Genre décidément en vogue chez les développeurs indépendants, le Rogue-like est à l’honneur dans Flinthook, dernière création du studio Tribute Games. Un concept de jeu simple et addictif, qui peut vite s’essouffler si l’enrobage n’est pas de qualité. Avec ses graphismes en pixel art ainsi que son savant mélange entre plateforme et action, Flinthook a tout du petit jeu sympa, parfait pour occuper de courtes sessions. Qu’en est-il réellement ? La réponse dans les lignes qui suivent.
Pixel Pirate
D’entrée, au lancement du jeu, dès lors que sa musique entêtante et entraînante à souhait, ainsi que son design global original vous sauteront à la figure, vous constaterez que Flinthook n’est pas qu’un Rogue-like générique comme il en pullule aujourd’hui. Petite remise en contexte : vous incarnez un pirate de l’espace dont le destin, en tant que chasseur de primes, est d’aborder des vaisseaux en quête de trésors et de têtes mises à prix.
On en restera là au niveau du scénario, ce qui est regrettable mais finalement peu gênant pour se plonger dans l’ambiance et se motiver à enchaîner les parties. Le pixel art de Flinthook a sa petite touche personnelle qui accroche immédiatement. Personnages, décors, couleurs, animations… Après s'être fait la main sur des jeux à la qualité variable comme Ninja Senki ou Mercenary Kings, on sent que Tribute Games maîtrise désormais son sujet. Le tout est sublimé par un design sonore à faire frétiller votre âme de retrogamer.
Facile à aborder…
Aux commandes de cet Albator 2.0, vous devrez sélectionner un vaisseau à explorer puis parcourir diverses mini-salles générées de façon procédurale, avec pour objectif de récupérer un certain nombre de pierres, nécessaires à l’apparition du niveau où apparaîtra votre cible. Le tout avec un bel arsenal à votre disposition : un petit pistolaser, une ceinture capable de ralentir le temps, une arme secondaire à utilisation unique (un tonneau explosif au départ, d’autres sont rapidement déblocables), sans oublier le fameux « crochet-grappin ».
Ce dernier s’affiche comme la véritable force du gameplay de Flinthook. Grâce à cet accessoire aussi classe qu'indispensable, vous pourrez virevolter à travers les niveaux mais également faire éclater les bulles protégeant certains ennemis, le tout procurant de bonnes sensations grâce à une assistance à la visée offrant une maniabilité efficace. Autant vous dire que le fun est immédiat et que le jeu brille par son dynamisme... à condition de jouer au pad, le combo clavier / souris étant quasiment inenvisageable si vous comptez être un minimum rapide et précis dans vos tirs. Un petit temps d'adaptation est toutefois requis : le stick droit est inutile, les déplacements et la visée passeront obligatoirement par celui de gauche.
… mais dur à maîtriser
Dans la pure tradition des Rogue-like, Flinthook offre un certain challenge qui peut rapidement devenir une source de frustration. Si vous terminerez probablement les trois niveaux nécessaires pour atteindre le premier boss haut la main, vous mourrez sans doute à plusieurs reprises avant de venir à bout de celui-ci, vous obligeant au passage de reprendre votre progression à zéro et de commencer un nouveau "run".
La comparaison avec Rogue Legacy, un ténor du genre, est inévitable. Il vous arrivera de passer d’une salle à l’autre sans difficulté, comme de passer d’une salle extrêmement facile à une beaucoup plus ardue, bourrée d'ennemis ou mettant à l'épreuve votre agilité, qui vous prendra la moitié de votre vie sachant que celle-ci ne se régénère pas lors des transitions entre chaque niveau. On regrettera le manque de lisibilité de certaines salles surchargées de pièges ou d'éléments de couleurs gris, pas toujours faciles à apercevoir par rapport au fond plus sombre, ainsi que certains imperfections de gameplay. Il est par exemple fréquent de perdre bêtement de la vie après s'être accroché à une ancre alors que l'on voulait faire péter la bulle d'un ennemi.
Les plus téméraires exploreront tous les tableaux d'un niveau pour récolter des bonus / malus temporaires, ou glaner un maximum de pièces d'or à dépenser chez des marchands hauts en couleurs. Vient s’ajouter à tous ces éléments de jeu un aspect de personnalisation, puisqu’au fil de vos échecs ou réussites, vous amasserez de l’expérience qui augmentera votre rang. Plus celui-ci est élevé, plus le marché noir sera fourni en atouts, comprenez-là des améliorations permanentes pour votre petit héros, allant de la simple augmentation de votre barre de vie à l'amélioration de votre cadence de tir, sachant que vous ne pourrez en sélectionner et équiper qu'une poignée avant chacun de vos raids. Le tout est monnayable contre les pierres vertes récoltées en sortant victorieux d'un vaisseau. Ainsi, vous n'aurez que rarement la frustration d'avoir effectué un run inutile, tant ce système de progression est efficace.
Flinthook pêche malheureusement par son manque de boss, proposant certes des affrontements réussis mais se comptant sur les doigts de la main. Avec un minimum de concentration et accessoirement de chance sur la construction des niveaux, on finit ainsi à en faire rapidement le tour, du moins bien plus vite qu'un The Binding of Isaac ou un Enter the Gungeon pour ne citer qu'eux, la faute également à un gameplay qui se renouvelle peu au fil des heures. Les plus motivés pourront tout de même s'aventurer dans le mode infini ou défier les versions difficiles des boss, déblocables contre un bon nombre de pierres vertes. Des défis, souvent corsés, sont également proposés de manière quotidienne et hebdomadaire.
Malgré ses défauts, il y a au final toujours une bonne raison de lancer Flinthook, qui vous contaminera du syndrome « aller, encore un dernier run et j’arrête ! ». C’est finalement le signe montrant que nous avons là un Rogue-like bien foutu. Il ne reste plus qu'à espérer d'éventuels portages Switch ou Vita, tant Flinthook semble être le compagnon idéal du support portable.
La chronique d'At0mium sur Flinthook
Points forts
- Direction artistique au top
- Des boss réussis...
- Difficulté bien calibrée...
- La B.O catchy à souhait et le sound design de qualité
- Fun et addictif : un bon Rogue-like en somme
Points faibles
- Un gameplay qui se renouvelle peu
- ... mais pas assez nombreux
- ... malgré quelques détails frustrants (pièges parfois peu visibles, le problème des bulles...)
Dès les premières secondes de jeu pad en main, on sait que Flinthook nous fera passer un bon moment. Arborant un pixel art du plus bel effet et empruntant des éléments d'action et de plateforme, il se distingue sans mal des autres Rogue-like du marché, sans non plus s'inscrire comme un incontournable. Le dynamisme qu'il dégage grâce à sa maniabilité très plaisante et ses mécaniques de jeu simples parviennent tout de même à le hisser au rang de jeu addictif sur lequel on revient régulièrement pour passer un bon moment.