Telltale Games n'a pas chômé depuis la sortie de la saison 1 de The Walking Dead en 2012 et adapte désormais à tour de bras les franchises populaires. Après avoir écrit une nouvelle page de la vie de Bruce Wayne et de son alter ego Batman luttant tous deux pour nettoyer les rues malfamées de Gotham, le studio s'intéresse à une nouvelle licence en vogue du côté de Marvel cette fois-ci. Les Gardiens de la Galaxie et leur humour potache reviennent plus "losers magnifiques" que jamais au cours d'une aventure inédite à mi-chemin entre les films du Marvel Cinematic Universe (MCU) et la nouvelle génération de comic books.
The B-Team
Le destin de l'univers est une nouvelle fois entre les mains de Star-Lord et sa troupe de bout-en-train engagés malgré eux dans une lutte sans merci face à Thanos et ses plans de domination de ce plan de l'existence. Le Titan Fou est à la recherche de la Forge de l'Éternité, une relique capable de ressusciter les morts... du simple défunt à un peuple tout entier. Mais l'équilibre vie-mort se doit d'être respecté car tout bienfait nécessite un sacrifice. Durant leur périple, les Gardiens font la connaissance d'un nouvel ennemi, Hala The Accuser... une commandante en chef placées à la tête des derniers survivants du peuple Kree. De cette rencontre fortuite naît l'un des vilains les plus coriaces et dangereux des univers Marvel.
Les Gardiens ont cette fâcheuse tendance à tout foirer en beauté avant de sauver l'univers du naufrage avec un plan capillotracté dont eux seuls ont le secret et cela se répète une fois de plus. Les situations rocambolesques s'enchaînent sans prendre le temps de la réflexion et reflètent les raisonnements sans queue ni tête de ces antihéros. Et le ton si particulier des films et des comics épice cette production Telltale avec un humour caustique qui cogne allègrement sous la ceinture. Sans oublier cette bande originale directement débarquée des années 80's qui fait mouche dès les première notes jouées et qui accompagne à merveille les péripéties de ces losers attendrissants.
L'arc narratif inédit extrait de la plume des scénaristes souffre de quelques passages sans grande utilité et d'une durée de vie ne dépassant pas les 7 heures de jeu. Les Gardiens de la Galaxie "by Telltale" se démarque tout de même par cette envie de dévoiler au monde le passé de ces protagonistes. Rocket, Groot, Gamora, Peter Quill, Drax... le titre nous révèle le passé souvent sombre de ses personnages. Et Guardians of the Galaxy les vénère. L'amour qui se dégage de chaque ligne de texte, de chaque situation est indéniable et nous saute au visage. Sans jamais quitter leur état de créatures de pixels, ces héros prennent vie et nous arrachent en continu un sourire jamais forcé. Seule la mise en scène est à pointer du doigt. Celle-ci oscille entre efficacité, épique et médiocrité sans crier gare et cette fâcheuse tendance à jouer avec nos nerfs chatouille une frustration jusqu'ici plongée dans un profond sommeil.
Malgré ces quelques errements à déplorer, ce nouvel épisode des aventures des Gardiens est une petite pépite corrosive qui ravira les fans de la franchise de par sa fidélité au lore et son récit encore jamais conté. Et pour couronner le tout, Telltale Games offre aux anglophobes des sous-titres français qui, une fois n'est pas coutume, oublient fautes d'orthographe et bugs en tout genre. La vie est belle à bord du Milan. Let's rock'n roll !
Une introduction groovy
C’est dans les vieux vaisseaux...
Attendu au tournant par un parterre de joueurs prompts à fustiger Telltale pour son manque d’innovation, Guardians of the Galaxy ne déçoit pas ses détracteurs en perpétuant le recyclage d'une recette vieille de 5 ans. Conversations à choix multiples, mémoires durables et comportements évolutifs des personnages… le studio s’appuie sur un savoir-faire devenu certes redondant, mais parvient une fois encore à nous emporter dans cet ouragan de choix et de conséquences propres à ses productions. Au gré des discussions, des prises de décision… des amitiés et/ou inimitiés se dessinent. Les personnages ont comme à leur habitude une mémoire et un mot déplacé peut être fatal à une relation naissante. Cependant, Telltale n’est jamais parvenu à s’affranchir de ses écrans de fumée dissimulant une aventure linéaire.
The Walking Dead : A New Frontier a triomphé de ce mal qui ronge le travail d’écriture des scénaristes. Le choix était jusqu’ici une illusion, mais Telltale tente et réussit à gommer de sa formule ce désagréable sentiment d’être embarqué dans un train lancé à grande vitesse sur un monorail. Les décisions prises ne sont pas seulement une impression mais ont bel et bien un impact sur les événements et ce plaisir de se sentir utile est revigorant. A plusieurs reprises, de véritables choix s’offrent à nous et de ces derniers dépend la destinée d’un ou plusieurs prota/antagonistes. La destinée cosmique de nos héros est enfin le résultat de notre aventure même si la destination finale demeure inchangée. “Qu'importe l'issue du chemin quand seul compte le chemin parcouru.” et c’est bien là l’essentiel dans un jeu marqué du sceau de Telltale Games.
Pour le reste, le studio ne s'embarrasse d’aucune innovation majeure. A la différence des précédents projets, l’exploration occupe une part un peu plus importante et se dote d’un scanner pour résoudre des énigmes où le challenge est unilatéralement absent. Mais ces séquences ont le mérite de casser le rythme et de souffler une brise libertaire sur une progression trop linéaire. Les combats quant à eux restent un peu plus en retrait. Les grandes phases de QTE à rallonge sont du voyage, mais leur présence s’estompe au profit des conversations et du développement des personnages. Car Telltale balbutie sa mise en scène. Les séquences manquent cruellement de peps. L’épique répond parfois aux abonnés absents et ne rend jamais hommage à la frivolité qui caractérise les Gardiens.
Voyage au centre de la "terre"
Retour vers les 80’s
Telltale… Telltale… Telltale… C’est par la plume et un profond respect des licences qu’il adapte que le studio s’est forgé une réputation qui année après année s’étiole la faute à un moteur obsolète et une réalisation à des parsecs de la concurrence. Guardians of the Galaxy souffre d’animations à la rigidité exemplaire, de transitions caméra peu inspirées et de visuels sauvés du naufrage par cette direction artistique “comics” laissant les aplats de couleurs et le rendu crayonné transpirer à l’écran. Ce sentiment de voir une bande-dessinée s’animer est tenace et emplit nos coeurs d’une joie justifiée par des clins d’oeil faits à l’ensemble de la franchise et autres superstars de la Science-Fiction.
Le design des personnages, des vaisseaux et des décors empruntent grandement aux films du Marvel Cinematic Universe sans pour autant oublier la nouvelle génération de Gardiens née dans le comic book de 2008 et composée de Star-Lord, Rocket Raccoon, Groot, Drax et Bug (avant d’être rejoint par Gamora à la fin de l'arc Annihilation Conquest). Guardians of the Galaxy échappe tout de même aux sempiternels crashs et ralentissements inhérents aux productions du studio et s'autorise certains effets visuels chatoyants. Une attention louable, mais qui ne peut à elle seule servir d'arbre pour cacher cette forêt aux faux airs d'obsolescence programmée.
Une confrontation titanesque
Points forts
- Un arc narratif inédit des Gardiens de la Galaxy
- Le joueur a un véritable impact sur l'histoire et ses événements
- Une bande originale 80's détonante
- Une direction artistique "comics" empruntant au MCU et au comics (2008)
- Une aventure intégralement sous-titrée en français
Points faibles
- Une réalisation à des parsecs des standards actuels
- Des combats manquant cruellement de dynamisme
- Un gameplay copié-collé des jeux précédents
- Une durée de vie ne dépassant pas les 7 heures
A ceux qui espèrent secrètement une révolution... passez votre chemin. Guardians of the Galaxy innove à aucun moment et récite ses gammes sans jamais s'aventurer en dehors des sentiers tracés par les productions précédentes. Le seul et unique intérêt de cette adaptation réside dans la fidélité du jeu aux matériaux d'origine et dans l'amour qui se dégage d'un récit pensé pour mettre en valeur nos losers magnifiques. L'humour, la bande originale et l'arc narratif inédit méritent à eux seuls ce détour galactique. Si vous êtes fans des Gardiens, foncez sans plus tarder !