un petit élément de gameplay qui lui est propre favorisant ainsi la rejouabilité. On n’est toutefois pas au niveau d’un Empire Divided en matière de nouveautés et on reste souvent sur un sentiment de déjà vu. Heureusement, la mise à jour gratuite lancée simultanément apporte un peu plus de profondeur à l’aspect politique du jeu qui en avait bien besoin.