Dans la galaxie des simulations agricoles, l'indétrônable Farming Simulator 17 règne en maître. Au fil des années, sans se soucier des railleries, la série de Giants Software a tout dévoré sur son passage et l'édition qui se profile, toujours plus complète et détaillée, est destinée à suivre le même chemin que ses ainés. En clair, pour déboussoler le champion de la discipline, il va falloir se lever tôt ! Depuis quelques temps, certains jeux tentent de marcher sur les platebandes du patron, et Professional Farmer 2017 en fait partie. Culture des champs, gestion des semences, achat et vente de matériel et de bétail... tout est fait pour satisfaire les amoureux de la terre et des bêtes. Seulement voilà, après quelques heures passées dans les prés, la sentence est sans appel : Farming Simulator peut dormir tranquille.
Dès l'écran-titre, Professional Farmer 2017 ne s'encombre d'aucune fioriture. En dehors du mode standard, le joueur doit se contenter d'un didacticiel apprenant les différentes facettes du métier. Pendant une demi-heure, on participe ainsi à une série d'objectifs, allant de la culture d'un champ (labourer, semer, fertiliser...) à l'élevage des animaux. De cette manière, les développeurs guident le joueur afin que celui-ci s'adapte aux différents bâtiments et matériels agricoles. Tout est assez bien expliqué et la compatibilité avec la manette est appréciable. Pour celles et ceux qui ont un peu de mal avec le couple clavier/souris, sachez que le pad Xbox 360 est parfaitement reconnu. Mais qu'on se le dise, le tutoriel n'est qu'une première étape mais on s'étonne qu'il n'aille pas plus loin dans les explications. En effet, comme vous allez le voir, Professional Farmer 2017 dispose d'un vaste champ (décidément, on y revient toujours) de possibilités.
DUR LABEUR
Le jeu de Vis Games ne bouleverse pas les standards établis. Concrètement, vous disposez d'une ferme (où vous passez le plus gros de votre temps) réunissant votre matériel, les silos et vos animaux. À partir de cet endroit, vous pouvez explorer les environs et notamment vous rendre au village pour vendre vos produits et vous procurer de nouvelles machines. Avec sa vingtaine de champs cultivables, Professional Farmer 2017 offre pas mal de liberté et il est même possible de personnaliser son tracteur en modifiant sa couleur. Malheureusement, toutes ces bonnes intentions explosent dès que l'on se penche sur le gameplay du jeu. Par rapport à un Farming Simulator, le feeling est beaucoup plus arcade. Les réactions du tracteur sont surréalistes (accélération bien trop rapide, freinage trop longuet...) et on comprend mal comment des champs peuvent être cultivés à une telle vitesse (l'accélération ne s'adapte pas en fonction de la machine attelée). Quant à la marche arrière, elle devient catastrophique lorsqu'on se retrouve à vouloir dételer une remorque. Cela donne lieu à des bugs improbables, comme des machines qui flottent ou qui se positionnent de façon hallucinante. Vraiment pas top pour l'immersion !
INTÉRÊT À DEUX VITESSES
Au fil des heures, on développe ses cultures, on achète de plus en plus d'animaux, on vends ses produits et... on tourne vite en rond. L'intérêt s'essouffle, la faute à une marge de progression trop limitée et l'aide des ouvriers (que l'on embauche) n'y change rien. À vrai dire, c'est même le contraire puisqu'il suffit d'accélérer le temps en les laissant gérer pour qu'il vous mâche tout le travail. Dans ces conditions, il ne reste pas grand-chose pour espérer du challenge, même en augmentant la difficulté. C'est dommage car l'environnement champêtre, avec ses champs, ses montagnes, est plutôt sympa. Les véhicules sont également bien modélisés (plusieurs licences sont présentes) et on a même le droit, de temps à autre, à des effets de lumière réussis. Mais ça ne suffit pas à effacer le fait que les lieux soient totalement vides (pas de circulation, pas d'habitants...) et que le contenu global ne soit pas suffisant pour tenir le joueur en haleine. On dénombre aussi une quantité de choix étranges, comme des champs qui sont éloignés de la ferme (un bon moyen de gonfler artificiellement la durée de vie), une map séparée en plusieurs zones, avec un loading à chaque entrée de tunnel ou encore des phares et un gyrophare qui diffusent la lumière de façon un peu bizarre. Ajoutez des bruitages très moyens et vous conviendrez que Farming Simulator n'a vraiment rien à craindre. À tous les niveaux, le maître surpasse l'élève. On finira tout de même cet article en signalant la variété et la qualité des musiques. Se retrouver sur les routes de montagne avec une musique orchestrale, mêlant piano et cuivres à la Hollywood, ça fait son petit effet !
Points forts
- Ambiance champêtre
- La musique !
- Les licences
Points faibles
- Techniquement dépassé
- Un monde complètement vide
- Réactions surréalistes du tracteur
- Les ouvriers qui font tout
- Contenu bien trop limité
- Approche trop arcade
- Une quantité de choix bizarres
Sans être innommable, Professional Farmer 2017 n'a pas les reins assez solides pour supplanter Farming Simulator. Trop léger en contenu, trop perfectible sur le plan technique et ludique, il peine à trouver un juste équilibre entre son gameplay très arcade et sa recherche de réalisme. Déséquilibré, non exempt de bugs, il n'intéressera que les férus du genre... qui ont retourné Farming Simulator 16 dans tous les sens. Et avec la suite qui se profile, il va sans dire que le 2018 à intérêt à faire très fort. En l'état, le maître peut rouler des mécaniques, il ne risque rien.