Scénaristiquement, The Walking Dead : Road to Survival se place avant l’arrivée de Rick et sa bande dans la tanière du Gouverneur. En tant que survivant, vous rejoignez bien vite la riante bourgade de Woodbury et devrez accomplir quelques menues missions afin d’aider la communauté à survivre, tout ça en vadrouillant dans un voisinage on ne peut plus hostile. L’occasion de croiser de nombreuses têtes connues, de visiter quelques lieux emblématiques (la prison), et de façonner votre histoire au gré des quelques choix qui parsèment l’aventure, de quelques illustrations reprenant le style si reconnaissable du comics. Néanmoins, et si l’histoire s’avère assez sympathique à suivre bien qu'anecdotique et ne représente au final qu’une infime fraction de ce qu’est The Walking Dead : Road to Survival, ce qui est, ne nous le cachons pas, très décevant lorsque l’on connaît la richesse de la trame créée par Kirkman.

Don’t open, dead inside

Côté gameplay, The Walking Dead : Road to Survival se divise en deux grandes phases de jeu. Dans la première, il vous faudra développer la communauté de Woodbury. A la manière du premier Farmville venu, il vous faudra construire divers bâtiments (Fermes, Champs de Matériaux, Maison, Ateliers, etc) afin de générer des ressources qui vous aideront à progresser dans le jeu. Bien évidemment, la génération de ressources se fait au gré des heures qui passe, et il vous faudra les collecter régulièrement, jusqu’à remplir vos stocks. Charge à vous de les dépenser ensuite pour agrandir votre communauté, développer de nouveaux bâtiments, ou bien en profiter pour renforcer votre équipe de survivants. Car la deuxième partie du jeu les concerne. En effet, vous pourrez vous constituer une équipe de personnages afin de les envoyer vadrouiller en dehors de Woodbury afin de faire avancer l’histoire et collecter quelques ressources supplémentaire dans la limite des points d’énergie disponibles, bien évidemment.

Cette phase s’avère elle aussi très classique en empruntant beaucoup au soft RPG que l’on trouve en grand nombre sur mobiles. Les personnages possèdent ainsi plusieurs attributs, et une classe qui fonctionne à la manière du bon vieux Pierre/Papier/Ciseau. Chacun d’entre eux sera donc tour à tour faible ou fort face à une autre classe. Ces personnages pourront bien évidemment être augmentés via un système de fusion tout ce qu’il y a de plus classique dans ce genre de jeu. Une fois son équipe constituée et armée de pied en cap, elle peut partir accomplir les différentes missions qui s’offrent à elle, et qui adoptent toutes la même configuration, à savoir affronter des hordes d’ennemis successives afin de ramasser du loot, en tentant de survivre. Là, le joueur se contente de cibler l’adversaire à attaquer (en fonction des affinités de chaque survivant pour faire plus de dégâts), et de déclencher les attaques spéciales (aussi appelées Montées d’Adrenaline) au moment opportun. Une mécanique de gameplay qui limite énormément l’implication du joueur, et s’avère au final très redondante, et ennuyeuse sur le long terme.

Fear the Walking Dead

En sus de la trame scénaristique, le joueur pourra se coltiner deux autre type d’activités. La première consiste en une série de missions qui change chaque jour. Elles permettent généralement de se concentrer sur la récolte d’un type de ressource en particulier (nourriture, matériaux de construction, expérience, etc), et offrent quelques bonus bienvenus pour aider à la progression. Il sera aussi possible, pour les plus hardis, d’aller tâter des missions spéciales, nécessitant une équipe bien entraînée et permettant pour leur part de récupérer des personnages rares et puissants (comme Michonne par exemple). Enfin, la dernière typologie de mission s’apparente à du PvP asynchrone dans lequel vous devez aller attaquer le camp d’un autre joueur, affronter son équipe, et lui voler des ressource en cas de victoire. Sympathique sur le papier, ce système est pourri par un matchmaking à la ramasse qui vous fera bien souvent rencontrer des adversaires bien plus puissants que vous. Cerise sur le gâteau, les autres joueurs peuvent aussi vous attaquer durant votre absence, et piller vos ressources, ralentissant encore un peu plus, si besoin était, votre progression.

The Walking Dead : Road to Survival a donc des problèmes, mais cela aurait sans doute pu être pardonné s’il n’était pas un Free to play dans sa forme la plus courante. En effet, tout dans le titre de Scopely semble pousser le joueur à l’achat. Pour commencer, la génération de ressources est extrêmement lente par rapport aux besoins du joueur. La nourriture par exemple, sert à la fois à obtenir de nouveaux personnages via le camp de base et à améliorer ces derniers. On se retrouve donc bien vite à court de nourriture, condamnant notre équipe à stagner de longues heures durant et ralentissant grandement la progression dans l’aventure. Autre point noir, la difficulté connaît des pics insensés par moment, surtout à l’occasion des missions journalières supposées nous aider à récolter des ressources supplémentaires. Une façon de rappeler au joueur qu’il peut toujours acheter des personnages plus puissants à la boutique contre un petit passage à la caisse. Au final, le joueur peu désireux de dépenser son argent en micro paiements se trouvera bien vite frustré. Car là où de nombreux autres titres du même acabit permettent malgré tout, avec de l’acharnement, d’obtenir des récompenses gratifiantes, The Walking Dead : Road to Survival se contentera de vous octroyer quelques cadeaux, le plus souvent décevants par rapport à l’énergie qu’il aura fallu dépenser pour les obtenir.