Accroche ta ceinture Alice, et bon voyage au pays des merveilles...

Le premier contact avec Rememoried est relativement déroutant. A la direction artistique teintée de noir profond et de blanc éclatant s'ajoutent très vite quelques notes d'une musiques très spatiales entre l'ambiant et le classique, dans la droite lignée de ce qui était proposé dans le très beau trailer de ce jeu indépendant créé par un seul homme : Vladimir Kudelka. Inspiré par les Dear Esther et autres Proteus, l'homme a décidé de développer un hommage au FPA du genre, dans le monde des rêves, et arrive donc enfin au bout d'un cycle de développement de deux années avec son jeu final.

Qui trouve que ça en jette grâve ?

Gameplay simple mais malin

Si l'on apprécie avant tout Rememoried pour son ambiance, il ne faut pas exclure pour autant ses quelques mécaniques de gameplay qui se comptent sur les doigts de la main. Ainsi, vous pouvez sauter (très utile pour certaines phases de plateforme), marcher, et surtout "oublier". Derrière ce mystère se cache en fait une mécanique déjà testée sur de nombreux titres, à commencer par Slender. Il s'agit de l'apparition ou disparition d'éléments lorsque l'on regarde vers eux ou non. Dans Rememoried, cette mécanique est utilisée de très nombreuses fois et elle est souvent le premier "test" que vous devez appliquer à votre environnement pour savoir si le niveau est soumis à ce principe.

Car oui, Rememoried est divisé en niveaux de rêves. Chacun représente une petite énigme que l'on doit résoudre via un principe de déplacement et d'observation (souvent axé autour de l'"oubli" susmentionné) et tous ont leur patte graphique envoûtante. Le souci dans l'équation est qu'il est possible de foirer lamentablement un niveau, et dans ce cas, ce n'est pas le retour à la case départ que vous aurez, mais plutôt le retour à la case -1...

Graphiquement, chaque niveau est un véritable tableau

Pourquoi... Pourquoi... POURQUOI ?

L'énorme souci de Rememoried est donc son game-over rétrogradant qui arrive relativement souvent, surtout lorsque l'on bute sur un niveau. Si cette mécanique introduit un peu de challenge au début et vous fera dire qu'il ne faut pas que vous vous ratiez, sous peine de devoir refaire le court niveau précédent dont vous avez encore la clé en tête, les choses se corsent malheureusement assez vite et le challenge laisse place à la haine du monde et de l'univers. Refaire certains niveau est un véritable calvaire lorsque l'on en est à notre 15eme essai, d'autant plus que les énigmes sont souvent innovantes et demandent quelques "tests" avant d'être pleinement comprises. Dommage pour ce point qui rallonge sans doute la durée de vie de ce titre disposant d'une vingtaine de niveaux mais, pour le coup, on aurait préféré plus court et moins prise de tête...