Si le bricolage et l’espace sont vos passions, voilà un jeu qui conjugue les deux. Dans Hardspace : Shipbreaker, vous incarnez un ferrailleur galactique qui découpe des vaisseaux pour gagner sa croûte. Le titre est disponible en accès anticipé depuis le 16 juin et propose pas mal de contenu ainsi que différentes épaves à désosser. Mérite-t-il votre attention ? On vous détaille tout dans ce test.
Hardspace : Shipbreaker - Trailer
Ce test a été réalisé sur l'accès anticipé du jeu, quelques jours avant sa parution sur Steam. Par conséquence, Hardspace est parfois instable et il faut s'attendre à des baisses de framerate pour les configurations les plus modestes, même si votre PC répond aux exigences minimum demandées pour le titre.
Vous êtes donc un ferrailleur galactique et vous avez surtout une dette lunaire sur vos épaules : 999,999,999 crédits, voilà ce que vous devez à LYNX, la firme qui vous emploie. Il va ainsi falloir découper une sacrée dose de vaisseaux pour rembourser la somme. Des vaisseaux dont le nombre est pour l’instant limité dans le cadre de cet accès anticipé (cinq qui sont des variantes de deux modèles de base et dont quelques détails, comme l'emplacement de certains items et le mobilier intérieur, sont générés aléatoirement). Mais pas de quoi ignorer Hardspace : Shipbreaker pour autant. Le titre de Blackbird Interactive possède déjà des nombreux points forts, à commencer par son gameplay.
Coupe, découpe, recoupe
Pour décortiquer les épaves de l’espace, il faut des outils. Hardspace en propose deux : le découpeur laser, pour faire fondre des charnières et découper la tôle à la vertical ou à l’horizontal, et le grappin, pour aggriper des plaques de métal à distance, les propulser à l’aide d’une décharge d’énergie ou encore les relier entre elles. Le tout étant bien sûr accompagné du kit du parfait astronaute : casque, combinaison et jetpack.
Un scanner est aussi de la partie. Il permet - comme son nom l’indique - de scanner les épaves que vous vous apprêtez à désosser. Un outil bien pratique, car le joueur peut ainsi voir tous les objets de valeur prisonniers des monstres de métal. Et il y a de quoi faire : entre les réacteurs, les cellules d’énergie ou le mobilier même des vaisseaux, libre à vous de choisir la manière d’exploiter une carcasse. Même si récupérer des objets précis a aussi son importance. C’est de cette manière que le joueur pourra augmenter son Rang et accéder à des épaves plus imposantes pour progresser dans le jeu.
Anatomie galactique
Mais le scanner permet surtout de mettre en évidence le squelette des vaisseaux, dont les poutres (affichés en orange) sont l’équivalent des os et les charnières (symbolisés en jaune) ont la même fonction que des ligaments. Ces deux éléments font office de guide pour désosser les épaves, car le découpeur laser - en tout cas dans sa version de base - ne peut pas venir à bout des parois extérieures. Dans un premier temps, il faudra donc se rendre dans le ventre des engins pour les décompenser pièce par pièce.
Mais encore faut-il réussir à entrer ! Dans Hardspace : Shipbreaker, les carlingues renferment tout un tas de dangers qui peuvent entraîner la mort du joueur. A commencer par quelque chose de tout à fait anodin de prime abord : l’air. Et oui. Dans l’espace, la pression de l’air contenu dans un vaisseau peut entraîner des dégâts dévastateurs si la coque est percée. Le joueur devra donc passer par le sas de sécurité et veiller à ce que la pièce soit dépressurisée s’il ne veut pas faire imploser le vaisseau. Même avec un bon découpeur laser, la solution n’est pas de charcuter dans tous les sens - du moins si on veut que le travail soit bien fait.
Hardspace : Shipbreaker - On désosse notre premier vaisseau (gameplay)
Parce que le moindre coup de laser mal placé peut avoir des conséquences. D’abord sur la vie du joueur mais surtout sur les précieux composants des vaisseaux. Si on ne fait pas attention, une innocente découpe peut faire exploser une bonbonne de gaz et endommager toute une partie de l’épave. Certains objets, à l’image des réacteurs, sont aussi particulièrement susceptibles, et peuvent exploser au moindre contact. Il faudra donc prévoir leur extraction à l’avance et dégager la voie pour les amener jusqu’à votre réserve. Tout en faisant attention à votre niveau d'oxygène et de carburant pour éviter de perdre la vie au milieu d'une action.
Minutie plaisante
Cette minutie fait de Hardspace : Shipbreaker un jeu au rythme assez lent, où il faut prendre son temps pour ne pas faire n’importe quoi. Les déplacements du ferrailleur ne sont pas non plus ce qu’il y a de plus rapide - même s’il est possible d’améliorer cette caractéristique - et il faudra un certain temps avant d'être à l'aise et précis en apesanteur. Toutefois, si le coeur vous en dit, un mode libre est là pour passer vos nerfs sur les épaves (ou vous amuser avec la très bonne physique du jeu) sans vous soucier des pièces de valeur.
Il faut aussi reconnaître au titre un certain talent pour créer de l’ambiance, que ce soit grâce à un vaisseau désert plongé dans l’obscurité ou à la bande-son qui vient souligner les moments délicats, comme lorsqu’il faut déloger un réacteur de son socle. Explorer un vaisseau pour la première fois constitue ainsi une expérience grisante : on regarde dans tous les sens par curiosité, on attrape des objets utiles (kits de réparation, bonbonne d’oxygène, etc) et on active le scanner pour appréhender la structure de l’épave.
Progression contrastée
Malheureusement, en l’état, Hardspace : Shipbreaker contient trop peu de vaisseaux et n’arrive pas à renouveler suffisamment le plaisir de la découverte. La routine s’installe ainsi rapidement : on arrive devant un vaisseau, on passe par le sas de sécurité, on dépressurise le tout et on se met au boulot. Surtout que les cinq épaves pour l’instant proposées partagent des structures très similaires (à une exception près) et ce même si quelques petits détails sont générés aléatoirement lors de chaque partie. Accès anticipé oblige, on entrevoit ici le potentiel du titre mais on manque de contenu à se mettre sous la dent.
Idem pour l’aventure principale, où il faut rembourser la fameuse dette évoquée plus haut : on y fait trop souvent la même chose. Et ce n’est pas la perspective d’améliorer son équipement (puissance du grappin et du découpeur laser, vitesse de déplacement, etc) qui poussera le joueur à désosser encore et encore. Le concept d’Hardspace vaut pourtant à lui seul le détour. Mais le voyage manque d’excitation et de surprises.
Points forts
- Concept original et prenant
- L'ambiance des épaves désertes
- Le plaisir d'analyser les vaisseaux avant de se lancer
- Les réactions en chaîne surprenantes
- La physique du jeu
Points faibles
- Pas assez d'épaves à se mettre sous le dent
- Progression répétitive
- Manque d'enjeux et de renouvellement
Hardspace : Shipbreaker, c'est un peu un cas d'école en matière d'accès anticipé. On y prend du plaisir pendant quelques heures en découvrant ses mécaniques et son univers. Mais rapidement, on s'ennuie un peu, même si le potentiel est là. Un potentiel très prometteur d'ailleurs : découper des épaves de l'espace ainsi que prévoir ses actions pour ne pas endommager les pièces de valeur est une expérience très plaisante. Surtout au vu des situations que cela peut créer, comme une réaction en chaîne inattendue (les explosions et la pression de l'air) ou l'ambiance oppressante d'un vaisseau vide et plongé dans l'obscurité. Le tout fait mouche dans les premiers instants, mais manque de contenu (seulement cinq vaisseaux à explorer) et de renouvellement sur la durée. A prendre si vous souhaitez devenir ferrailleur galactique dans l'immédiat et soutenir le projet. Mais à laisser mûrir pour attendre la venue d'un jeu qu'on imagine très bon et complet.