Après une escapade plutôt intéressante dans la réalité virtuelle, Frima Studio a, pour son nouveau jeu, adopté un format plus traditionnel. Avec sa plastique plutôt intéressante, Illusion : A Tale of the Mind peine cependant à happer le joueur dans son univers.
On revient surt les qualités et défauts de ce jeu
Un univers soigné
Vous vous éveillez aux commandes de Emma, une jeune fille à la chevelure blanche et accompagnée par un lapin en peluche répondant au nom de Toupin, en français. Très vite, vous constaterez que le monde dans lequel évolue votre avatar est bien éloigné de la réalité et pour cause, vous errerez dans l'esprit torturé d'Euclide, homme à la force surhumaine ayant fait la prospérité d'un cirque dans la France des années 20.
Divisé en chapitres, l'aventure de Illusion : A Tale of the Mind vous conduira à en apprendre davantage sur les raisons de votre présence dans les pensées tourmentées d'Euclide. Ce dernier a une histoire dramatique à raconter, par le biais d'items à collecter et de quelques gramophones qui permettent d'écouter des monologues et ses pensées. La première chose qui frappe, dans le titre de Frima Studio, est la qualité de sa direction artistique, qui sauve sans peine les limitations techniques manifestes du jeu. L'univers surréaliste dépeint par les équipes du studio est plutôt original et se révèle parfois franchement inspiré. D'un cirque traditionnel aux champs de bataille de la Première Guerre mondiale, Illusion : A Tale of the Mind sait varier les plaisirs tout en conservant une vraie cohérence tout au long de cette courte épopée, qui ne devrait pas vous occuper plus de 4 ou 5 heures.
Une gameplay lourd qui peine à se renouveler
Ainsi, si naviguer dans l'ensemble des tableaux du jeu est un régal pour les yeux et les oreilles, la bande originale étant aussi soignée que la DA du titre le reste cependant s'avère vite redondant. Si nous devions faire vite, nous pourrions résumer le jeu à ses trois mécaniques que sont : la résolution de puzzle, des phases de plates-formes et des phases de course. Les puzzles, de leur côté, consisteront essentiellement à récolter les souvenirs d'Euclide afin de déverrouiller le passage vers le niveau suivant. Il faudra la plupart du temps aligner des éléments du décor pour qu'ils affichent une forme précise, ou encore jouer avec la lumière de manière à projeter une ombre de la forme indiquée par le titre. Vous pourrez également jouer avec des éléments de couleurs, qui s'activent ou changent de place une fois l'interrupteur de la couleur correspondante activé. Et ce sera malheureusement à peu près tout. Sympathique au départ, les énigmes sont finalement très répétitives, ne parviennent pas à se renouveler ni même à insuffler un peu de challenge à l'ensemble de l'aventure.
Néanmoins, ce n'est finalement pas là que naît la frustration, mais plutôt des phases de saut et de course qui soulignent une grande imprécision dans les déplacements d'Emma. Lorsqu'il s'agira par exemple d'esquiver des zones mortelles dans un timing serré, vous buterez davantage sur l'incapacité de votre personnage à se déplacer vivement et avec précision que sur la difficulté intrinsèque de l'épreuve. Ces quelques phases donnent lieu à des minis « die and retry » qui agacent, car causés par un gameplay qui manque de finesse.
Enfin, et c'est bien regrettable, l'ensemble de l'écriture n'est pas au niveau de la poésie dégagée par les environnements et les comédiens de doublages sonnent pour la plupart complètement faux. La candeur et la jovialité excessive du tandem Emma / Toupin aura vite fait de vous porter sur les nerfs et vous ressortira rapidement de toutes les émotions que cherche à créer Illusion : A Tale of a Mind. Et c'est bien regrettable tant l'idée de départ était bonne et l'univers enchanteur... mais pas suffisamment pour remporter tous les suffrages.
Points forts
- Réussi esthétiquement
- La base des puzzles plutôt originale
- Jolie bande originale
Points faibles
- Des énigmes qui ne se renouvellent pas
- De grandes imprécisions de gameplay
- Ecriture et doublages qui sonnent faux
- Des phases de plates-formes et de poursuites ratées
- Plutôt court (4 à 5 heures environ)
Plutôt inspiré artistiquement et rempli de bonnes idées sur le papier, Illusion : A Tale of the Mind, sans être raté, peine à convaincre pleinement et c'est dommage. Ses énigmes trop faciles, qui ne parviennent pas à se renouveler ajoutées à des déplacements qui ne permettent pas de s'adapter à certaines phases de jeu (course, plate-forme) créent souvent plus de frustration que de plaisir. En outre, avec son écriture un rien naïve et ses doublages qui sonnent faux, le titre de Froma passe à côté de son objectif : celui d'immerger et d'émouvoir le joueur. Il reste toutefois une expérience parfois plaisante et un univers soigné pour vous accrocher au jeu, si vous n'êtes pas trop regardant sur la redondance et les imprécisions de gameplay.