Dans la catégorie des jeux dont le suivi a été exemplaire, Dead Cells est un modèle. Le titre de Motion Twin a en effet été mis à jour continuellement depuis sa sortie d'accès anticipé en aout 2018, mais n'avait encore jamais eu le droit à une extension payante. C'est chose faite avec The Bad Seed, développé par le tout jeune studio Evil Empire, composé d'anciens membres... de Motion Twin. Nous sommes donc un peu à la maison. Concrètement, The Bad Seed permet d'accéder à deux niveaux inédits, la Serre et le Marais des Fugitifs, qui aboutissent à un boss insectoïde et particulièrement retors : Maman Tique. Accessibles depuis le premier niveau du jeu (la Prison), la Serre et le Marais des Fugitifs tranchent radicalement avec les autres environnements du jeu. Faisant la part belle à une nature aussi belle que menaçantes, les lieux ont bénéficié d'un grand soin du détail, avec notamment de splendides décors de fonds en scrolling parallaxe et un level design (toujours semi-aléatoire) particulièrement bien conçu. Plus vastes que les premiers niveaux du jeu initial, la Serre et le Marais des oubliés s'explorent méthodiquement et, surtout, avec la plus grande prudence.

Sarbacanes et boss repoussants

Bien qu'accessibles presque dès le début, ces nouvelles zones sont bien plus difficiles que la Promenade des condamnés ou même les Égouts toxiques, et ce même au niveau de difficulté de base. Dès la première cellule de boss activée, qui augmente drastiquement le challenge, vous allez même sérieusement transpirer face à de nouveaux ennemis rapides et malins. Mention spéciale aux pénibles hommes-grenouilles armés d'une sarbacane, capables de vous repérer de loin, ou encore aux champignons humanoïdes qui envoient des minions fongiques en mode kamikaze sur le pauvre joueur qui ne comprend pas vraiment ce qui lui arrive. Sans parler des mini-boss du Marais des oubliés, bien repoussants, qui risquent de pomper votre barre de vie en quelques coups.

Heureusement, The Bad Seed propose également son lot d'armes et schémas inédits à débloquer, qui diversifient un peu plus la façon d'aborder un run : un faux à deux mains qui profite d'une très longue portée, un compagnon champignon que l'on peut envoyer au suicide ou encore une sarbacane contenant son lot de poison.

Bref, pour moins de 5 euros, The Bad Seed a de quoi vous faire replonger dans Dead Cells (si vous étiez parvenu à décrocher) pour plusieurs dizaines d'heures, même si l'on n’aurait pas craché sur un niveau et un boss supplémentaire. Mais le fait de placer ces nouveaux environnements dès le début de l'aventure permet de varier davantage les parties, qui avaient tendance à tous se ressembler en début de partie. Depuis la prison, vous avez en effet accès désormais à trois chemins totalement différents, qui sont autant d'embranchements pour parvenir, peut-être, au Château des hautes cimes et à la Main du Roi. Ce DLC achève en tout cas de placer le jeu de Motion Twin - et désormais Evil Empire - comme l'un des meilleurs Rogue-lite de ces dix dernières années, capable de vous occuper pendant des dizaines et des dizaines d'heures.