Jeu de tir à la première personne orienté Survival-Horror, Dead Island Riptide faisait directement suite au premier opus. Lancé en avril 2013 soit 1 an et demi après Dead Island, ce nouvel épisode reprenait les forces et faiblesses de son aîné tout en y proposant un nouveau monde à explorer pour un jeu aux allures d’épisode de transition. Surfant sur la sortie de la Dead Island : Definitive Edition, Riptide en profite pour faire également peau neuve et s’intégrer à la Dead Island Definitive Collection rassemblant l’intégralité des titres marqués du zombie tropical.
L’infection de morts-vivants ayant frappé l’île de Banoi s’est de nouveau répandue ne laissant que mort et désolation derrière elle. La station balnéraire du premier Dead Island laisse place dans Riptide à un monde plus sauvage rappelant l’île du Docteur Moreau. Village de pêcheurs, pont de singe, routes terreuses et zombies donnent vie à ce nouveau monde ouvert conçu par Techland.
Dead Island Riptide : Une évasion sous tension
De prime abord, Dead Island Riptide est un copier-coller dans la plus pure tradition de son prédécesseur. Survival-horror de par son lore et les créatures hantant les lieux, ce nouvel épisode s’articule autour de l’exploration et des affrontements. Toujours aussi violents, les armes contondantes et tranchantes éclatent et découpent les ennemis disposés sur votre chemin tandis que le pistolet de détresse les enflamme transformant ces êtres putréfiés en torche humaine. Les mécaniques RPG reprises de Dead Island apportent de nouveau cette immersion si chère aux joueurs. Loot, craft, compétences et améliorations des armes accompagnent le héros dans son aventure, lui assurant un arsenal et des aptitudes lui permettant de se frayer un chemin sur l’île. A l’exception du cadre dans lequel se déroule cette nouvelle pandémie, les nouveautés se font rares dans Riptide. Armes et créatures inédites égayant un casting déjà-vu.
La force de ce Dead Island 1.5 réside avant tout dans son aspect film de série B totalement assumé. Personnages caricaturaux au possible portés par un doublage rappelant les grandes heures de Nanarland, scénario sans véritable intérêt, les amateurs de B-Movie se sentiront comme chez eux. L’introduction, quant à elle, évite l’écueil du premier épisode. Une évasion sous la pluie avec fusil à pompe et matraque télescopique pour alliés agrémente un début de périple haletant avant de retomber dans les travers de la saga. Monde ouvert statique, missions et quêtes répétitives sont au rendez-vous au grand dam des joueurs.
Dead Island Riptide : Quand on arrive en ville
Cette Definitive Edition ne déroge pas à la règle du remaster opportuniste. Aucun contenu additionnel à se mettre sous la dent, la campagne principale occupera l’essentiel de votre temps. Et la restauration suit ce principe. A l’exception de textures plus fines et d'un système d'éclairage optimisé, le lifting se contente du strict minimum, se targuant d’un framerate stable à 30fps… les 60fps auraient été une véritable plus-value.
Test de Dead Island : Riptide (PC/PS3/Xbox 360)
Si Dead Island avait étonné en mixant les genres du RPG, du FPS et du survival, sa suite ici présente ne bénéfice plus de l'effet de surprise. Pas bien grave puisque les développeurs de Techland semblent avoir sorti ce Dead Island Riptide pour contenter les fans avant un probable troisième épisode. Cependant, au-delà de son aspect Dead Island 1.5, Riptide vaut-il vraiment la peine qu'on s'y attarde ?
Dead Island Riptide est ce qu'on pourrait appeler un épisode de transition. Certes, aucun nouveau segment n'a encore été officialisé mais on ne doute point que Techland planche déjà sur la question, d'autant que la fin de cet opus sonne par certains côtés comme celle de 28 Semaines Plus Tard. Du coup, votre ressenti variera en fonction de votre connaissance du précédent opus dont ce Riptide n'est au final qu'un clone apportant quelques paresseux ajouts ici et là. Pour autant, et aussi paradoxal que cela puisse paraître, Riptide s'adresse aux fans du premier Dead Island, dont il est la suite directe, tout en faisant du gringue à tous les autres joueurs en leur proposant un jeu aussi vaste que son prédécesseur, agrémenté de nouvelles créatures, armes et autres joyeusetés. Dans ce cas, difficile d'émettre un jugement net et tranché quant à la valeur de ce titre tant la balance est finalement équilibrée entre la frustration et la joie de replonger à nouveau dans cet enfer paradisiaque.
Paradis artificiel
Pour celles et ceux qui prendraient le bateau en marche, sachez que Dead Island est un peu au jeu vidéo ce que Planet Terreur est au cinéma : un produit au scénario loufoque complètement kitsch mais foutrement jouissif. Ainsi, le premier volet de la saga de Techland nous contait les déboires de plusieurs personnages bloqués sur une île infestée de zombies. Du gros bis qui tache donc avec tout ce que ça implique de personnages caricaturaux et de scénario prétexte à un monceau de tripailles. Vu sous cet angle, le tout pouvait sembler suicidaire sauf que les papas de Call of Juarez eurent la bonne idée de maximiser cette ambiance B-Movie afin de proposer une aventure menée tambour battant empruntant à moult genres du jeu vidéo tout en développant un système de jeu plus profond qu'on pourrait l'imaginer de prime abord. Le résultat, surprenant à plus d'un titre, optait pour une progression à base d'EXP et de compétences à débloquer pendant que l'obligation de récupérer tout ce qui traîne pour créer des armes de fortune offrait aux rixes au corps-à-corps un aspect brut de décoffrage. Sans surprise, Dead Island Riptide reprend la formule en n'omettant pas de saupoudrer le tout de quelques ingrédients originaux.
Copie conforme
S'ouvrant sur la fin directe de Dead Island, Riptide nous remet rapidement dans le bain. Ainsi, après avoir importé son personnage de Dead Island ou opté pour l'une des cinq badernes disponibles (un seul aventurier étant inédit) débutant directement au Niveau 15, nous voilà à nouveau face au cauchemar. A peine le temps de sourire face aux situations et personnages plus clichés que jamais qu'il faut déjà s'échapper d'un navire militaire venant de s'échouer. Retour au point de départ, et c'est reparti pour une excursion à travers la jungle pour tenter d'en savoir un peu plus sur les origines du virus, la façon de s'en débarrasser et éventuellement trouver un moyen de prendre la poudre d'escampette. Si rapidement, l'exploration prime sur le scénario dont l'intérêt est de toute façon aussi important qu'un Season Final de Derrick, un sentiment de déjà-vu s'invite prestement. Et pour cause, la construction de Riptide est un décalque de celle de son grand frère. La progression à travers une jungle, un immense village servant de hub, des tunnels japonais (remplaçant au pied levé les égouts de Dead Island), une nouvelle ville, une base militaire, tout, absolument tout, est calqué sur le premier épisode. Sachez donc que si vous êtes à la recherche d'originalité, vous n'êtes pas au bon endroit. Par contre, si cet aspect ne vous ennuie pas plus que ça, vous devriez une fois encore prendre un pied immense.
A gore et à cri
Ainsi, si Riptide puise sa force dans les idées de son aîné, il est indéniable que malgré l'absence totale d'ambition du projet, le titre s'en sort grâce à des mécanismes parfaitement huilés. Les zombies courent, frappent, crachent, quelques nouveaux venus nous hurlent dans les oreilles afin de nous déstabiliser et dans ce chaos infernal, l'accent est toujours mis sur la création d'armes bien qu'on puisse dénicher assez vite une palanquée d'armes à feu. Alors oui, on peut déplorer un manque de mods inédits, ok, nos personnages disposent des mêmes capacités mais étrangement, si on est conscient de tous ces défauts, il est à nouveau délectable de parcourir l'aventure. Bien entendu, impossible de se mettre des œillères quand on songe aux nouveautés qui se résument ici à quelques armes supplémentaires (les mines, un lance-missiles ou diverses armes blanches), un nouveau véhicule (le bateau) et les fameuses phases de tower defense. Concernant ce dernier point, autant dire que Techland aurait pu s'en passer. En effet, ces passages vous demanderont de barricader un QG de fortune en plaçant des barbelés et des gatlings à des points stratégiques puis d'arroser pendant de TRES longues minutes des zombies et ce jusqu'à ce que la Horde soit complètement anéantie. Le nom n'est pas anodin puisque ces séquences ne sont ni plus ni moins qu'un mode Horde au sein de l'aventure Solo ou Coop vu qu'il est bien entendu toujours possible de jouer avec trois amis. Bref, le tout s'avère inutile vu qu'entre deux phases de tower defense, on défonce du zombie toutes les cinq minutes.
Sea, sex and gun
Finalement, il est difficile de vivement conseiller Riptide à ceux qui ont fait le précédent opus tant on nous sert ici le même jeu se déroulant dans des environnements différents noyés sous un soleil radieux. Mais d'un autre côté, si vous avez aimé le premier épisode, vous devriez logiquement vous marrer avec ce Riptide, même si Techland ne s'est même pas embêté à régler les défauts de son aîné. En somme, on trouve toujours quantité de petites choses agaçantes (certains sauts qui passent mal, le fait de pouvoir monter en voiture d'un seul côté en mode Solo...) et la fragilité de nos personnages (même de haut niveau) entraîne toujours autant de morts prématurées. Certes, cet aspect induit un système de respawn lié à notre pécule mais on aurait aimé une difficulté un peu mieux gérée dans le sens où ces morts sont davantage gonflantes que pénalisantes vu qu'on obtient rapidement un bon paquet de fric si tant est qu'on fouille un peu partout. Citons aussi le trop-plein de quêtes Fedex ou l'obligation de sillonner à chaque fois en long, en large et en travers la map pour atteindre nos objectifs. Ici aussi, on sent bien que le tout a été pensé pour nous forcer à visiter, à utiliser les véhicules et à crapahuter en dégommant du macchabée mais à force, on finit par se lasser... Même si à intervalles réguliers, la machine redémarre sur les chapeaux de roue à grand renfort de situations démesurées nous permettant de profiter de nouveaux joujoux toujours plus létaux. Dead Island Riptide est-il donc un indispensable ? Nullement, mais si vous savez ce que vous achetez, il y a fort à parier que vous vous amuserez une fois de plus.
Points forts
- La recette Dead Island dans toute sa splendeur avec ses forces et ses faiblesses
- Un tout nouveau monde à explorer
- Une solide durée de vie
- Une Definitive Edition à 19.99€
Points faibles
- Un simple copier-coller de l'expérience Dead Island
- Une Definitive Edition complète mais une restauration paresseuse
Dead Island Riptide : Definitive Edition ne s’embarrasse pas de fioritures. Simple portage du titre sorti en 2013, cette nouvelle version se contente de porter son périple sur PC, PlayStation 4 et Xbox One. Pour la somme de 19.99€, les fans de zombies et de fin du monde pourront parcourir une île bien plus sauvage que la précédente. Malheureusement, le poids des années se fait ressentir. Malgré un travail notable sur les textures, la restauration de Riptide ne se démarque en rien. Quant au framerate, ce dernier reste bloqué à 30fps. Et pourtant, ce Dead Island Riptide : Definitive Edition conviendra aux joueurs avides de combats sanglants souhaitant parcourir cet univers tropical la batte de baseball et le pistolet à clous à la main.