Déjà en développement depuis 2013 et auparavant connu sous le nom de 'Museum of Simulation Technology, Superliminal est un titre qui se propose de malmener les perspectives au cours d'une aventure qui rappelle Portal, Stanley Parable et Antichamber, rien que ça.
Le Gaming Live de Superliminal
Une histoire de perception
Votre personnage est le patient d'un programme médical qui exploite les rêves pour favoriser votre bien-être. Vous devrez donc naviguer entre les salles d'un bien étrange complexe, régulièrement guidé par une voix robotique vous en apprenant tout juste un peu plus sur votre situation. Expliquer le fonctionnement du jeu n'est pas une chose aisée, Superliminal étant davantage un jeu que l'on comprend une fois pris en main plutôt qu'en en consultant la description. Sachez simplement que chaque pièce traversée sera l'occasion de résoudre une petite énigme, la plupart du temps basée sur la perspective. Chaque objet avec lequel vous pouvez interagir verra ses proportions modifiées en fonction de l'angle depuis lequel vous l'observez. Ramasser, par exemple, une simple canette située au loin fera d'elle un objet microscopique, tandis que la saisir une fois le nez collé dessus la grossira drastiquement. C'est donc avec ce principe qu'il faudra interagir pour passer un objet d'une pièce à l'autre, convertir un petit cube comme rampe d'accès ou simplement activer des interrupteurs.
Un extrait du jeu pour mieux comprendre son principe
Superliminal impressionne par son concept, qui a dû représenter un challenge technique assez relevé, le changement de proportions des objets en temps réel étant visuellement très fluide pour un rendu plutôt intriguant. Cette histoire de perspectives se retrouve aussi régulièrement dans des énigmes ou des salles à base de trompe-l'oeil où certaines pièces sont ou plus ou moins profondes qu'elles n'y paraissent. Vous aurez donc l'occasion de varier les énigmes, les environnements et les ambiances au cours des deux petites heures (environ) demandées par Supeluminal pour être bouclé. Ambiance horrifique, onirique ou immaculée, le titre de Pillow Castle parvient parfois à créer des atmosphères séduisantes, mais il peine malgré tout à se renouveler. Les énigmes ont tendance à se répéter et, compte tenu du principe de base du jeu, nous nous attendions à plus de folie. La difficulté n'est assurément pas au rendez-vous et le jeu, encore un peu faible techniquement, connaît de très nombreux bugs liés à la physique.
Pas aussi fou qu'on l'aurait voulu
En outre, certaines mécaniques s'avèrent un peu imprécises et la manipulation d'objet n'est pas toujours aisée. Faire grossir un panneau « Exit » pour s'en servir de rampe afin de prendre de la hauteur, par exemple, peut s'avérer parfois fastidieux et les règles concernant les perspectives ne sont pas systématiquement claires, notamment en ce qui concerne ce que le jeu autorise et ce qu'il n'autorise pas. L'absence de possibilité de reculer ou d'avancer un objet pris en main pour en modifier la perspective n'aide d'ailleurs pas à la manipulation et il n'est pas rare de ne pas exactement bien apprécier la distance à laquelle un objet se trouve par rapport à nous. En raison de ces nombreuses lacunes significatives, Superliminal s'avère très souvent frustrant.
Cependant, malgré tous ces défauts, réels, Superliminal reste un jeu au concept atypique et, si nous aurions sans doute aimé un peu plus de diversité dans les énigmes ou des commandes plus précises, il nous est toutefois régulièrement arrivé de spontanément sourire lorsque le titre parvenait à nous déboussoler ou lorsque certaines idées apparaissaient comme vraiment intelligentes. Dommage que l'exécution d'une idée plus qu'alléchante se soit avérée en deçà de nos attentes.
Points forts
- Un concept vraiment rafraîchissant
- Quelques énigmes et salles vraiment bien pensées
- Certaines atmosphères, notamment le segment horrifique, fonctionnent bien
Points faibles
- Techniquement instable
- Très court (deux heures environ)
- Manipulations et appréciation des distances souvent laborieuses
- Puzzles qui peinent à se renouveler
Superliminal aurait pu être un jeu fou. Avec son concept reposant sur la perception et ses multiples salles à énigmes, nous aurions espéré de lui qu'il multiplie des puzzles empreints de génie. Outre une stabilité technique pas vraiment au point et une difficulté parfois pénible à embrasser pleinement les perspectives et les distances, Superliminal déçoit par la trop grande homogénéité des puzzles et leur relative facilité. Si on ne s'y amuse pas autant qu'on l'aurait voulu, il reste cependant un titre à part qui mérite que l'on s'y intéresse ne serait-ce que pour son concept pour le moins atypique. Intéressant, mais pas inoubliable.