Après être sorti en deux temps sur PC en décembre 2013 et avril 2014, Les Chevaliers de Baphomet : La Malédiction du Serpent s'offre un incursion sur PlayStation 4 et Xbox One cette fois-ci sous la forme d'une aventure complète, les deux épisodes étant réunis sur le même blu-ray. Par essence ancré dans l'ADN PC, le point'n click de Charles Cecil se prête-t-il bien à un portage console ?
Comme vous vous en doutez et comme c'est le cas pour 99% des portages, l'histoire, les énigmes bref... l'ensemble du jeu reste identique aux versions antérieures, exception faite que vous n'aurez pas à attendre 4 mois pour jouer à l'intégralité de l'aventure. C'est aussi pourquoi nous vous invitons à lire les test complets des deux épisodes pour en connaître tous les détails. Nous nous attarderons ici sur les menues nouveautés apportées par les versions nouvelle génération ainsi que sur le fait que les défauts notés auparavant à propos du jeu y sont malheureusement exacerbés.
Des contrôles inadaptés au pad
Comme nous l'évoquions en introduction, le registre point'n click est traditionnellement ancré dans la culture PC , comme en témoigne ne serait-ce que le nom du genre. Aussi adapter l'intuitivité et la rapidité de commandes à la souris au pad aurait nécessité un peu plus d'efforts de la part des équipes de Revolution Software. Effectivement, le déplacement du curseur à l'aide des sticks du pad est relativement lent et s'avère même imprécis, rendant parfois laborieuse la résolution de certaines énigmes. Si l'on prend pour exemple cette énigme visant à reconstituer les morceaux d'une lettre passée au broyeur à papier, vous constaterez à quel point la manipulation des objets peut s'avérer laborieuse. Effectivement, outre le déplacement franchement lambin du curseur, c'est aussi l'étroitesse de la zone vous permettant d’agripper un objet qui est source de frustration. Impossible de saisir un objet par le haut, vous serez contraint de vous positionner précisément en son milieu puis de le déplacer à votre guise.
Si l'exemple de cette énigme est sans doute le plus éloquent, c'est aussi sur le confort général du jeu que se ressent ces approximations. Si l'on peut en revanche saluer l'idée sur PS4 d'exploiter le pavé tactile de la manette pour déplacer le curseur, en pratique, cette fonctionnalité n'est ni franchement exploitable, ni vraiment confortable. Alors certes, ne voyez pas dans ces propos un esprit trop assassin sur la maniabilité globale du jeu, il s'agit simplement là de souligner que l'ensemble est peu intuitif, mais pas pour autant injouable.
Des nouveautés très timides
Du point de vue des nouveautés introduites par ces version consoles, tout juste pourrons nous évoquer l'introduction de plusieurs niveaux de défilement des arrière-plans lorsque vous bougez la caméra horizontalement et la présence de nouvelles animations destinées à insuffler un peu plus de vie à un ensemble jusqu'alors assez statique. Ceci relève toutefois de l'ordre du détail puisque dans les faits, vous remarquerez à peine la présence d'oiseaux dans le ciel ou de passants vacants à leurs occupations dans le fond du tableau. Précisons tout de même que le titre n'a rien perdu de sa superbe et que les différentes séquences du jeu proposent des environnements colorés et soignés.
Maniabilité poussive et nouveautés timide certes, mais finalement, le jeu en lui-même est-il bon ? En matière d'écriture, d'humour et de diversité d'environnements traversés, oui, Broken Sword 5 est un bon jeu. Un bon point'n click assez référencé pour les fans et suffisamment accessible pour les néophytes qui aimeraient s'adonner à l'exercice du jeu d'aventure. Malheureusement, ce que nous reprochions à l'époque de la sortie PC du jeu est d'autant plus marqué ici. Effectivement, sorti initialement en deux temps, La Malédiction du Serpent souffrait clairement de sa segmentation. La première portion de l'aventure est très terre-à-terre et relativement facile tandis que la seconde se corse et axe son propos davantage sur des thématiques plus mystiques. Ainsi, là où le charme des Chevaliers de Baphomet a toujours résidé dans l'habile mélange de ces éléments, cette nouvelle itération les a séparés en deux et la transition s'effectue d'une manière trop abrupte pour être cohérente. Par conséquent, si vous prenez l'aventure dans son ensemble comme c'est le cas ici, vous sentirez un clivage très prononcé entre la première et la dernière portion de l'aventure.
Il en résulte un manque cruel d'harmonie et de cohérence qui pourra être préjudiciable au plaisir pris à mener l'aventure à son terme. Ajoutez à cela l'éternelle lenteur du déplacement des personnages qui ne peuvent être raccourcis à l'aide d'une double pression de touche et vous comprendrez que peu d'efforts ont été faits pour rectifier le tir d'un titre qui saura séduire les amateurs du genre, qui constitue un bon point d'entrée au registre pour les nouveaux venus, mais qui gagnerait à bénéficier d'un traitement plus méticuleux.
Notre premier Gaming Live des Chevaliers de Baphomet : La Malédiction du Serpent sur PC
Points forts
- Très joli
- Un fan service toujours bien senti
- Certaines énigmes originales et bien pensées
- Des dialogues qui font souvent mouche
- Doublage de qualité
Points faibles
- Maniabilité imprécise pour un genre peu adapté au pad
- Une scission trop appuyée entre le début et la fin de l'aventure
- Déplacements toujours aussi lents
- Léger manque de finition
Avec ses maigres nouveautés purement cosmétiques et assez discrètes et sa maniabilité peu adaptée au pad, les Chevaliers de Baphomet : La Malédiction du Serpent déçoit sur console, comme il a déçu sur PC. Effectivement, nous retrouvons dans cette version réunissant les deux épisodes de l'aventure le même clivage qui marquait brutalement la transition entre la première portion du jeu et la seconde, nuisant d'une manière plus flagrante encore à la cohésion et à l'unité du titre. Toutefois, l'ensemble se traverse sans déplaisir et reste un bon point d'entrée au point'n click si vous vouliez vous essayer au genre sur consoles, et envoie suffisamment de fan service pour contenter les vétérans.