C’est un peu la même rengaine chaque année. Alors que certains AAA connaissent des échecs commerciaux, l’éditeur Focus débarque avec sa nouvelle version de Farming Simulator qui s’écoule comme des petits pains. Reprenant le concept des simulations de métiers qui aura donné naissance à bon nombre de titres restés dans les annales pour leur médiocrité, le bébé de Giants Software se démarque grâce à ses activités fidèlement retranscrites et une foule de possibilités. Souhaitant continuer sur cette lancée, l’épisode 2017 nous promet tout un tas de nouveautés qui feront saliver les fans de métiers agricoles. Améliorations graphiques, occupations inédites et nouvel environnement, ces ajouts censés pousser l’expérience encore plus loin sont-ils intéressants ?
Au rayon des nouveautés
Comme tout jeu annualisé qui se respecte, ce Farming Simulator 17 n’est pas là pour chambouler la recette établie, mais bien pour l’amener plus loin. Dans cette optique nous avons tout d’abord une mise à niveau graphique des plus appréciables. Pas franchement connu pour ses qualités visuelles, le titre s’enrichit de modèles plus détaillés (notamment les arbres), d’effets de lumière également plus convaincants. On reste évidemment assez loin des pointures techniques mais le rendu est désormais plus que respectable pour un jeu du genre. Notez également que les différents engins disponibles sont encore plus détaillés qu’auparavant, ce qui reste certainement la plus grande réussite technique de Giants Software.
Les véhicules justement, parlons-en. La collection de cette édition 2017 compte désormais plus de 250 références avec l’apparition de nouvelles marques (Fendt, Massey Ferguson, Challenger, Valtra), un roster particulièrement conséquent donc. Comme nous l’avons vu précédemment, leur modélisation étant exemplaire, les amateurs du milieu agricole ne seront clairement pas perdus. Enfin, nous citerons également Goldcrest Valley, le nouvel environnement tout droit sorti de la campagne américaine. Particulièrement joli et agréable à parcourir, ce dernier offrira une bonne alternative aux joueurs qui ne sont pas particulièrement friands du paysage est-européen. Pour ce qui est des ajouts de fond, nous avons donc affaire à des éléments plutôt réussis et bienvenus.
Des possibilités, toujours plus de possibilités
Nous avons donc enfilé nos bottes, notre chemise à carreaux obligatoire avant de nous rendre à Goldcrest Valley en mode Carrière. Comme dans les précédents opus, ce mode nous met à la tête d’une ferme endettée à hauteur de 75.000 € qu’il faudra mener à la prospérité. Pour cela pas de secret, Farming Simulator 17 se veut toujours aussi précis et proche de la réalité avec un ensemble d’actions bien précises à effectuer. Labourer, fertiliser, ensemencer, récolter, stocker, transporter et enfin, revendre, autant d’étapes qu’il faudra réaliser à l’aide différents engins / outils avant de pouvoir toucher quelques deniers. Le tout vous demandera donc de vous déplacer un peu partout dans votre domaine, mais également d’aller en ville pour vendre votre production. Bref, côté simulation nous sommes servis.
La question est maintenant de savoir si le tout se prête réellement au jeu vidéo. Sur ce point tout le monde aura son avis, certains seront vite pris au jeu, d’autres seront certainement plus sceptiques. Il faut dire que le titre se la joue sandbox à 100 %, mettant de côté les éventuels modes scénario que nous pouvons retrouver dans d'autres simulations. De manière purement objective, Giants Software a toutefois fait en sorte de séduire un maximum de joueurs en allant puiser ici et là des éléments à la mode. Nous avons ainsi un petit open-world plutôt sympathique, bien qu’un peu vide. Pour corriger un peu le tir, cette édition 17 incorpore des sortes de quêtes annexes accessibles par l’intermédiaire des champs environnants. Mais le cœur du titre n’est clairement pas là, mais plutôt dans les possibilités de culture.
En effet, à la ferme, le contenu s’est étoffé. En dehors, des tournesols, soja et autres nouvelles plantations, nous avons également le droit à des véhicules inédits provenant notamment de chez Fendt, Massey Fergusson et autres références que nos amis agriculteurs chérissent. Dans un même ordre d’idée, les cochons rejoignent les vaches, moutons et poules dans vos enclos. Bref, vous l’aurez compris, sans chambouler le principe de base de Farming Simulator, cette version 17 fourmille de petits ajouts ici et là que les fans sauront apprécier.
Des problèmes qui reviennent
Malheureusement, en se contentant d’ajouter des contenus à droite et à gauche, Giants Software en oublie de corriger certains problèmes vieux de plusieurs années. Commençons par la physique qui, sans surprise, est toujours imprévisible et capable de faire "groover" votre tracteur lors d’un contact inattendu. À pieds, il nous est également arrivé de rester coincé entre deux blocs après un saut malencontreux, un problème particulièrement frustrant qui se débloque fort heureusement tout seul au bout de quelques secondes.
Etant donné la nature particulièrement répétitive des tâches entourant la gestion des champs, nous avons la possibilité de recruter des employés qui se chargeront d’effectuer le travail ingrat à notre place. Fonctionnalité louable sur le papier, mais bien moins dans les faits. L’intelligence artificielle ne semble en effet pas être le fort des développeurs et vos petites mains finiront bien vite bloquées par un bout de champs qui ne leur plaît pas. On passe finalement beaucoup trop de temps, un comble pour quelque chose qui aurait dû nous en faire gagner.
Enfin finissons sur l’éternel débat du scénario. Si beaucoup de joueurs s’amusent suffisamment en gérant leur exploitation, remboursant leur dette et rachetant champs sur champs, le titre aurait très certainement gagné à proposer une campagne dédiée aux nouveaux venus. En effet, en l’état, nous sommes lancés dans un pâturage avec pour seule consigne, l’obligation de rembourser un emprunt auprès de la banque. Ce côté sandbox un peu extrême risque d'en déranger plus d'un. On aurait pu imaginer un mode campagne bien séparé du mode carrière avec des objectifs et une aventure plus scénarisée. Avec les outils de modding offerts par le studio, cela aurait été l’occasion pour la communauté de briller.
Récolte et vente, la vie d'un agriculteur
Le modding
Alors que le modding reste l’apanage des joueurs PC, Giants Software avait créé la surprise en annonçant que les extensions créées par la communauté seraient également téléchargeables sur consoles. Cela prend la forme d’un outil accessible sur le menu principal et vous permettant de faire votre petit marché. Malheureusement, si sur un titre tel que Skyrim, l’offre est particulièrement fournie, c’est beaucoup moins le cas ici. En effet, vous retrouverez essentiellement des skins de véhicules et quelques ajouts peu intéressants comme des effets d’éclaboussement supplémentaire ou des ajustements de caméra. Bref, si le potentiel est là, force est de constater que le catalogue est pour le moment bien maigre, ne vous attendez donc pas à renouveller votre expérience avec les mods…
Points forts
- Un belle amélioration graphique
- Des activités très nombreuses et diversifiées
- L'aspect simulation particulièrement pointu
- Une modélisation des véhicules exemplaire
- Le nouvel environnement Goldcrest Valley, très réussi
- La disponibilité des mods sur PC ET consoles
Points faibles
- La physique toujours aussi folle
- Une intelligence artificielle aux fraises
- Le côté sandbox rebutant pour les néophytes
- Les mods très limités, aussi bien dans leur action que dans leur nombre
Si prises une par une, les différentes composantes de Farming Simulator peuvent paraître dépassées, force est de constater que l’ensemble s’avère finalement solide. Et c’est certainement ce qui fait tout le sel de cette série, ce que Giants Software promet, Giants Software le fait mieux que quiconque sur le marché. Particulièrement pointu sur l’aspect simulation, ce Farming Simulator a également la chance de proposer un catalogue très fourni de véhicules, plantations et autres détails importants pour les amateurs d’agriculture. Car c’est bien à ces derniers que s’adresse le titre puisque le côté sandbox et très froid de l’aventure qui s’offre à nous risque de rebuter toujours autant les nouveaux venus. Au rayon des points faibles, nous avons un moteur physique qui, malgré quelques améliorations reste à la traîne, tout comme l’intelligence artificielle. En définitive, cette version 17 reste la référence des simulations agricoles grâce à ses quelques correctifs et nombreux ajouts, mais la route vers l’excellence est encore longue…