Après nous avoir proposé d'incarner une chèvre anatomiquement dérangée dans Goat Simulator, le magnifique monde du jeu vidéo nous propose aujourd'hui de nous glisser dans la peau d'une tranche de pain de mie. Si cela peut être perçu comme une sympathique plaisanterie, diversifiant quelque peu le média ludique, le côté un peu moins "drôle" de la chose est qu'elle est facturée 12,99 €. La blague est-elle toujours aussi amusante à ce prix-là ? Pas sûr...

Inutile de s'attarder très longuement sur ce test, le jeu concerné étant pour sa part un peu, voire beaucoup trop, creux. Comme chaque jeu qui se réclame de son titre, c'est-à-dire des jeux barrés aux thèmes inédits et innovants, il démontre malheureusement d'un intérêt tout discutable. Comme nous l'écrivions très récemment à propos de Goat Simulator, ce sont des oeuvres qui peuvent faire rire 15-20 minutes pour les meilleurs publics, mais qui après l'effet de surprise et de fraîcheur, se montrent inconsistants pour le joueur et durs pour le porte-monnaie.

"Je suis un pain de mie." N'est-ce pas excitant ?

Le principe est très simple : vous êtes un pain de mie qui doit par tous les moyens possible se faire griller pour atteindre la caste très distinguée des toasts. Voilà, vous avez sous vos petits yeux la totalité du concept d'I Am Bread, et il faut avouer que c'est un peu léger. Bien évidemment, on ne s'attendait pas à une grande aventure sur le thème de la patisserie, mais quand même à quelques partis prit plus intéressant que ça. Si on pouvait reprocher tout un tas de choses à Goat Simulator, il avait au moins le mérite de proposer des idées surprenantes comme le fait de pouvoir allonger la langue de la chèvre ou encore de profiter d'un mode Ragdoll plutôt amusant. Ici, rien, nada, que t'chi, wallou. Le jeu s'en tient à son concept, et il s'y accroche comme une moule à son rocher.

La seule petite chose que l'on pourrait lui concéder et encore, elle a été vue maintes et maintes fois : c'est un moteur physique que l'on qualifiera poliment de "léger". Effectivement, votre tranche de pain de mie aura tendance à réagir avec son environnement de façon un petit peu imprévisible. Evidemment tout ceci est voulu et pourrait même se montrer amusant si seulement ce n'était pas plombé par tout un tas de problèmes vraiment gênants. Que votre tranche de pain de mie passe à travers certaines textures ou encore qu'il y ait un bug de collision n'est pas bien grave, par contre que la caméra se chope un Parkinson sévère l'est un peu plus. Inutile de vous dire que les séquences de grimpette dans les pièces de la maison vous donneront envie d'hurler avec toute la rage de votre corps.

Malheureusement, les déplacements de base sont eux aussi mal pensés. C'est ainsi, et c'est plus qu'un conseil, qu'il vaudra mieux opter pour une manette, le clavier étant ici encore plus handicapant. Pour avancer, il suffit de manipuler le stick dans la direction désirée et votre tranche s'y déplacera avec une lenteur absolument HORRIBLE. C'est encore une fois voulu, même si ce n'est pas intégré de la manière la plus sexy qui soit. En plus les développeurs ont trouvé ça extrêmement judicieux de coller tout un tas d'obstacles ralentissants sur le parcours, freinant une tartine déjà pas franchement dynamique. Et pour finir, ajoutons à cela la possibilité de pouvoir contrôler indépendamment les quatre coins de la tranche de pain de mie, pouvant être assignés aux 4 boutons de votre choix. C'est là aussi une très grande réussite, qui jouit d'ailleurs de l'impeccable optimisation du jeu (ironie, quand tu nous tiens...).

Le tout, évidemment, servi par une technique très moyenne, qui aura le plus souvent un mal de chien à faire tenir constant un framerate tout sauf stable. Comme vous l'aurez compris, la blague I Am Bread, une fois son joli effet de surprise fumeux disparu, laisse entrevoir un titre dont sa piètre qualité n'a rien à envier à son anorexique quantité (3h-4h pour les persévérants).