Les gros pixels ont décidément le vent en poupe. Entre les anciennes consoles qui reviennent en version “mini” dans nos salons et les rééditions de grands classiques qui surgissent dans les boutiques, la nostalgie est décidément au centre de toutes les attentions. Sega, déjà habitué aux compilations de ses anciennes gloires et bon élève dans l’exercice de la rétrocompatibilité (sur Xbox), revient avec une nouvelle collection qui tend à nous rappeler la grandeur de ses titres phares. Des souvenirs qui remontent à la surface au sein d’une chambre d’ado avec des VHS au sol, et un mug “I ♥ 90’s” sur l’étagère.
Freed from desire
Le géant SEGA n’en finit décidément pas de contempler ses joyaux d'autrefois qui ont illuminé la jeunesse de bien des joueurs. Par l’intermédiaire de ce Sega Mega Drive Classics qui fait office de madeleine de Proust branchée sur 1,21 gigawatt, la firme du hérisson bleu envoie le joueur à une époque où le concurrent direct était Nintendo avec son plombier moustachu. Puisqu’il fallait obligatoirement choisir son camp, la chambre d’adolescent qui sert d’interface globale est tapissée, entre autres, de posters d’Altered Beast. SEGA Mega Drive Classics permet de mettre la main sur 53 jeux issus de la célèbre 16 bits du constructeur japonais, ce qui en fait 5 de plus par rapport à l’édition Ultimate sortie en 2009. On retrouve certains épisodes des légendaires Alex Kidd, Altered Beast, Comix Zone, Golden Axe, Streets of Rage, Space Harrier, Sonic, Shining Force, Phantasy Star et Virtua Fighter (la liste complète est disponible dans notre encart). On regrette évidemment l’absence de Castle of Illusion, Thunder Force 4 et bien d‘autres. Cette collection n’est pas non plus l’occasion de découvrir des titres plus confidentiels sortis uniquement au Japon comme Bahamut Senki ou Battle Golfer Yui. La sélection reste cependant plus qu’honnête avec des genres variés allant du shoot’em up à la plate-forme, en passant par le RPG et la baston. Il est à noter que la version PC possède presque une soixantaine de titres, grâce à la présence d’Ecco the Dolphin, Ecco : The Tides of Time, Ecco Jr., Eternal Champions ou encore Sonic 3 & Knuckles.
À titre informatif, voici la liste des 53 jeux fournis avec ce SEGA Mega Drive Classics : Alex Kidd in the Enchanted Castle, Alien Soldier, Alien Storm, Altered Beast, Beyond Oasis, Bio-Hazard Battle, Bonanza Bros, Columns, Columns III : Revenge of Columns, Comix Zone, Crack Down, Decap Attack, Dr. Robotnik’s Mean Bean Machine, Dynamite Headdy, ESWAT : City Under Siege, Fatal Labyrinth, Flicky, Gain Ground, Galaxy Force II, Golden Axe, Golden Axe II, Golden Axe III, Gunstar Heroes, Kid Chameleon, Landstalker, Light Crusader, Phantasy Star II, Phantasy Star III : Generations of Doom, Phantasy Star IV : The End of the Millennium, Ristar, Shadow Dancer : The Secret of Shinobi, Shining Force, Shining Force II, Shining in the Darkness, Shinobi III : Return of the Ninja Master, Sonic 3D Blast, Sonic Spinball, Sonic the Hedgehog, Sonic the Hedgehog 2, Space Harrier II, Streets of Rage, Streets of Rage 2, Streets of Rage 3, Super Thunder Blade, Sword of Vermilion, The Revenge of Shinobi, ToeJam & Earl in Panic on Funkotron, ToeJam& Earl, Vectorman, VectorMan 2, Virtua Fighter 2, Wonder Boy III : Monster Lair, Wonder Boy in Monster World. Le compte est bon !
Au niveau de l’interface, nous apprécions la mise en scène de la chambre d’ado qui donnera le sourire aux nostalgiques des années 90, même si cela fait légèrement perdre en lisibilité du côté de la liste de jeux disponibles. En effet, l’idée d’avoir accès aux boîtes classées par ordre alphabétique, posées sur une étagère, est visuellement intéressante, mais l’écriture sur la tranche empêche de localiser instantanément le titre du jeu recherché. Heureusement, il est tout à fait possible de classer ses softs préférés sur un côté précis de l’étagère, facilitant leur accès lors de prochaines parties. Les contrôles peuvent quant à eux être modifiés selon deux dispositions pré-enregistrées (changeant les actions qui se situent sur les 3 principales touches d’action). Enfin, certains titres proposent le choix de différentes régions au démarrage (Alien Soldier, Beyond Oasis, Dynamite Headdy, Streets of Rage II & III, Ristar et Landstalker) tandis que quelques heureux élus disposent d’un mode multijoueur en ligne (Alien Storm, Altered Beast, Bio-hazard Battle, Bonanza Bros., Columns, Columns III, Crack Down, Dr. Robotnik's Mean Bean, Gain Ground, la trilogie Golden Axe, Gunstar Heroes, Sonic the Hedgehog 2, la trilogie Streets of Rage, ToeJam & Earl, ToeJam & Earl In Panic On, Virtua Fighter 2, Wonder Boy III : Monster).
En ligne (de scan) avec son époque
Toutes ces cartouches sont à encastrer virtuellement dans une Mega Drive trônant sous une grosse télé cathodique. Pas besoin de souffler sur les connecteurs, tout se lance instantanément. L’émulateur de la console dispose d’une multitude de paramètres avec la mise à l’échelle des pixels, l’utilisation ou non d’un filtre, les déformations liées à la projection de la télé, le style des bordures et le format de l’image. Une émulation qui ne supprime pas les rares ralentissements constatés sur Gunstar Heroes lorsqu’il y a plus d’explosions à l’écran que de cheveux sur la trogne des juvéniles protagonistes. À l’image d’autres compilations jouant la carte de la nostalgie comme Rare Replay, il est ici autorisé de rembobiner afin d’éviter une situation inextricable. Il est également permis d’effectuer une avance rapide, ce qui multiplie la vitesse d’un jeu au point de le rendre pratiquement injouable. Pour terminer, un mode miroir est de la partie et inverse la gauche de la droite, comme son nom le sous-entend.
La version PC dispose d’une mise à jour lui permettant de bénéficier des nouveautés apportées par les moutures Xbox One et PlayStation 4. Une option VR donne la possibilité de jouer à tous ces classiques en réalité virtuelle, les yeux rivés sur l’écran cathodique de la petite chambre d’ado.
Au rayon des regrets, il est dommage de constater que le contenu bonus (baptisé extra) soit ici cantonné à l’affichage de succès, et, parfois, des scores en ligne et autres missions annexes à tenter. Nous aurions vraiment apprécié retrouver les petits reportages comme à l’époque de l’édition Ultimate, et mettre la main sur des documents préparatoires comme cela existe sur Street Fighter 30th Anniversary Collection. Autant d’éléments qui auraient pu donner une compilation vraiment complète qui ne se contente pas “que” d’apporter des roms au sein d’une interface soignée. Les défis bonus demeurent particulièrement appréciables, même si le fait qu’ils ne soient pas systématiques fait perdre un peu de force à la proposition.
Points forts
- Plus d’une cinquantaine de jeux, de genres variés
- Pas mal d’options de personnalisation
- Du mode multi en ligne et en local
- La chambre d’ado comme interface, une bonne idée
Points faibles
- Il manque encore de gros titres adulés (et des sorties plus confidentielles), surtout sur PS4 et One
- Un contenu bonus (interviews, etc.) quasiment inexistant
- Aurait mérité plus de défis annexes
Si le vieil adage dit qu’il vaut mieux se souvenir d’un paradis en le quittant que de le transformer en enfer en y restant, SEGA a su concevoir un cocon bien douillet pour accueillir ses légendes de l’époque Mega Drive et raviver la flamme. L’émulateur, qui permet d'accéder à beaucoup d’options, donne vie à plus d’une cinquantaine de classiques adulés par les fans. La sélection est variée même s’il manque encore quelques titres phares. Nous regrettons surtout l’absence de vrais contenus bonus et la rareté des défis annexes.